Ne jamais s’y prendre Aladdin-ière minute !
Aladdin, même si à l’origine fait partie des contes des 1001 nuits, est désormais associé à une entité : Disney.
Comme de tradition dans le royaume de la souris la plus riche du monde, chaque dessin-animé de l’oncle Walt fait l’objet d’adaptations plus ou moins réussies (avec un « moins » prédominant).
Ainsi donc, en 1994, Aladdin est projeté sur de nombreux supports dont la Megadrive, Super Nintendo, la Game Gear et la Master System.
L’histoire
Même si Disney n’a fait qu’adapter l’histoire originale d’Aladdin, la société en a tout de même conservé l’idée essentielle.
C’est ainsi que dans le désert d’Orient, près d’Agrabah, une caverne contenant une lampe magique est découverte. Elle est cependant trop dangereuse et Jafar, le sombre vizir du Royaume, doit attendre l’opportunité de s’en emparer.
Pendant ce temps, en ville, un jeune mendiant, Aladdin aide une mystérieuse femme à s’enfuir, cette dernière étant accusée d’avoir volé un fruit à marchant. Elle se trouve être la fille en fuite du Sultan.
Jafar, manipulant le Sultan, en profite pour le mettre en prison pour « kidnapping » et le fait s’échapper pour le faire rentrer dans la caverne … et donc récupérer la lampe.
Le jeu
Il faut le dire, cette adaptation suit très fidèlement l’oeuvre cinématographique car en fait, vous revivrez l’histoire. Les 9 niveaux sont ponctués de transitions animées racontant une partie de l’histoire : la suite, c’est vous qui la jouez. Rien que ce détail permet une implication totale dans le jeu et franchement, ça, j’adore.
Résolument orienté plates-formes, vous devrez mener Aladdin à bon port en évitant de nombreux obstacles et ennemis : éviter les trous, glisser dans les passages étroits, vous agripper aux corniches, ouvrir les portes etc.
Certaines portes ne s’ouvriront qu’avec une clé en votre possession, d’autres en appuyant sur interrupteur, en marchant dessus ou y jetant un projectile. Bien que le chemin soit linéaire (1 seul itinéraire possible), il est cependant loin d’être plat. Vous aurez à descendre et monter pas mal d’escaliers.
Les mouvements du personnage sont aussi étonnamment variés. En plus du classique saut, des déplacements latéraux en marchant et du lancer de pierre (quand vous en avez en poche); deux pressions rapides et successives sur gauche ou droite vous feront courir dans cette direction; pendant votre course, un appui sur le bouton de tir et vous effectuerez une glissade, un appui sur le bouton de saut et vous ferez une grande enjambée. Quand vous êtes accroupi(e) (en appuyant sur le bouton du bas), une pression sur le bouton de tir vous fera avancer sur la pointe des pieds. Cette technique est indispensable pour déjouer certains pièges au sol sans se faire toucher.
Enfin, votre personnage dispose de 6 points de vie répartis dans 3 containers. Croquez une pomme ou une miche de pain vous fera récupérer de la vie.
Ce rêve bleeeeeeu
… et oui c’est merveilleux.
En fait, en plus des niveaux d’exploration, d’autres stages seront en scrolling horizontal automatique. C’est à dire que l’écran défilera sans que vous ayez à vous soucier de faire avancer votre personnage. Vos ordres ne se cantonneront qu’au saut et au déplacement à l’écran.
C’est ainsi que dans le premier niveau vous le passerez à courir pour échapper au garde tandis que dans un autre, vous serez en tapis volant à vouloir vous échapper de la caverne de la lampe magique. Et p’tit plaisir : vous ferez un niveau en compagnie de la belle Jasmine avec la musique préférée des filles, « Ce rêve bleu » (et mentez pas j’m’en souviens encore).
Ces niveaux à scrolling automatique se résument à éviter les obstacles, à sauter par dessus, éviter les ennemis et les divers projectiles passant « par hasard » dans le coin.
Conclusion
Je ne vais pas le cacher plus longtemps mais j’ai été totalement surpris, en bien, par Aladdin. Non seulement ce n’est pas une bête adaptation mais elle est vraiment bien réalisée. Le premier niveau est complètement bluffant dans son défilement : les perspectives des bâtiments et du sol sont criantes de vérité.
Par ailleurs les graphismes respectent très bien le dessin animé et sont riches. La palette de couleurs de la Master System y est exploitée à son maximum, ça se voit et ça plait.
La maniabilité est bonne mais Aladdin a parfois du mal à réagir au quart de tour donc mieux vaut bien s’y accomoder : les sauts à la dernière seconde se résumeront souvent au plongeon dans le gouffre. En tous cas sa panoplie de mouvements n’est pas du tout banale et étonnamment large, surtout pour l’époque.
L’ambiance sonore est également très bien réussie : elle reprend les thèmes musicaux du dessin animé. Les bruitages du jeu quant à eux se cantonnent dans la simplicité et son peu nombreux, de même que la variété des ennemis. Vous verrez souvent les mêmes mais franchement, qui s’en soucie ?
Par contre, là où le bas blesse : la durée de vie. Le jeu se termine avec un peu de dextérité en une petite demi heure. 2 raisons à cela : le caractère prenant du jeu. Vous n’aurez pas spécialement envie d’en décrocher. La deuxième raison réside dans le fait que vous disposez de crédits illimités pour terminer le jeu. Plus immortel encore qu’Highlander. Sacré veinards.
La durée de vie baisse d’autant plus qu’un système de mots de passe permet de recommencer un niveau sans avoir à reprendre depuis le début.
Un peu dommage pour ce jeu à la réalisation soignée et de qualité. Il ravira tant les adeptes du génie bleu, les filles joueuses ou bien les Jedi adeptes de fromages. Il s’avère pratique en cas de manque de temps.