Checkered Flag avait été un des plus gros hits de la Lynx au début des années 90. Cette course de formule 1 se permettait carrément de squatter le podium des jeux de courses automobile les plus réussis sur console 8-bits. Il était logique qu’Atari en sorte une adaptation sur sa Jaguar, histoire de doter sa nouvelle console d’un jeu de course ayant déjà fait ses preuves par le passé. Malheureusement, c’est avec des ratages monumentaux de cet acabit que la Jaguar ne parvint jamais à convaincre qui que ce soit. Il n’y a pas grand chose d’intéressant à signaler sur ce programme extraordinairement médiocre, le jeu ne proposant pas d’options originales : un seul type de voiture disponible, dont on pourra changer la couleur, les ailerons ou les roues (pour s’adapter aux différentes conditions climatiques) ; une dizaine de circuits simplistes et imaginaires, différents modes de jeu (entraînement, course solo, grand prix), un pilotage manuel ou automatique et la possibilité de modifier le climat, sans que cela ait une grande influence sur le bon déroulement de la course. On saluera néanmoins les 6 vues différentes prévues pour le pilotage.
Réalisation technique :
Graphiquement, c’est moche. Sans classe, sans finesse, avec des structures géométriques pas vraiment soignées. Le design des circuits est sans intérêt, et la représentation des conditions climatiques, assez anecdotique. Si l’animation reste relativement fluide, il n’y a tout de même vraiment pas quoi pavoiser. A l’époque, on n’avait pratiquement que les consoles 16-bits comme point de comparaison, et Checkered Flag s’en tirait à peine mieux qu’un Virtua Racing sur megadrive, ce qui était déjà choquant en soi. Pire, comparé au premier Ridge Racer de la PS1, sorti plus ou moins en même temps, il n’y avait pas photo quand à la suprématie de la 32-bits japonaise par rapport à la 64-bits américaine. Imaginez un peu le désastre quand le N64 proposa ses premiers jeux de voiture ! Niveau son, le bruit du moteur est assez réussi, mais mieux vaut couper les musiques très nulles qui accompagnent les courses. Bref, si la Jaguar comptait impressionner avec des travaux aussi bâclés et sans ambition, c’est plutôt loupé. Le plaisir éprouvé à piloter est inexistant. Les réglages de climat ou de matériel ne servent pratiquement à rien, puisque Checkered Flag est un pur jeu d’arcade, sans le moindre réalisme, qui ne prend même pas en compte le simple phénomène d’aspiration ! Lorsqu’on heurte un mur, la voiture sautille en l’air comme un pantin, largue quelques gros cubes orangés sensés être des étincelles et reprend sa route comme si de rien n’était. Si vous avez envie de rouler sans réalisme dans de jolis décors, préférez lui plutôt un bon vieil Out run !
En bref : 4/20
Que dire ? Que Checkered flag est un échec flagrant, total, absolu, l’un des premiers clous au cercueil de la Jaguar ? Les photos parlent d’elles mêmes. Subjectivement, on peut toujours se dire que Checkered Flag est en véritable 3D et que c’est toujours un poil plus réussi et réaliste que Virtua Racing sur megadrive. Mais qu’une console 64-bits en soit réduite à chercher des challengers sur des machines quatre fois moins puissantes pour avoir une chance de briller, ça ne vous paraît pas un peu anormal ? Et encore ne parle-t-on que de l’aspect technique, puisque Virtua Racing, lui, proposait un réel plaisir de jeu qui demeure totalement étranger à Checkered Flag. Comment diable Atari n’a-t-il pas été voir ce qui se faisait sur les 32-bits des concurrents, Sony et Sega, histoire de prendre la mesure du gouffre technique existant entre ses jeux et leurs équivalents 32-bits ?
Comment a-t-il pu croire que les joueurs ne sauraient pas faire la différence entre des textures et des polygones géométriques ?
Tout le monde parlait tellement de la Jaguar à l’époque avec des spécimens comme Checkered Flag, on a vite déchanté…