Mortal Kombat : Deception est un jeu vidéo GameCube publié par Midwayen 2005 .

  • 2005
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Mortal Kombat : Deception

3.5/5 — Très bien par

Bien entendu, le terme « déception » n’a pas le même sens chez nos amis anglo-saxons que chez nous autres. Malgré tout, un jeu qui porte dans son titre le mot « tromperie », alors même que la série dont il découle n’a pas toujours été au dessus de tout soupçon, avouez que ça la fout mal.

N’ayant visiblement peur de rien et surtout pas du ridicule, les équipes d’Ed Boon continuent leur bonhomme de chemin avec ce sixième volet (hors remakes et portages) paru d’abord sur Playstation 2 et Xbox avant de voir le jour sur Game Cube, mais exclusivement aux Etats-Unis.

C’EST L’ANNEE DU DRAGON

Suite directe de Deadly Alliance, Deception nous explique que les manigances de Quan Chi et Shang Tsung ont fini par réveiller le roi-dragon, premier seigneur de l’Outre-Monde, Onaga. Le puissant personnage avait jadis été empoisonné par son second Shaoh Khan, et il revient désormais clamer sa mainmise sur son ancien royaume. Un acte tout ce qu’il y a de plus légitime, mais qui n’est pas du goût de tout le monde : les deux sorciers rivaux sont contraints de s’allier à leur pire ennemi, le dieu de la foudre Raiden, pour repousser le monstre… qui résiste ! Pis encore, il met à terre ses trois redoutables adversaires, et il ne reste plus désormais pour l’arrêter que la piétaille survivante des derniers combats.

HASSAN CEHEF, TOUT IL EST POSSIBLE

Mortal Kombat : Deception est un beat’em up en trois dimensions dans la droite lignée du précédent volet. Si les arènes sont de nouveau circulaires et sans rebords, il est cette fois-ci possible d’en tomber, ce ring out signifiant la perte du round. C’était quand même un comble de ne pas pouvoir éjecter un adversaire dans un MK, voilà l’erreur réparée.

Toujours au chapitre des choses qui ont été améliorées depuis la dernière fois, les modes de jeu sont désormais plus nombreux et variés : outre les traditionnels modes Arcade, Versus et Practice permettant respectivement de jouer seul, à deux ou de s’entraîner, il est une nouvelle fois possible de pratiquer le mode Konquest, une sorte de jeu de rôle enrobant des suites infinies de combats où vous dirigez un personnage créé pour l’occasion.

Les deux nouveaux modes de jeu se nomment Chess Kombat et Puzzle Kombat. Le second est l’équivalent du Super Puzzle Fighters de Capcom. Le premier est quant à lui un étrange mélange d’échecs et de shogi, mais avec des pièces représentant les personnages du jeu. Autrement dit, lorsqu’elles se rencontrent sur une case, c’est à un combat que vous devez participer ! Si en plus je vous dis que certaines pièces disposent de coups spéciaux (téléportation, supprimer une pièce, etc.) et que certaines cases offrent des bonus, vous comprenez qu’il va vous falloir une bonne collection d’Efferalgans après un petit quart d’heure de jeu.

En triomphant de tous ces modes de jeu et en y accomplissant ce que l’on attend de vous, vous débloquerez une nouvelle fois des Koins pour dépenser dans la Krypt. Cette fois-ci, les bonus que vous y trouverez sont toujours nombreux mais moins alléchants : des personnages à débloquer, de nouvelles arènes, des costumes alternatifs, les bios des combattants…

Du côté des personnages, ce sont rien moins que vingt-six combattants qui se prêtent au jeu. La version Game Cube dispose d’ailleurs de deux protagonistes exclusifs qui font leur retour dans la saga : Goro et Shaoh Khan. Les commandes sont relativement identiques à ce qui se faisait dans le précédent opus, avec un système à deux boutons de poings et deux boutons de pieds. Les personnages conservent la possibilité de changer de style de combat (une exception notable et amusante : le couple Noob - Smoke, deux personnages pour le prix d’un) et les combos s’enchaînent désormais avec une relative fluidité entre les différents styles. Un système de combo breaker a même été implémenté pour faire comme si on était dans un vrai jeu de baston.

Du côté des mises à mort, point fort des MK, on a aussi mis le paquet. D’abord on retrouve enfin des arènes dédiées aux Fatalities comme le bon vieux Pit passé à la moulinette 3D. Ensuite, chaque personnage a droit non plus à une mais deux Fatalities. Et il est même possible de se faire soi-même seppuku lorsque le message « Finish Him » apparaît.

LA GROSSE DECEPTION ?

Une nouvelle fois, il va s’agir de différencier graphisme et esthétique. Si l’on parle de technique pure, le RenderWare utilisé pour cet épisode comme pour le précédent est assez efficace. Il délivre des personnages modélisés avec force détails, quasiment sans crénelage et les environnements jouissent eux aussi d’une certaine qualité. Quant à savoir si tout est de bon goût, c’est encore autre chose. Notamment, l’aspect luisant des combattants leur donne l’allure de rescapés d’un porno allemand des années 90, les touffes de poils en moins (sauf exception). Pour synthétiser, disons qu’il n’y a objectivement pas grand chose à reprocher à la réalisation, mais subjectivement, c’est pas génial.

Quoi qu’il en soit, je dois bien reconnaître une chose : la saga est enfin agréable à jouer ! En dépit de la relative lenteur des combattants, en dépit de la manette Game Cube franchement pas faite pour ça, on enchaîne les combos sans trop de problèmes et on a enfin une chance de triompher d’adversaires qui, jusque là, nous mettaient à l’amende sans que l’on comprenne trop comment ils faisaient.

Reste une durée de vie faussement impressionnante. Au début on se dit « WAOUH ! Tout ça ?! », et puis au final, une fois qu’on a viré les modes qui servent à rien, les bonus inutiles, les trucs chiants et les trouzaines de persos que l’on n’utilisera jamais (parce qu’avec une trentaine de persos et trois styles pour chacun ou presque, ne me faîtes pas croire qu’on va s’amuser à les dompter un par un), il ne reste plus grand chose.

Bon OK, il y a peut-être un poil de mauvaise foi dans mon jugement. Mais je peux pas non plus retourner ma veste comme un Besson du dimanche, il faut que j’assume jusqu’au bout mon inimitié envers la série.

Mortal Kombat : Deception