Salut bande de nullos !
« Bienvenue dans mon superbe château, le château de Wario. Quel magnifique nom ! Très original ! Hein ? Regarde tout ce luxe, ces bijoux éclatants, ces pièces d’or étincelantes qui coulent à flot ou encore ces joyaux exotiques amassés au fil de mes aventures. Au fait, tu permets que je te tutoies. Je suis le célèbre Wario. C’est à toi de me montrer du respect, d’être reconnaissant de parler avec l’homme le plus riche de la Terre et tu devrais m’être redevable d’admirer autant de faste et d’opulence. »
Alors que le gros lard se réjouissait devant toute sa richesse, tout en se fouillant bien volontiers le nez, l’immense bâtisse se mit à trembler à l’instant où s’élevait un bruit lourd de la cave. Le murmure devint de plus en plus intense, tandis que les trésors et les objets de valeur se transformaient les uns après les autres en monstres. Soudain, le sol se déroba sous les pieds du tas de graisse, aïe, de l’athlétique Wario et celui-ci chut dans le précipice fraîchement apparu. Ensuite, il s’étala méchamment la tête la première, le cul en l’air, sur le sol d’une mystérieuse plate-forme. Cet endroit compose en fait le corps du jeu, il comporte 4 mondes qui comprennent chacun 3 niveaux.
Afin de reprendre sa fortune, le célèbre crados part à la découverte de son nouvel environnement. Il va latter de loufoques ennemis et récupérer les pièces qui les ont fait naître. Wario dispose de plusieurs attaques dignes d’un catcheur. De base, il distribue des pains par dizaines, puis quand un adversaire tombe dans les pommes, il a la possibilité de l’attraper. Quand il le sert fermement, il a différentes façons pour libérer sa prise : soit il le lance simplement vers une cible, soit il l’utilise comme une arme au corps à corps. En tournant le stick analogique comme un malade, notre anti-héros préféré attrape le méchant par les membres puis le fait tournoyer. Cette technique envoie valser les autres idiots qui s’approchent de trop près. Très pratique pour faire le ménage. Enfin, dernière attaque, celle du marteau pilon, elle nettoie moins la zone que la précédente prise mais se déclenche plus rapidement. Wario saute avec son adversaire et tel un véritable catcheur l’écrase violemment sur le sol. Dans ce jeu, ça cogne ! Les ennemis innombrables offrent toujours l’opportunité de se défouler. Ça tape dans tous les sens et Wario semble adorer cela. A première vue, on pourrait penser que Wario World est un beat them all ou un jeu de castagne. En vérité, il s’agit avant tout d’un classique jeu de plates-formes.
Outre sa force, Wario fera preuve d’agilité pour franchir les nombreux pièges ou grimper un peu partout. L’aventure comporte quelques énigmes, différentes et originales à chaque stage, cependant elles n’opposent pas grande résistance. N’en demandons pas trop à ce cerveau de la taille d’un pois chiche. Il en résulte que nous ne sommes jamais bloqués, il y a toujours une petite broutille à faire. Nous avançons constamment, ainsi nous ne nous ennuyons pas une seconde. Chaque level comporte 3 objectifs : atteindre le boss, récolter les morceaux d’une statue d’or ou encore récupérer les objets de valeur de cet avare de Wario. Avant de pouvoir ouvrir la porte menant au boss, Wario devra amasser des cristaux rouges. Ces derniers demeurent cachés dans des salles secrètes enfouies dans le sol, selon le principe des fameux tuyaux dans les jeux Super Mario. Ces passages secrets renferment de pures séances plates-formes, de vrais délices pour les sadomasochistes de la prise de tête.
Mon jeu, c’est le plus beau !
Graphismes : Les environnements autant que les personnages possèdent des couleurs vives et criardes dans le style caractéristique des produits Nintendo. De même les méchants ne montrent pas des faces réellement agressives. Ils affichent de grosses bouilles, présentent des bonnes têtes d’abrutis, ont parfois l’air ridicule, etc., ce qui les rend plus attachants que violents. Globalement les sprites sont bien dessinés au contraire des stages eux-mêmes. Les décors présentent de grandes différences de qualité entre les niveaux. Certains levels sont agréablement, joliment colorés et visuellement variés, alors que d’autres sont plus fades et ternes. De plus, on sent que la GameCube n’est pas exploitée au maximum. Par moments, même relativement souvent, le paysage se révèle cubique. En revanche, on ne note pas de phénomène notable d’aliasing ou de pixelisation, on observe plutôt des textures lisses et propres.
Animation : Bien que le jeu soit en 3D, il s’appréhende comme un bon vieux jeux de plates-formes 2D. On évolue comme autrefois, essentiellement de la gauche vers la droite de l’écran ou l’inverse. La caméra suit automatiquement le héros (ou plutôt l’anti-héros) et il n’est pas possible de la faire tourner autour de lui. On peut seulement la décaler latéralement. De cette manière, on n’est jamais gêné par des problèmes de vision et on reste concentré sur l’action. Idem, les ennuis qui surviennent à cause de la profondeur de l’écran sont minimes de par la construction en longueur des mondes (la profondeur de l’écran n’est pas grande).
Aspect sonore : Les musiques guère attrayantes ne motivent pas le joueur. Au mieux, elles sont discrètes, au pire un tantinet agaçantes. Les bruitages ne remontent pas le niveau car ils ne sont pas assez variés. Wario a des mimiques sympathiques mais elles ne sont pas assez développées ni nombreuses.
Jouabilité : Comme dans la plupart des productions de Nintendo (même si le développement a été laissé à Treasure), la maniabilité est de bonne facture. Le gros bonhomme possède peu de mouvements, ce qui fait qu’on ne se mélange pas les pinceaux. Par contre, quand il y a beaucoup de monde à l’écran, on perd parfois de vue le perso principal puisqu’il est étouffé sous tous les sprites. C’est énervant, mais on apprend vite à se sortir de ces mauvais pas.
Durée de vie : RIDICULE ! A peine une dizaine d’heures si on veut terminer vite fait le jeu sans récolter tous les bonus. Pourtant, il y en a qui devraient intéresser les possesseurs de GameBoy Advance. En effet, dans chaque stage on peut débloquer un mini jeu de Wario Ware Inc. qui se lancera sur la GBA.
Touche pas ces pièces, elles sont à moi !
Wario ne se présente pas sous ses meilleurs jours. Il semble moins extravagant que lors de ses exploits antérieurs. Il réalise moins de mimiques déjantées et les bruitages qui les accompagnent n’exposent pas assez sa désinvolture ou son outrecuidance. Idem, on fait le même constat pour l’ensemble du jeu qui n’est pas assez extravagant. L’habillage reste joli grâce aux couleurs pétantes, mais le manque évident de polygones rend les décors très cubiques. Dans certains niveaux, cet aspect se fait cruellement sentir. Néanmoins, Wario World est sympathique et agréable de par les sensations de jeux classiques de plates-formes qu’il procure. Si l’aventure avait était plus développée, plus longue et la réalisation plus fournie, plus consistante, ce soft aurait pu devenir bon, même très bon.