SoulCalibur, ça vous parle ?
« Transcending history and the world, a tale of souls and swords eternally retold ». Ca y est, c’est bon ? Vous remettez ?
Entamée sur PS1 avec SoulEdge et continuée avec SoulCalibur sur Dreamcast (paix à son âme…), la saga déboule en 2003 sur Play2, Bobox et Cube, tout ça en même temps.
C’est cette dernière version que nous allons décortiquer.
SOUL, GIVE ME STRENGTH !!!
Souvenez-vous.
A la fin de l’épisode DC (le deuxième, celui-ci étant le troisième même s’il s’appelle « deux »… un peu comme le film Troie, en fait c’est le premier, cherchez pas les deux autres. Ca va ? Une aspirine ?), SoulCalibur est abandonnée en enfer après avoir détruit SoulEdge, afin de préserver l’équilibre.
Toutefois, l’épée démoniaque est toujours « vivante », et ses fragments éparpillés à travers le monde continuent son oeuvre de sape.
Allez, tout le monde s’habille, on repart affronter le chaos les enfants !
SEVEREMENT SOULCALIBURNE
Le roster de l’épisode précédent était déjà impressionnant, celui-ci ne l’est pas moins. Voyez plutôt :
MITSURUGI le seigneur ronin, plus bourrin que jamais (se bat au katana).
TAKI la ninjette à la capacité pulmonaire rivalisant avec celles des héroïnes de Dead or alive (kunai).
KILIK le moine-guerrier héros du précédent opus (bô).
XIANGHUA la garde impériale déchue (épée chinoise).
MAXI le pirate revenu d’entre les morts (nunchaku).
VOLDO le euh… truc qui se contorsionne (griffes).
IVY la bombasse armée d’une épée-fouet.
ASTAROTH le golem colossal (masse de guerre).
YOSHIMITSU le voleur transfuge de Tekken (katana).
CERVANTES le pirate premier propriétaire de SoulEdge (épée et épée-pistolet).
NIGHTMARE l’âme damnée de Siegfried (zweihander).
SOPHITIA la gladiatrice grecque (glaive).
Et SEUNG MINA l’experte en arts martiaux (zanbatoh).
Ca c’est pour les vieux de la vieille, passons aux nouveaux :
RAPHAEL est un escrimeur français (malgré un style espagnol…) richissime, à l’allonge encore plus impressionnante que celle de Nightmare et au style très rapide, jouant beaucoup sur le 8-step (ou 8 way run). Le perso parfait pour débutant.
TALIM est une prêtresse du vent indonésienne armée de tonfa. Une mauvaise copie de Taki qui ne se joue qu’au corps à corps, assez lente et aux sauts démesurés.
YUNSUNG le remplaçant de Hwang, censé être porté disparu dans cet opus. Armé d’une épée chinoise large, son style tout en jeux de jambes est très agréable à voir, beaucoup moins à jouer, quoique supérieur à celui de son idole.
CASSANDRA la petite soeur de Sophitia. Même style mais en mieux. Elle frappe plus fort, plus loin, plus vite. A se demander pourquoi son aînée a été intégrée dans cette aventure, tant elle fait pâle figure devant sa cadette.
NECRID l’extraterrestre armé d’une boule d’énergie. Assez marrant à jouer, son arme se transforme en n’importe quelle autre en cours de combat, suivant les enchaînements que vous réalisez. Bizarre.
CHARADE le fragment de SoulEdge. A la manière d’EdgeMaster dans l’épisode précédent, il change d’arme et de technique de combat à chaque round. Totalement inutile donc, et sans charisme.
Et, last but not least, le perso unique de cette version, j’ai nommé l’illustre LINK de Zelda. Reprenant le design d’Ocarina of time en mieux, il se bat avec Excalibur et peut se servir à loisir de son arc, de ses bombes ou encore de son boomerang. Si son apparition fait un peu too much, son style rapide et violent le rend très agréable à jouer. Rien à voir avec les minables Heiachi ou Spawn, donc.
Dernier point, quatre persos à part :
INFERNO, big boss magnifique, est ici impossible à jouer.
Les trois persos injouables du mode story japonais sont en Europe jouables, mais uniquement en entraînement (c’est déjà ça, diront certains) :
ASSASSIN, copie conforme de Hwang, c’est sans doute lui dans l’histoire d’ailleurs.
BERSERKER, copie conforme de Rock, grand absent de cet opus.
LIZARDMAN, copie conforme de… Lizardman. Bah oui, c’est le même que dans SoulCalibur.
MIEUX QUE GENIAL, C’EST QUOI ? PARFAIT ?
Outre un impressionnant générique, cette suite propose pas mal de choses :
Les modes y sont gargantuesquement nombreux.
ARCADE, classique.
COMBAT VS, 2 joueurs.
CONTRE la MONTRE, histoire de péter le chrono.
COMBAT en EQUIPE, un huit contre huit.
COMBAT en EQUIPE VS, le même à deux.
ENTRAINEMENT, ben… pour s’entraîner.
Chacun de ces modes peut se jouer en version « bonus », qui permet de sélectionner une arme de prédilection.
A ces douze modes s’ajoutent le MAITRE d’ARMES, une suite d’épreuves scénarisée permettant de débloquer la quasi totalité des bonus : nouveaux persos, nouveaux décors, artworks de tous types, etc… C’est aussi dans ce mode que l’on achète toutes les armes du jeu, une douzaine par perso avec des effets divers et variés (frappe plus fort, remet de la vie, provoque des soul charges, etc.).
Un petit côté RPG bien mieux foutu que dans le précédent opus.
JE SUIS LE ROI DU MOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONDE !!!!
SoulCalibur représente l’essence même du beat ‘em up 3D. Celui qui ose prétendre que ce jeu est bourrin n’a jamais joué contre un véritable joueur.
Le 8 way run introduit par son prédécesseur est plus que jamais de mise (je rappelle que le 8 way run est ce qui permet de tourner autour de l’adversaire), de même que les trois types d’attaque (haute, milieu, basse, chacune verticale ou horizontale, à mixer pour plus d’efficacité) et la garde.
Celle-ci a dans la saga plus d’importance que dans n’importe quelle autre, car selon comment vous parez vous pouvez avoir un avantage en terme de vitesse (vous gagnez quelques frames), voire de déséquilibrer en cas de garde parfaite (guard impact).
Enfin, la Soul Charge permet d’augmenter la puissance de vos coups, et même d’en rendre certains imparables.
Un aspect très technique qui n’empêche pas les casual bastonneurs de s’adonner à ce jeu avec plaisir.
DU GROS CALIBUR
Si à l’époque on avait été bluffé par l’avancée technique entre SoulEdge et SoulCalibur, ici c’est moins impressionnant.
Toutefois la révolution est là : les persos sont plus équilibrés, les décors beaucoup moins vides que dans l’épisode 1, les modes de jeu plus étoffés, les bonus plus nombreux…
Les graphismes font honneur à leur machine respective. Toutefois si la version bobox semble plus fine, la version cube, non contente de gommer quasi-intégralement l’aliasing de la version PS2, propose des couleurs plus chatoyantes que ses cousines.
Le tout est extrêmement fluide et on constate uniquement quelques chutes de frame rate lors des KO, on est donc bien loin du catastrophique niveau de Talim sur PS2.
Les musiques épiques soulignent de par leurs envolées l’aspect « historique » et héroïque des combats.
Le nombre invraisemblable de modes de jeu, et notamment le mode Maître d’armes complet, permettent des heures et des heures de plaisir, sans compter que l’on ressort forcément le mini-CD pour des parties endiablées entre potes.
Quelques petits points noirs tout de même :
La maniabilité de la manette Game Cube est heureusement sauvée par la possibilité d’attribuer les combinaisons que l’on souhaite aux directions du bouton C.
Et les esprits les plus chagrins déploreront quelques choix douteux en matière de design : un design général un peu plus manga et donc un peu trop décalé, quelques persos à l’ouest niveau scénario (Link, Charade et Necrid), quelques costumes étranges et surtout une animation mammaire déoaesque totalement anti-féminine de Taki et Ivy dans l’intro.