Le sport et moi, c’est même pas que ça fait deux, c’est au delà. On est tellement pas copains que je fais une crise de panique à chaque fois que je zappe par mégarde sur Eurosport. Par contre, j’aime bien les plombiers moustachus, les soirées mousse et les colliers de cuir cloutés… Mais je m’égare. Quand Mario et ses amis s’essaient au tennis, la petite balle jaune en prend pour son grade. C’est une nouvelle fois à Camelot Software que nous devons cet épisode, dans la droite lignée des titres Nintendo 64 et Game Boy Color.
LET THE SUNSHINE
Mario Power Tennis est effectivement un jeu de tennis comme il en existe des centaines, mais il s’oriente clairement du côté de l’arcade, l’aspect simulation étant tout simplement proscrit. Il propose plusieurs modes dont certains assez loufoques. Le mode Exhibition permet de jouer un match en simple ou en double sur le terrain de son choix, le mode Tournoi propose huit championnats en élimination directe, mais c’est des mini-jeux que provient la première originalité du titre.
Par exemple, le jeu de l’artiste vous permet de jouer contre un mur sur un demi-terrain, mais plutôt que de simplement vous entraîner à renvoyer la balle, il s’agit surtout de peindre le visage de Mario, Luigi ou encore Yoshi grâce à des balles de peinture de couleurs différentes. Vous pourrez aussi taper du fantôme, jouer à la baballe avec un poulpe ou encore revivre l’affrontement avec le Mecha-Bowser de Mario Sunshine, raquette en mains.
NE LA LAISSE PAS TOMBER
Mais ça encore, vous vous dîtes que c’est normal, qu’après tout ce sont des mini-jeux et qu’ils se doivent d’être fun. Que le reste va être plus sérieux. Nenni, mes amis, nenni. Déjà parce que les seize personnages (plus deux à débloquer) que vous allez contrôler sont issus de la famille Mario - famille élargie puisqu’en plus des Peach, Luigi et Daisy se trouvent Donkey et Diddy Kong, Wario et Waluigi, ou encore des tas d’ennemis comme Shyguy, Koopa Troopa ou Wiggler par exemple.
Chacun a bien sûr ses propres mimiques mais certains se ressemblent en termes de capacités. Il y a les cogneurs un peu lents à la détente (Donkey ou Bowser par exemple), les coureurs de fond de court (Bowser Jr., Diddy Kong…), des qui montent au filet, des qui font des effets de balle, des qui vous la mettent bien dans les coins (la balle, j’entends), etc.
Bon OK, des personnages bizarres dans des décors classiques. Ah mais non ! Non plus. Oh d’accord, il y a bien un terrain en terre battue, un en dur et un en gazon. Mais eh ! Les plaques qui se déplacent au dessus d’une piscine, le creuset envahi de boue dérapante ou le filet qui change la direction de la balle, c’est pas homologué par l’ATP ou la WTA, si ?
Et si cela ne suffisait pas à vous convaincre de l’orientation déconne du jeu, sachez que chaque personnage dispose de deux… coups spéciaux ! Nonon, pas simplement des balles slicées ou liftées, non, du bon gros coup spécial qui tache : regardez Waluigi nager dans le vide pour aller chercher une balle théoriquement irrattrapable, après que Mario lui a balancé un gros coup de marteau ! Ambiance Tex Avery assurée, d’autant que les coups spéciaux existent en offensifs ou en défensifs. Il faut juste attendre que votre raquette soit « chargée » (elle brille alors) pour les déclencher, et comme le remplissage s’effectue rapidement, les matches tournent vite à la gaudriole.
UN JOUR C’EST TOI QU’ON LAISSERA
Reposant sur la même orientation esthétique que les autres titres estampillés Mario sur Game Cube (Super Mario Sunshine, Mario Kart Double Dash…), Power Tennis est un jeu globalement joli à condition de ne pas être très regardant. Les personnages sont modélisés de manière minimaliste, les courts sont pauvres en détails, d’autant plus lorsqu’on ne s’intéresse qu’aux terrains dits classiques (les trois Peach Dome), et même pas très nombreux.
En un mot comme en cent, il fallait sortir rapidement un Mario Tennis sur la 128 bits de Nintendo, voilà qui est fait. On sent vraiment le manque d’efforts de la part de Camelot, pour qui il s’agissait probablement d’un travail de commande. Pour autant, l’aspect guilleret renforcé par les animations humoristiques et la bande-son joyeuse, aide à faire passer la pilule.
En matière de jouabilité, le fait est que l’on est bien loin de la simulation. Bien entendu il s’agit de quelque chose de voulu, mais orientation arcade ne signifie pas non plus forcément que l’on peut bâcler le gameplay sous prétexte que le joueur doit s’amuser immédiatement. En fait, Mario Power Tennis peut être vaguement amusant le temps des premières parties, lorsqu’on découvre les personnages et leurs coups spéciaux. Mais la facilité à sortir ces derniers tue toute espèce de challenge, y compris dans les tournois les plus difficiles (et pourtant, je suis loin d’être un cador du maniement de raquette), et finalement le titre manque de profondeur.
Vous pouvez donc vous essayer au dernier-né (à l’époque) de la licence, mais à condition de bien vous mettre dans l’esprit que quel que soit le montant que vous mettrez pour l’acquérir, ce sera de l’argent perdu après une ou deux heures de jeu.