Classique de l’âge d’or de Sega en arcade, Altered Beast fut l’un des premiers softs à être développé simultanément sur Master System et sur Megadrive. Un de mes premiers souvenirs en matière de jeu d’action sur Master System qui, du haut de ma maigre expérience en la matière, m’avait laissé un souvenir extraordinaire, avec son ambiance de mythologie antique et le principe des transformations. Aujourd’hui que je vois les choses avec un peu plus de recul, je dois avouer que cette conversion était honorable compte tenu des capacités de la console, mais tout de même loin d’être parfaite. Bref, dans ce jeu d’action à progression horizontale, Zeus ressuscite un grand guerrier des temps anciens – vous, cela va sans dire – afin qu’il vole au secours de sa fille Athéna, prisonnière du démon Neff. C’est donc parti pour une poignée de niveaux à casser du mort-vivant et du monstre mythologique avec vos petits poings et vos petits pieds tout musculeux.
Outre un intéressant panel de bestioles hostiles (ce n’est pas tous les jours qu’on affronte des zombies sans tête, des piranhas mangeurs de cerveau et des poulets reptiliens), la principale originalité d’Altered Beast réside dans les power-ups que peut récupérer le personnage principal lorsqu’il tue un Cerbère albinos. Le premier power-up récupéré le transforme en colosse musculeux, le second en terrible créature aux pouvoirs dévastateurs. Selon les stages, on peut se transformer respectivement en loup-garou, en dragon, en tigre-garou et enfin, en loup-garou doré. Comme vous pouvez le constater, le nombre de transformations a été légèrement raboté par rapport aux autres versions. On notera par exemple l’absence de l’ours-garou et de l’intermédiaire entre l’humain et la colosse. Quatre niveaux vous attendent, chacun terminé par un boss de fin de niveau répugnant qui n’est autre qu’une des incarnations de Neff.
Réalisation technique :
Malgré un choix de couleurs discutable, Altered Beast a au moins le mérite de proposer des sprites de grande taille et des environnements réussis. Le cimetière du premier stage reste un des décors les plus mémorables de cette époque. De même, les ennemis, les boss de fin de niveau et votre personnage lorsqu’il se transforme en monstre ne manquent pas de charisme. La bande sonore propose des mélodies qui, personnellement, me sont restées gravées en mémoire et quelques tentatives primitives de voix digitalisées. Le principal problème du portage 8-bits d’Altered Beast tient à son animation, très saccadée y compris en ce qui concerne les déplacements du personnage. Ce dernier devient alors un peu difficile à manoeuvrer avec précision, d’autant plus que l’ergonomie des boutons est assez mal pensée. Cette jouabilité un peu lourde était déjà présente, dans une moindre mesure, sur les versions arcade et Megadrive.
En bref :13/20
Malgré quelques faiblesses au niveau de la jouabilité et du rythme de jeu, Altered Beast reste un bon jeu d’action sur Master System, à l’ambiance et au design très réussi. Comparativement à la version Megadrive, le portage sur la petite soeur 8-bits ne s’en tire vraiment pas mal du tout. Il faut dire aussi qu’en matière de jeu d’action, Altered Beast sur Master System souffre moins de la comparaison avec les ténors du genre que la version Megadrive.