Prince of Persia est une série qui n’est pas apparue avec les consoles 128 bits. Elle remonte à l’époque des machines 16 bits, vers la fin des années 80. Bien sûr, en ces temps reculés la plupart des jeux étaient en 2D et Prince of Persia ne dérogeait pas à la règle. Le jeu s’est fait remarquer grâce à son animation d’une fluidité exemplaire et à la souplesse du jeune héros. Il se bat comme un maître d’escrime et exécute des figures dignes des meilleurs acrobates. Son histoire fut racontée sur de multiples supports, de l’Apple II à la Megadrive sans oublier la Super Nintendo (qui semble avoir la version la plus aboutie). Dans Sands of Time, un tout nouveau prince reprend du service dans une aventure tout autant originale et cette fois entièrement en 3D.
Au cœur de la Perse, une légende narre le courage et la fierté d’un jeune Prince voulant montrer à son père, le roi Shahraman, toute sa valeur au combat. Lors de l’invasion d’un palais indien, il s’éloigne des troupes de son père pour aller chercher un trésor d’une valeur inestimable : une dague magique. Après la conquête aisée des lieux, les envahisseurs pillent tout ce qu’ils peuvent et ramènent des présents au Sultan, notamment le sablier contenant les sables du temps. Pendant la cérémonie fêtant la victoire, le Prince poussé par le Vizir insère la dague dans le sablier pour libérer le sable. Malheureusement, cette matière est maléfique et se répand très vite en transformant tous les êtres vivants en créatures des sables. Seuls 3 survivants ne sont pas métamorphosés : le Prince, Farah la fille du Maharadjah et le traître de Vizir. Malgré leurs forts antagonismes le Prince et Farah sont obligés de s’allier pour faire face à tous les pièges qui vont se dresser devant eux dans cet immense palais.
Le Prince est un athlète hors pair et aucun obstacle sur son chemin ne lui fait peur. Sa souplesse et son agilité extraordinaires sont des atouts lui permettant de franchir des précipices d’une dizaine de mètres de long. En se mouvant à la manière de Néo dans Matrix, il marche sur des murs verticaux et fait fi de la pesanteur. Comme Mario, il peut entre 2 parois, sauter de l’une vers l’autre et ainsi atteindre des hauteurs inaccessibles au commun des mortels. Ne pensez pas que toutes ces actions sont délicates à produire et qu’elles nécessitent des combinaisons conséquentes de boutons. En réalité, il ne suffit que d’une seule touche pour exécuter la plupart des acrobaties. Une pression continue sur le bouton R permet de courir sur les murs, de faire des soleils sur une barre fixe ou de se balancer avec une corde. La maniabilité est d’une telle simplicité qu’au bout de 10 minutes, les déplacement deviennent presque instinctifs. Faire joujou avec le Prince lors de ces phases est très jouissif. Les séquences plates-formes se présentent comme de gigantesques énigmes. Le but est d’aller du point A au point B en prenant garde au système de défense du palais et en appuyant sur les interrupteurs s’il y en a. Dans la majorité des cas, le parcours est unique et il faut bien réfléchir avant de se lancer dans l’aventure.
Intercalées entre les phase plates-formes, des scènes de combats opposeront le Prince aux différentes créatures des sables. Quand il sort l’épée de son fourreau, les commandes sont quelque peu modifiées. Le bouton R sert à parer et maintenant le bouton A permet d’effectuer différentes figures. En fonction de la position du stick directionnel, le Prince fait un salto arrière, une roulade ou saute au-dessus d’un ennemi. La maniabilité reprend le modèle précédent mais n’a plus la même efficacité. Les combats sont beaucoup trop brouillons car il n’y a pas de viseur permettant de verrouiller une cible. Quand 2 adversaires sont proches, il est fréquent que le Prince frappe celui que nous n’avons pas choisi, laissant le champ libre à son voisin plus dangereux. De même, lorsque des créatures encerclent notre pauvre homme et que nous voulons exécuter une roulade pour esquiver un mauvais coup, il arrive souvent que le Prince sorte une attaque avancée vers un autre adversaire, la console n’interprétant pas correctement nos intentions. Cette attaque non-désirée et inutile se solde par une frappe dans le dos. De par une maniabilité exécrable, les scènes de Beat Them All sont frustrantes, énervantes et décourageantes.
Pour arranger la donne, les développeurs ont introduit un élément qui change complètement le gameplay : la possibilité de contrôler le temps. La dague a des pouvoirs magiques directement liés aux sables du temps. Elle accélère ou ralentit la course du temps et peut même inverser sa flèche pour revenir en arrière. Très pratique pour annuler une chute idiote ou une prise par un ennemi. A utiliser sans modération.
La réalisation :
Graphismes : Ils sont inégaux. Les extérieurs sont généralement superbes et envoûtants. Ils retranscrivent à merveille l’idée que l’on se fait des Contes des Mille et une Nuits. Par contre, les décors intérieurs sont généralement décevants. Il s’agit principalement de couloirs vides sans aucune ornementation et manquant donc de couleurs.
Musiques : Elles sont presque inexistantes et viennent pour annoncer une scène de transition. En fait, le jeu compte sur un effet réaliste et pour ne pas dénaturer l’atmosphère qui s’en dégage il n’y a tout simplement pas de musique, que des bruitages.
Animation : Le point fort du jeu ! Les agents marketing l’ont convenablement mise en avant. La jaquette insiste sur ce point en affirmant que le Prince possède plus de 750 animations. Comme dans les anciens épisodes 2D, Prince of Persia prend toute son ampleur grâce à l’animation de haute qualité.
Durée de vie : Elle est médiocre. Une dizaine d’heures environ seront nécessaires pour voir la fin du film. C’est court, mais on ne s’ennuie nullement durant ce court laps de temps. Certes, on a quelques crises de nerfs mais l’utilisation du retour en arrière permet de se calmer.
Le mot de la fin :
Le maniement du Prince offre beaucoup de plaisir et ce grâce à la fluidité et la variété de l’animation. Un bon jeu de plates-formes où chaque nouvelle pièce est une énigme différente. La sortie ne sera à portée de main que si vous réussissez à marier souplesse et réflexion. Le gros défaut du produit survient quand le Prince entre dans une zone de combat. Le Prince devient ingérable et vite énervant. Heureusement que ces phases ne sont pas nombreuses … sinon je n’aurais plus de cheveux sur la tête.