Dans un futur lointain, l’humanité a quitté son berceau et entame une colonisation effrénée des planètes de la galaxie. Afin d’assurer la sécurité, l’ordre et la défense des nouveaux territoires occupés, les forces militaires ont cédé leurs armes défensives à un système informatique : le CAMS (Computerized Armament Management System). Cependant, sa fiabilité flanche sur une colonie et le massacre débute. Une défaillance du système entraîne le CAMS dans une folie meurtrière qui le pousse a éradiquer tous les colons. Afin de mettre un terme à ce génocide, le mercenaire Vanessa Z. Schneider se voit confier la mission de détruire l’intelligence artificielle corrompue. Motivée par une rage sans borne, elle cherche à venger l’assassinat de ses parents organisé par le CAMS.
Une bombe !
Alourdie par un passé aussi douloureux, Vanessa devrait avoir l’esprit anéanti, rongé par la haine. Au contraire, elle trouve du plaisir et de la jouissance à exploser ces saletés de machines. Selon les sons et les rythmes d’une musique techno, elle extermine ses ennemis en dansant ; ses esquives esquissent de gracieux mouvements ou ses attaquent réalisent de sensuelles chorégraphies artistiques. Son image semble donc a des années-lumières de celle du mercenaire cruel et sans pitié. D’ailleurs, durant l’intro, la belle débarque aux abords d’une base ennemie où un comité d’accueil a organisé une ‘tite surprise partie. Guidée par les battements d’une musique électronique, elle esquive les tirs par des mouvements souples, très stylés et esthétiques, avant de tournoyer, puis de lancer une attaque qui pulvérise ses adversaires. Cette cinématique campe la personnalité du perso principal et met en appétit. L’héroïne classe mais surtout très frimeuse retient le regard grâce à ses formes sublimes. Vanessa alléchante n’est pas provocante, loin de l’image de Lara Croft. Elle a une poitrine beaucoup moins imposante ou vulgaire que la protagoniste de Tomb Raider, pourtant sa combinaison moulante met remarquablement en valeur son corps. Humm ! appétissant !
Un char !
Après avoir bien maté la jolie demoiselle, il faut maintenant prendre le contrôle de ladite fifille. Arg ! Quelle galère ! Lorsque je pris la manette pour la première fois, les parties furent une catastrophe. La dureté des commandes refroidit immédiatement, car elle interdit les déplacements instinctifs. La ravissante brune se pilote comme un véhicule. En effet, elle vire avec un grand angle comme une voiture, et comme un tank elle ne tire qu’à l’arrêt. Je sais les connaisseurs affirmeront que le char Leclerc peut lancer des obus en roulant. Mais cela est un autre débat. Revenons à nos moutons. Donc, il était une fois une chèvre, fidèle compagnon d’un mercenaire qui… Oups, il y a erreur. Reprenons. Vanessa, bien que charmante demeure aussi lourde qu’un char d’assaut. Ainsi elle attaque férocement, mais n’est guère douée pour la fuite. Dans la panique, quand elle doit reculer, elle fait marche arrière avec grâce en tournant sur elle-même et en rabattant ses bras sur sa poitrine. Cette technique, certes fort jolie, n’a aucune utilité, puisque lors de la rotation l’héroïne ne peut riposter. De plus, elle ne recule que de quelques pas et reste donc à portée de tir. Résultat, elle se fait laminer en 2 secondes 7. En conséquence, les premières parties découragent et énervent comme jamais, à tel point que la manette a failli voler à travers la pièce. La maniabilité étrange et non intuitive agace énormément. La belle meurt bêtement à cause de nos réflexes inadéquats qui sont contraires aux commandes.
Une gazelle !
P.N.03 dévoile ses bons côtés après plusieurs heures d’acharnement, quand les contrôles ont été apprivoisés. Le jeu se compare à Space Invaders. Comment est-ce possible ? Comme les attaques présentent un caractère haché, on se rapproche d’un gameplay proche des shoot them up d’antan du début des années 80. La réussite d’un combat passe par la maîtrise des esquives latérales. Ainsi, on se ballade de droite à gauche comme dans Space Invaders. S’ajoute à ceci toute une panoplie de pouvoirs spéciaux où la resplendissante guerrière affiche ses talents de danseuse. Avant de lancer une super-attaque, elle réalise d’élégantes figures et on aime ça. De plus, elle dispose de plusieurs pouvoirs liés à chaque combinaison, lesquelles s’achètent avec les points récoltés au fur et mesure de la progression dans le jeu. Afin d’amasser du brouzouf, un système de combo gonfle le score. Après avoir détruit un robot, un compteur s’affiche et indique le temps imparti pour anéantir une autre machine. Si Vanessa réussit, elle gagne plus de points et le chronomètre se réinitialise, jusqu’au prochain adversaire dézingué. Et ainsi de suite. Il s’en suit donc une course contre la montre pour accumuler le plus de monnaie possible. V’là un principe qui dynamise les parties et motive le joueur.
Le champ de bataille :
Tous les niveaux se présentent de la même manière. C’est-à-dire qu’ils se composent d’une succession de salles. Dans chacune d’elle, des ennemis apparaissent par téléportation toujours aux mêmes endroits. Lorsque l’héroïne rentre dans une pièce et qu’elle reconnaît l’architecture ou l’agencement des murs, elle sait obligatoirement quelle technique utiliser, car elle se souvient de la position des machines. Elle n’a pas de don de voyance. Elle a seulement une excellente mémoire et a retenu que la disposition et la stratégie des robots sont indubitablement liées à la forme d’une salle. A cause du manque de souplesse de la programmation du CMAS, on retrouve les bonnes sensations que diffusent les shoot them up des décennies 80/90 où il était impératif d’apprendre tout par cœur. L’autre point essentiel des anciens shoots provenait des boss impressionnants de fin de niveaux. Malheureusement ceux de P.N.03 ne font pas réellement peur. Leur faible blindage ne les protège pas efficacement, ils explosent après seulement 1 ou 2 prises spéciales dans la tronche. Les boss ne présentent pas de réel défi, donc on n’a pas grande satisfaction à les détruire et on éprouve plutôt de la frustration que de l’extase. La durée de vie prend donc un mauvais coup. Le jeu, facile, ne résistera pas bien longtemps aux assauts de Vanessa. Quel dommage ! Néanmoins, pour les plus acharnés, et pour ceux qui veulent obtenir les combinaisons les plus affriolantes, ils devront parcourir le jeu de fond en comble et terminer le mode difficile.
Pour conclure :
Avec P.N.03, Capcom nous promettait un jeu nerveux et rapide, mais il demeure rigide ou moins bourrin qu’espéré. Néanmoins ce mini-DVD reste un bon shoot them all comme il n’en existe plus beaucoup. Ne vous découragez pas lors des premières parties, persévérez jusqu’à comprendre les commandes et les aspirations de la belle. Elle se bat plus pour la beauté du geste et pour s’éclater comme une danseuse, que pour l’anéantissement des machines. Quand vous admettrez cela, vous regarderez différemment l’écran et vous combattrez pour le style. Malgré tout, la fête est gâchée par un manque certain de diversité. Du début à la fin, toujours et encore les mêmes salles, les mêmes actions, les mêmes ennemis, vous rencontrerez. Vous évoluerez dans un environnement épuré, dans un complexe vide de décoration exaltant toute la froideur des ordinateurs. Les graphismes minimalistes n’en demeurent pas moins agréables car ils présentent des structures lisses et des lignes arrondies. Cependant les décors sont globalement très ressemblant et proches. Au regret de constater que cela devient vite lassant.
A réserver aux adeptes des shoots qui y trouveront leur bonheur (je n’ai jamais eu aussi mal au pouce à cause de tambouriner comme un malade sur les boutons).