Développé par Free Radical, édité par EA Games
Dans FPS console, il y a comme un oxymore. Pourtant, et même si je n’ai pas encore découvert l’épisode fondateur, la série des Timesplitters m’a happé par le fond de jeu soutenu, le style graphique cartoony et le scénario futuriste de son deuxième épisode. Alors forcément, j’ai voulu savoir à quoi pouvait bien ressembler le troisième volet de ce qui deviendra bientôt (ou pas) une tétralogie.
C’ETAIT PAS MA TERRE, COLONEL !
Nous sommes en 2401. Enfin, au début du jeu en tout cas. Le sergent Cortez vient juste de pulvériser la station orbitale des Timesplitters et revient peinard dans son vaisseau spatial. Manque de bol, à peine survole-t-il-t-est-ce-que la Terre que son engin est abattu. Au sol, il découvre des Marines livrant une âpre bataille à des gens encapuchonnés accompagnés de Timesplitters. Tout ce petit monde s’enfuit à travers le temps, et Cortez est mandaté pour les suivre. Il débarque alors dans la Grande-Bretagne de 1924, et c’est encore que le début de ses nombreuses emmerdes.
LA PLANETE DES SINGES
Timesplitters : Future Perfect est donc un FPS, et il propose comme son prédécesseur bon nombre de modes de jeu. Le mode Story, on s’en doute, nous permet de suivre l’histoire à travers treize niveaux qui vont de la Terre du futur à… ben à la Terre du futur, mais en passant par l’Ecosse, la Russie des débuts de la guerre froide, un train, un manoir flippant en 1994, des gratte-ciel dans un avenir proche, etc. On y incarne Cortez, parfois accompagné d’un sbire.
Bien plus vaste encore, le mode Arcade abrite trois ligues de trois thèmes chacune, chaque thème proposant encore trois missions qui vont du deathmatch seul ou en équipe à la survie, en passant par le mode miniature (plus vous êtes mauvais, plus vous êtes petit et donc difficile à toucher), la possession de zones neutres, le capture the flag - qui ici est un capture the bag - ou encore l’indispensable mode Monkey Assistant, où une troupe de singes armés débarque pour fumer le joueur en tête, leur score allant au dernier joueur. Il y a rien moins que quinze cartes, dont certaines fendardes (Disco) ou cheloues (VR), dévolues uniquement à ce mode de jeu ! En obtenant au minimum une médaille de bronze dans chaque mission, vous débloquerez la suivante. Il est également possible d’obtenir des personnages jouables grâce à ce mode de jeu.
Le mode Challenge offre lui aussi son lot d’épreuves, un peu plus variées qu’en arcade. Par exemple, l’épreuve Brain Dead vous oppose à des vagues incessantes de singes (ils aiment bien les singes, chez Free Radical) zombies, tandis que Rare or well done ? vous demande d’inoculer du poison aux vaches zombies (ils aiment bien les zombies, aussi) qui envahissent votre cuisine !
Enfin, le mode Mapmaker vous offre la possibilité, comme son nom l’indique, de créer vos propres cartes, d’y placer le décor (selon certaines limites), la position des armes et des ennemis, et de créer les évènements qui déclenchent l’apparition de tels objets ou adversaires.
Pour ce qui est de la jouabilité, l’ensemble est relativement simple à prendre en main et plutôt bien pensé pour une utilisation à la manette : c’est le stick principal qui sert à se mouvoir et le stick C à orienter sa vue. On tire avec la gâchette de droite, on recharge grâce au bouton Y juste en dessous et, si vous disposez d’une seconde arme, vous l’utilisez avec la gâchette Z. Le bouton A permet d’interagir avec le décor (tirer un levier, ouvrir un truc…), le B de se baisser. Enfin, changer d’arme s’effectue au moyen de la croix directionnelle (de même que le zoom).
PRESENT PERFECT
Une fois encore, il se dégage un grand charisme de ce Timesplitters, ceci grâce notamment à l’aspect très stylisé de ses personnages. En dehors du héros, chauve et aux faux relents de Vin Diesel dans Pitch Black/Riddick (mais on s’en fout, on le voit que dans les cinématiques), les autres personnages ont de la gueule. Les décors ne sont pas en reste, qu’il s’agisse des cartes extérieures lumineuses comme des cartes intérieures, plus sombres mais non moins détaillées. Bref le jeu est beau et parfaitement animé, s’accompagnant en outre de thèmes étudiés pour coller au mieux à l’action (de la cornemuse en Ecosse, ça se tient, des sonorités plus technoïdes dans le futur, aussi), d’un jeu d’acteurs convaincant et de bruitages hollywoodiens.
La prise en mains est relativement instinctive, parce que pas très originale. Difficile de réinventer la roue dans ce type de jeu, mais Timesplitters ne mise absolument pas sur l’innovation. L’idée est plutôt de proposer une fois encore un contenu riche, et si l’histoire principale se boucle assez vite, c’est pour mieux passer du temps, du temps et encore du temps sur l’Arcade et les Challenges.
Free Radical Design (devenu entre temps Crytek UK) démontre ici encore, si besoin était, toute sa maîtrise du genre. Cette version Game Cube, bien qu’amputée des modes online présents sur les deux autres consoles, garantit une bonne dose de plaisir, et pour un long moment encore !