Initialement Starfox Adventures s’appelait Dinosaur Planet et était prévu pour la N64. Malheureusement en fin de vie, la console fut lâchement abandonnée par Nintendo et beaucoup de titres furent annulés ou transférés sur la GameCube, comme Metroïd et Eternal Darkness par exemple. En 2000, lors de E3, Dinosaur Planet fut extrêmement bien accueilli par la presse. Elle était ébahie par ses graphismes splendides et par son style de jeu se rapprochant énormément de Zelda – Ocarina of Time. Maintenant que le jeu est sur GameCube, tient-il toujours ses promesses ?
Techniquement le soft a totalement été remanié pour bénéficier bien évidemment des capacités de la console. Le scénario n’a quant à lui été que peu modifié, juste pour tenir compte de l’intégration de l’équipe StarFox. Elle s’est faite facilement car dans les 2 univers, les personnages sont des animaux qui parlent, contemporains pour les collègues de Fox MacCloud et préhistoriques pour les habitants de Dinosaur Planet.
L’aventure débute avec Kristal, une petite chatte bleue bien mignonne! A dos de ptérodactyle, elle fonce vers le lieu supposé d’émission d’un message de détresse, mais elle se fait attaquer par un navire-dragon. Dans une phase de shoot loin d’être réjouissante car très molle, elle devra détruire les moteurs de l’engin et ensuite embarquer sur le bateau. Maintenant, il n’est plus question de shoot them up mais plus d’action-aventure. Très vite Kristal est repérée par le vil Général Scales et est jetée par dessus bord. Elle se retrouve ensuite à l’entrée du Palais Krazoa où gisent des gardiens Tricératops. En les questionnant la petite chatte bleue apprend que l’armée de Scales est venue libérer les esprits Krazoa. Elle doit donc s’enfoncer dans le temple et trouver les esprits. Malheureusement la petite madame a perdu son arme lors de la rencontre avec Scales. Son seul moyen d’attaque est de ramasser des tonneaux explosifs et de les jeter sur les ennemis ou les murs pour les réduire en morceaux. Lors de ces premières minutes de jeu, on remarque déjà quelques problèmes. D’abord le maniement du personnage est frustrant car il manque de liberté. Certains obstacles qui ne sont pas plus haut qu’un mètre ne peuvent être franchis alors que d’autres de la même hauteur ne posent aucun problème. De même, en se dirigeant vers un rebord, le personnage saute automatiquement comme dans Zelda, alors que sur d’autres il reste bloqué par un mur invisible. Ensuite, les graphismes ne sont pas formidables : les couleurs sont mal choisies et les décors ne possèdent pas énormément de polygones. Heureusement les personnages sont superbement modélisés, surtout Kristal qui en jette pas mal avec son pelage admirablement bien rendu. Enfin, le plaisir du jeu n’est pas au rendez-vous. Il n’y a pas tellement d’action et pour parachever le tout, elle est répétitive et sans rebondissements.
Cet épisode se termine par la capture de Kristal et l’aventure reprend avec Fox. A bord de son Airwing, il se dirige vers Dinosaur Planet pour enquêter sur les évènements suspects qui s’y déroulent. La phase de shoot est à l’image des quelques minutes de jeux qui précèdent : c’est-à-dire ennuyeuse. Le but est de récupérer un nombre prédéfini d’anneaux d’or pour ouvrir le champ de force. Il sont très faciles à obtenir et ne sont gardés par aucun Boss, ni par un grand nombre d’ennemis d’ailleurs. En plus, le vaisseau est aussi rapide qu’un escargot, autant dire que la vitesse est terriblement lente. Passé cet intermède sans intérêt, Fox pose enfin les pieds sur la planète, dans la vallée ThornTail, et les choses intéressantes peuvent enfin débuter. Wouah est le premier mot qui sort de la bouche quand on voit la beauté de la vallée. Un ruisseau entouré de palmiers, une cascade bleue, des bouquets de fleurs éparpillés de-ci de-là et de magnifiques effets spéciaux. Fox marche sur de l’herbe modélisée à merveille, tellement bien qu’on aimerait s’y rouler et goûter à cette douceur. Et l’eau est encore plus belle à voir, bien sûr ce n’est qu’une surface 2D mais les effets de transparence, de miroitement et de distorsion sont extraordinaires. Après tant de ravissement, il faut tout de même partir à l’aventure. Le premier objet découvert est le bâton magique de Kristal. Il servira d’arme mais également d’outil à travers ses différents upgrades. A regret, on constate amèrement que tous les upgrades ne sont pas utilisables quand on veut. Certains ne peuvent se déclencher qu’à des endroits bien précis comme tant d’autres objets que nous récolterons. Encore une fois, on en retire une grande frustration car le jeu manque de souplesse. Les combats et le scénario souffrent également de cette rigidité. Il n’y a pas de quêtes secondaires intéressantes, elles se limitent à récolter des réserves de carburant ou des jetons de codes ridicules. L’aventure est trop linéaire, il n’y a qu’une seule chose à faire à la fois. Il n’y a pas de choix alternatifs. Il en découle que le plaisir de la découverte n’est pas aussi fort que dans un Zelda. Les développeurs ont eu des bonnes idées pour tenter de remonter l’intérêt. Fox sera accompagné durant son périple par Tricky, un petit dinosaure plein de ressources. Par exemple, il a un flair pour dénicher des tonnes d’objets enfouis dans la terre ou une capacité à cracher des flammes pour ouvrir des passages encombrés. Il y a des énigmes où il faudra combiner judicieusement les aptitudes de Fox et de Tricky pour les résoudre.
Au final, StarFox Adventures est assez déconcertant. D’une part, il possède des qualités qui font honneur au Cube : des graphismes superbes, des effets spéciaux magnifiques, des personnages modélisés et animés à merveille. D’autre part il est desservi par de gros défauts : certains passages semblent bâclés avec des graphismes en décalage avec le reste (notamment les phases en Airwing), trop souvent les énigmes sont faciles, sans originalité et surtout l’aventure est trop courte et trop linéaire. Ce nouvel opus, montrant les tribulations de l’équipe StarFox, se voulait être un jeu d’action-aventure à l’image d’un Zelda, mais son manque de liberté le handicape trop pour le comparer à un tel monument.
Un mini-disque à réserver aux joueurs débutants, pas encore expérimentés, et qui ne verront pas que le soft manque d’originalité et qu’il est trop facile.