La série d’Acclaim Studios Cheltenham (anciennement Probe Entertainment), sans jamais prétendre au titre, a toujours connu l’affection des joueurs alors qu’il y avait systématiquement mieux chez le voisin. La principale concurrence proviendra de WipeOut, avec qui la saga a bien du mal à rivaliser. Mais bon gré mal gré, ce sont tout de même quatre épisodes qui ont vu le jour jusqu’à ce que la structure ferme ses portes. Dernier volet, XGRA débarque à la suite d’un XGIII encore une fois bien reçu malgré ses quelques tares.
LES FOUS DU VOLANT
Nous sommes 2080, et le SINN (Sports Interactive News Network) déclare ouvert le championnat saisonnier de motos XGRA. Ce qui se traduit, au début, par un manque de choix certain. Le joueur est en effet contraint de passer par l’Invitation Class, ce qui représente une sorte de tutorial durant lequel tous les participants roulent en Vélib’, pépères. Ce sera alors l’occasion de maîtriser les contrôles.
Ce qui n’est pas bien compliqué, puisque XGRA renoue avec la tradition arcade de la saga, perdue de vue durant le troisième volet. Il existe deux paramétrages possibles, le plus confortable restant peut-être le second : outre la direction au stick analogique, vous utilisez le bouton A pour accélérer, le B pour freiner et les gâchettes droite et gauche, respectivement pour utiliser vos armes primaire et secondaire.
PIMP MY RIDE
Une fois ce mode bouclé, vous vous trouvez un sponsor et entrez dans l’une des huit écuries (dont une à débloquer), chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Ainsi, Terranova est idéale pour bien débuter, mais rapidement limitée en terme de performances. A contrario, Vixen part de plus bas mais devient bien plus rapide que son concurrent au fil des championnats.
En effet, une fois bouclée l’Invitation Class, vous passez en coupe subsonique. Les véhicules sont enfin distincts, la vitesse devient raisonnable et la difficulté augmente d’un cran. Au delà de la victoire, le joueur cherchera à boucler des contrats (battre tel coureur, obtenir le meilleur temps, atteindre telle vitesse, tuer tel nombre de concurrents…), d’autant plus compliqués que le véhicule est bon, afin d’obtenir de nouvelles armes.
En effet, les power-up font leur grand retour. En plus de l’arme principale propre à l’équipe (tir frontal, lasers, bombes, éclairs ou missiles), vous pouvez obtenir sur les circuits un pouvoir de sape (vous rechargez votre énergie en pompant l’adversaire), des mines, un turbo ou encore une invincibilité temporaire. Les pouvoirs les plus efficaces (par exemple, le DeathStrike qui tue instantanément l’adversaire le plus proche !) seront donc obtenus par contrats. L’arme principale peut quant à elle augmenter de puissance si vous tuez un (vous passez au niveau 2) ou plusieurs (vous passez au niveau 3) adversaires.
Si vous parvenez à boucler les dix-huit courses en tête, vous gagnez la coupe subsonique et débloquez la coupe sonique. Votre véhicule évolue alors automatiquement, et la difficulté aussi. En triomphant de cette nouvelle coupe, vous débloquez la coupe supersonique. Moins de courses, mais elles sont plus longues, ô combien plus difficiles (notamment à cause de conditions climatiques épouvantables) et ce, malgré une nouvelle évolution de votre véhicule. Enfin, la coupe ultrasonique se dispute sur sept courses, tout simplement hardcores ! Votre véhicule est quasiment invincible, mais les adversaires aussi !
Pour ceux qui préfèrent jouer à plusieurs, il existe un mode multi jusqu’à quatre en écrans splittés. Il est possible de choisir parmi les quatorze circuits du solo, et de jouer selon le même genre de conditions spécifiques : temps pourri, canons qui vous mitraillent depuis le bord de la route, course pure sans aucun armement, etc.
A QUOI RECONNAIT-ON UNE MOTO ANGLAISE ? C’EST CELLE QUI A LE GUIDON A DROITE
Dès le départ, XGRA tente, encore et toujours, de surfer sur le succès du hit de Psygnosis. L’écran-titre reprend la même esthétique minimaliste et les mêmes codes couleurs. Ce sera malgré tout le seul rapprochement que l’on pourra faire entre les deux licences. Car s’il est un côté vers lequel ce jeu lorgne, c’est bien celui de ses aînés, et notamment du tout premier Extreme-G.
Ainsi, la conduite est-elle revenue aux fondamentaux arcade qui ont fait les beaux jours des deux premiers volets. Les énormes pneus des motos collent aux tracés les plus fous, l’aspect personnalisation est un peu mis au rancart au profit du retour des power-up, et il n’est pas rare que le mur du son affole les compteurs.
A ce propos, l’effet lors du passage à Mach-1 est amusant : la musique jusque-là assourdissante (orientée au choix techno ou rock) et les vrombissements des cylindrées se font discrets l’espace de quelques secondes. Au niveau du visuel, XGRA n’est ni beau ni repoussant. A vrai dire, certains circuits sont très travaillés, y compris en arrière-plan, et d’autres sont vides à en pleurer. Les environnements ne se renouvellent pas beaucoup puisque les quatorze pistes sont situées dans deux fois moins de mondes (autrement dit, il y a deux courses visuellement proches pour chaque monde), et les concurrents sont, graphiquement, à peu près tous pareils.
Bref, une fois encore, la série des Extreme-G reste dans l’ombre des grands de la discipline. A côté du F-Zero GX de SEGA, sur la même machine, ce XGRA fait pâle figure, tant de par sa réalisation que de par son manque de profondeur.