Star Soldier s’insère dans une série fétiche d’Hudson Soft, un ensemble de shoot them up qui a connu son heure de gloire à l’époque de la PC-Engine, avec les épisodes comme Super Star Soldier ou Soldier Blade. Ce présent Star Soldier est un remake du premier volet édité en 1986 sur NES. Il s’agissait d’un long shoot vertical comprenant plus d’une quinzaine de stages vraiment ardus.
Le vaisseau :
L’appareil que vous pilotez dispose d’une arme spéciale qui à 3 fonctions. Le bouton A déclenche le tir normal qui s’emploie de 2 manières : automatique ou manuelle. En gardant le doigt appuyé sur le bouton, le vaisseau lance des rafales en continu. Cette technique ne fatigue pas les mains et permet de mieux se concentrer. Par contre elle demeure moins puissante que le tir manuel. Cette attaque envoie de grosses boules d’énergie avec une cadence plus ou moins soutenue en fonction de votre rapidité à tambouriner sur A. Destructrice mais également très crevante. Vous aurez vite les bras en compote et apprécierez de vous reposer à la fin d’un niveau. Ainsi vous vous sentirez plus dans le jeu, au cœur de l’action. Enfin, la dernière fonction correspond au bouton B. Elle génère le Blaster, un bouclier de courte portée qui annihile les balles adverses et détruit les ennemis alentour. Après chaque déclenchement, son fonctionnement nécessite un temps de chargement de quelques secondes. Impossible donc de l’utiliser continuellement, il s’emploie plutôt intelligemment et avec discernement. D’autant plus que le vaisseau ne possède pas de bombe qui effacerait tous les adversaires à l’écran. Ainsi chaque mouvement doit être calculé afin de se construire un parcours avec un risque acceptable. Une excellente idée pour dynamiser le jeu.
Bonus :
Ce Star Soldier sur GameCube reprend les mêmes ficelles que son ancêtre sur NES. L’arme principale s’améliore de la même façon en récupérant les bonus « P » enfermés dans des blocs du décor. D’un tir simple, elle devient multidirectionnelle avec des attaques en diagonale et l’apport d’une protection. A son apogée, 3 petites boules gravitent autour du vaisseau. Si l’engin touche une balle, une boule s’évapore et l’arme baisse d’un niveau. Lorsque vous captez un bonus « P », la puissance de tir n’augmente pas, mais tous les ennemis à l’écran disparaissent. Comment récupérer une puissance maximale ? Avant d’espérer retrouver une meilleure forme, l’appareil devra perdre toutes ses petites boules de protection et donc baisser considérablement sa puissance, rendant la tâche plus difficile. Une bonne idée pour corser le jeu.
Le décor dissimule d’autres bonus un peu partout. Les stages sont truffés de coffres « Z » cachés ici et là. Ils gonflent le score si vous en découvrez plusieurs par level. Le premier libère 500 points, le second 1 000, le troisième 4 000, ainsi de suite jusqu’à 100 000 points. Certains mondes contiennent également des vies qui sont bien planquées. Enfin, encore moins nombreux, des caissons bien cachés renferment des super-armes comme le Laser, une sorte de rayon plasma unidirectionnel mais extrêmement dévastateur. Ces bonus surgissent quand vous tirez sur certaines parties du décor, ils s’activent ensuite seulement après les avoir explosés. Ces secrets ne se découvrent pas au premier coup d’œil et nécessitent une bonne connaissance des lieux. Une formidable idée pour augmenter la durée de vie.
Du neuf avec du vieux :
Le début de cet opus sur GameCube se construit de manière identique à celui sur NES. L’architecture des stages, autant que les vagues ennemies, est copiée sur l’original. Bien évidemment les graphismes et l’animation ont subi des modifications. Les décors affichent maintenant des éléments en 3D et des couleurs vives. L’arrière-plan ne se compose plus que d’un simple fond étoilé morne. Plus vous avancez dans l’aventure plus les niveaux divergent du premier épisode. Les fonds d’écran se remplissent pour montrer des lacs, des villes, l’intérieur d’une base, etc.
Comme son aïeul, la stratégie des extraterrestres consiste à envoyer des vagues successives de vaisseaux. Plus vous en supprimez une rapidement, plus vite arrivera la salve suivante. Ainsi le jeu devient plus difficile en fonction de votre habilité, et même, il aurait tendance à vous pousser au score. En effet, quand un ensemble complet d’ennemis de même type est détruit, vous obtenez des points bonus. Ces point sont plus ou moins élevés selon votre dextérité. Une bonne idée pour repousser vos limites.
Technique :
Du point de vue visuel, Star Soldier ne représente pas vraiment une réussite. L’environnement 3D est tout juste acceptable pour une machine telle que la GC. Les développeurs ont codé le strict minimum afin d’atteindre une image potable sans être moche. Les graphismes minimalistes ont l’avantage d’être clairs et nettement visibles. Cependant, le jeu n’est pas exempt de ralentissements. A la fin de chaque level, quand le boss explose, les programmeurs ont inséré des ralentis. Ceci est un effet de style. Par contre, il est gênant d’observer ce même effet après avoir abattu un mini-boss au milieu d’un stage. Encore pire, avec le Laser, le jeu ralentit plus souvent. Alors que dans certains passages, l’écran s’emplit de centaines de balles à la manière d’un manic-shooter, l’animation reste pourtant fluide. Ceci est incompréhensible, mais à dire vrai, ce n’est guère embêtant.
Enfin, la maniabilité est de bonne facture. Deux boutons servent intensément : le A pour le tir principal et son voisin B pour le Blaster. Il n’y a que la gâchette R qui permet d’augmenter la vitesse. Il aurait été bon d’avoir assigné à L une baisse de régime. Lorsque les boss se déchaînent et larguent moult projectiles, vous aimerez baisser votre vitesse pour une navigation plus précise. Il est instinctif d’utiliser la gâchette L, mais cela est une perte de temps. Il faut utiliser R pour augmenter la vitesse au max et ensuite revenir au minimum. Arg ! Pas pratique du tout.
Bien que techniquement indigne de la console, Star Soldier m’a bien plu. Les musiques rock ‘n roll avec de la guitare lourde et rapide donnent réellement des ailes (faut aimer le rock). De plus ce shoot vertical contient plein de bonnes idées qui le rendent certes classique mais motivant. Et surtout, il ne se noie pas dans une marée de shoot them up comme il en existait tant à l’ère des 16 bits. Il ne souffre donc pas de la comparaison avec d’autres produits contemporains. Je suis conscient que la note peut sembler élevée, mais comme je suis amateur de ce genre de jeu, Star Soldier m’a contenté.