LEGO Star Wars : the Video Game est un jeu vidéo GameCube publié par Eidosen 2005 .

  • 2005
  • Aventure

Test du jeu vidéo LEGO Star Wars : the Video Game

3.5/5 — Très bien par

Développé par Traveller’s Tales, édité par Eidos Interactive

Grand spécialiste de l’adaptation en jeu vidéo (ce sont eux qui avaient mis en scène Mickey dans l’époustouflant Mickey Mania, puis ils avaient enchaîné avec des portages de Toy Story, A Bug’s Life, les Muppets ou encore Finding Nemo), le studio anglais Traveller’s Tales se lance en ce milieu des années 2000 dans un pari pour le moins audacieux : faire cohabiter la licence Star Wars et les briques LEGO dans un jeu inspiré de la ligne de jouets du groupe danois. Plus fort encore : il s’agit ici d’une adaptation sur la console qui a accueilli les Rogue Leader et Rebel Strike de Factor 5, unanimement salués par la critique.

L’ATTAQUE DES CLOWNS

Le jeu reprend l’intrigue des trois premiers épisodes. Enfin, ceux qui sont sortis en dernier, pas les trois plus vieux qui sont en fait les derniers épisodes. Autrement dit la deuxième trilogie (ou la première si vous considérez l’ordre chronologique), celle qui n’a jamais existé et n’existera jamais, pas même en 3D relief. En un mot comme en cent, il s’agit de suivre les péripéties d’Anakin Skywalker et de ses maîtres Qui Gon Jin et Obi-Wan Kenobi (la fameuse réponse D, c’est lui) lors de l’équivalent vidéoludique de la Menace Fantôme, de l’Attaque des Clones et de la Revanche des Sith. A ceci près qu’il s’agit ici de parodies mettant en scène les petits bonshommes LEGO.

LUKE, JE SUIS TA PAIRE

LEGO Star Wars : the Video Game est un jeu d’action-aventure en trois dimensions. La partie débute au Dexter’s Dinner (mais vous pouvez considérer que c’est en fait la cantine de Mos Eisley si vous êtes un irréductible pour qui les épisodes 1 à 3 n’ont toujours pas eu lieu), sorte de hub qui vous permet d’accéder à tous les niveaux pour peu que vous les ayez déverrouillés, et qui sera de plus en plus achalandé à mesure que vous aurez débloqué les nombreux personnages jouables. A l’extérieur se trouve un vaste spatioport où seront stationnés les différents vaisseaux que vous aurez obtenus. Près du bar, enfin, se trouve un magasin où vous pourrez acheter des astuces, des personnages et divers cheat codes débiles (pistolet laser géant, moustache pour tout le monde, etc.), cool (le sabre laser violet de Mace Windu, c’est Joe la classe) voire utiles (trouver les pièces de vaisseaux, devenir invincible).

L’aventure principale est divisée en trois mondes (plus un quatrième en bonus) représentant chacun l’un des films maudits. Chaque monde propose lui-même plusieurs niveaux, cinq ou six. Le quatrième monde n’est constitué que d’un seul niveau, qui retrace la fuite de la princesse Leïa au début d’Un Nouvel Espoir. Pour le reste, il s’agit tout aussi bien de stages d’exploration que de combats contre les boss (Darth Maul, Grievous ou Dooku par exemple, alors qu’ils n’ont jamais existé). Certains stages offrent d’autres séquences comme la fameuse course de pods qui n’a jamais existé ou des shoot’em up, vus de haut ou en 3D.

L’aspect exploration est bien amené. Traverser un niveau en ligne droite suffit généralement pour déverrouiller le niveau suivant, mais c’est en farfouillant à gauche et à droite que l’on dénichera les différents objets à collectionner : des tas de pièces pour acheter les différents personnages (il y en a cinquante-six au total !), des pièces détachées pour reconstituer les vaisseaux qui seront ensuite visibles au spatioport, ou encore des briques de LEGO pour se payer les bonus les plus chers, les codes triche. Notez que le Game Over n’existe pas. Si vous perdez vos quatre cœurs, vous ressuscitez pile au même endroit, vous n’aurez perdu que quelques pièces.

Concernant la jouabilité, sachez que vous contrôlerez à chaque fois une paire de personnages, en rapport avec la scène vue dans le film qui n’a jamais existé. Ainsi, vos premiers pas se font dans la peau de Qui Gon Jin et Obi-Wan, mais l’évasion de Naboo (une planète qui m’est inconnue) vous impose la reine Amidala et le capitaine de sa garde, par exemple. Chaque paire a son intérêt, et cela n’a rien de sale. En effet, les Jedi peuvent utiliser la Force pour débloquer certains mécanismes, mais ils ne peuvent pas voler comme Jango Fett par exemple.

Si vous n’arrivez pas à récupérer tous les bonus d’un niveau avec les personnages qui vous sont assignés, ce n’est pas forcément parce que vous avez deux mains gauches et un cerveau de loutre. Encore que. C’est peut-être que cette paire n’a pas les capacités adéquates. Vous pourrez recommencer n’importe quel niveau terminé avec n’importe quel personnage débloqué, lors de ce que les développeurs ont appelé le mode libre.

SEANCE DE RATTRAPAGE

Modélisant habilement les personnages et les véhicules en briques LEGO dans des environnements plus réalistes, le jeu de TT Games donne l’impression de voir bouger un diorama que l’on aurait construit soi-même. LEGO Star Wars est une madeleine de Proust, mais pas seulement. Il joue aussi la carte de la comédie (difficile en même temps de faire sérieux dans le joyeux monde des briques à picots) et les cinématiques sont en ce sens assez poilantes. La bande-son reprenant les airs de John Williams assure enfin un gage de fidélité aux films.

Sans compter que, manette en mains, le jeu assure encore. Loin de se faire omniprésente comme dans certains opus de LucasArts, l’action laisse souvent place à l’exploration et à la (légère) réflexion. Il ne faut pas se lancer dans une partie en espérant y retrouver le souffle épique d’un Rogue Squadron, mais se balader dans les environnements des films (même des films maudits) procure un certain plaisir. D’autant que les personnages répondent globalement bien. Tout juste se coincent-ils parfois dans des éléments du décor à priori pas gênants.

Histoire de bien enfoncer le clou concernant la légèreté du logiciel, rappelons que la difficulté est quasi-nulle puisqu’il est impossible de mourir. Et ajoutons que la durée de vie n’est à première vue pas transcendante. Un chapitre se boucle au plus long en un petit quart d’heure et il n’y en a que dix-huit, de ces chapitres. C’est que la véritable richesse de LEGO Star Wars provient de sa rejouabilité, de tous les bonus que l’on peut récolter en farfouillant partout et en revenant dans les lieux déjà visités avec une autre équipe.

LEGO Star Wars : the Video Game