Aux armes, citoyen !!!
Preux chevalier errant dans ces vastes plaines vidéoludiques et informatiques, que cherches-tu ? Cherches-tu la gloire, le combat et les rencontres avec de nouveaux mercenaires ? Es-tu en possession de ton arme, la solide et légendaire Gamecube ? Oui, alors, si tu as 19 blocs divins à consacrer pour une trentaine de chapitres épiques et pleins de combats, alors suis-moi car, Fire Emblem, oui, Fire Emblem le noble, celui qui fit de ton preux GBA un bouclier lumineux face aux ténèbres obscures de l’ennui, revient pour s’annoncer comme la référence du Tactical-RPG… N’aie crainte ! Sous cet aspect barbare se cache un monde épique, royal et surtout fabuleux ! Aux armes, car la bataille s’annonce difficile !
Toujours le même et toujours si héroïque…
Fire Emblem est une série assez ancienne remontant à notre bonne vieille NES, comme d’habitude, les Japonais ont les bonnes choses pour eux, et nous quoi ? Que dalle, on a du attendre les épisodes GBA (tout comme Advance Wars, d’ailleurs…), enfin bref je m’éloigne. Voici qu’elle débarque pour notre plus grand plaisir sur GameCube. Pour cette partie qui va s’annoncer loooongue (il y a tellement de choses à dire, des subtilités en majorité) on parlera d’abord du scénario, du visuel et du son, du système de combat, et enfin des différentes subtilités propres à la série. En avant la musique !
Le continent de Tellius est en proie à une guerre. Le royaume de Daein a attaqué le royaume de Crimea, qui se retrouve malheureusement sans roi et sans liberté. Le seul espoir de voir renaître ce royaume repose dans le groupe de mercenaires de Greil, mené par le jeune Ike, lequel a recueilli la fille cachée du roi déchu de Crimea… Ike se rend bien compte que des mercenaires ne peuvent rien faire face à toute une armée, c’est pour cela qu’il va demander l’aide des peuples des Laguz (peuple humain pouvant se transformer en animaux, comptant les chats et les tigres de Gallia, les corbeaux, les aigles, les hérons et les puissants dragons), malgré des siècles de maltraitance par ses ancêtres Beorc. A travers ce récit épique se mêle une lutte acharnée pour la liberté et contre les préjugés (oh que c’est beau…). S’annonce alors une série de péripéties pour Ike qui va le mener peu à peu vers la vengeance de son père, tué par le Chevalier Noir de Daein…
Parlons maintenant de l’aspect visuel et du sonore. Comme d’habitude depuis les épisodes GBA, Fire Emblem nous offre de magnifiques artworks dessinés spécialement pour nos mirettes, les personnages sont superbement dessinés, même si j’aurais préféré un peu plus d’animation pour ces artworks un peu statiques. Du côté de la modélisation, le passage à la 3D s’est globalement bien fait, on garde toujours cette vue de dessus si spécifique de Fire Emblem ; ce que je repproche à Path Of Radiance, ce sont les combats, les persos sont bien modélisés, ça reste dans l’acceptable, mais bon, un peu plus d’effets spéciaux n’auraient pas fait de mal, surtout pour les sorts, et les décors ne sont pas assez complets à mes yeux, trop vides à mon goût. Bien sûr, qui dit 3D, dit plusieurs angles de vues, on peut donc zoomer / dézoomer, tourner de 45° la caméra. Ne vous inquiétez pas, des petites cinématiques (pas nombreuses certes) sont là pour ranimer ces personnages, et qui sont de très bonne facture. Quant au sonore, eh bien… c’est du Fire Emblem tout craché ! Intelligent Systems nous sert des musiques en totale adéquation avec l’esprit du jeu, c’est-à-dire, grandiloquent, épique, chevaleresque, vous verrez, vous sentirez l’âme du guerrier courageux et sans reproche en vous. Sans blague !
Bien, passons au système de combat. Fire Emblem est un Tactical RPG ; pour être clair, c’est un jeu de stratégie auquel on mêle la gestion des stats, des niveaux et des armes du jeu de rôle. Point important : les personnages évoluent en fonction des classe, et en changent tous les 21 niveaux. Il faut gagner 100 points pour passer au niveau suivant, et quand on arrive au niveau 21, on change de classe, les stats s’améliorent, on peut apprendre à utiliser un nouveau type d’arme (selon les personnages) et on retombe au niveau 1. Voilà comment les personnages de base évoluent :
Rôdeur -> Seigneur [Ike est le seul rôdeur du jeu, et plus tard, le seul Seigneur du jeu aussi]
Héros -> ?
Combattant -> Guerrier
Epéiste -> Bretteur
Archer -> Archer d’élite
Soldat -> Hallebardier
Chevalier -> Général
Cavalier bretteur / lancier / bipenne / archer -> Paladin
Chebalier Pégase -> Chevalier Faucon
Chevalier Wyverne -> Seigneur Wyverne
Mage -> Sage
Prêtre -> Evêque
Clerc -> Walkyrie
Voleur -> Assassin [Vous pouvez voir cette évolution si vous engagez Volke]
Bandit -> ?
Berserker -> ?
Les évolutions qui me sont inconnues ne sont pas indiquées dans le manuel (sauf pour le Seigneur et l’Assassin, dont je me suis fait un plaisir de partager avec vous un minimum de ma connaissance dans le jeu ^^) il y a donc des personnages à débloquer par certains moyens (que je ne vous indiquerai pas bien entendu, c’est un test ! lol). N’oubliez pas que dans ce jeu, on ne peut se permettre trop longtemps d’utiliser le même personnage, aussi puissant soit-il, car le reste de votre troupe sera à la traîne et il vous sera très difficile de gagner, surtout vers la fin, où la difficulté est corsée. Difficulté qui n’autorise d’ailleurs aucune erreur de votre part, car si l’un de vos personnages tombe au combat, vous ne pouvez plus le récupérer. Donc, à vous de redoubler de prudence et ne vous étonnez pas de devoir recommencer plusieurs fois le même chapitre pour conserver un de vos personnages préférés.
Continuons plus loin dans le système de combat. Le système repose sur le tour par tour, et, chose typique des Fire Emblem, le déplacement des personnages se fait comme un jeu d’échec. Le terrain est quadrillé et l’étendue maximale des personnages est limité. Bien sûr, la distance maximale dépend de l’unité (ex : une unité montée ira plus loin qu’une unité allant à pied ; de même, une unité en armure ira plus lentement qu’une unité équipée seulement d’arme, telle que le voleur par exemple). C’est là que Fire Emblem apparait déjà beaucoup plus subtil : à vous de jouer sur votre étendue maximale et sur celle de vos ennemis pour attaquer le premier, ou, pour éviter des pertes, pour attaquer de loin afin d’affaiblir vos adversaires. S’ajoute à cela le « triangle des armes et des sorts » : trois types d’armes (la lance, l’épée et la hache) et de sorts (feu, vent, foudre) existent dans ce jeu, plus un neutre (respectivement l’arc et la magie blanche) qui ont des relations sensiblement identiques aux règles du « pierre - papier - ciseau » : par exemple, pour le cas des armes traditionnelles, la lance est plus forte que l’épée, l’épée plus forte que l’hache, et la hache plus forte que la lance, l’arc n’entre pas dans ce triangle ; il en va de même pour les différents types de sorts.
Pour corser encore plus ce système déjà assez complexe (il faut prendre en compte l’étendue des ennemis, plus les faiblesses de leurs armes), s’ajoutent les exceptions. Oui, car, pour ceux qui ont déjà touché Fire Emblem, savent que des armes spéciales peuvent retourner la situation, exemple : la « brise-hache » est une lance, mais dispose d’un pouvoir spécial qui permet de reprendre l’avantage (dégâts moins importants, taux de critique plus haut) face à la hache.
Je vous ai parlé des Beorc et des Laguz : les Beorc (les humains « normaux ») sont, face aux Laguz (les humains se transformant en animaux), très faibles par rapport à ces derniers en forme animale, ce qui peut être un avantage certain si vous souhaitez porter le coup de grâce. Par contre, les Laguz ne connaissent « que » 3 faiblesses : leur forme humaine (ils n’attaquent jamais sous cette forme), les armes dites « laguz » et les sorts, redoutablement efficaces à haut niveau et surtout en combat indirect.
Les premiers chapitres correspondront à une sorte de tutoriel qui vous mettront face à plusieurs situations que vous retrouverez au fil du jeu. Il s’étend sur à peu près 8 chapitres, qui vous permettent d’apprendre les bases de Fire Emblem ainsi que pas mal de petites subtilités propres au jeu. C’est seulement quand Ike deviendra le chef de sa troupe que vous commencerez à gérer, tel un commandant :
Au début de chaque chapitre, vous connaîtrez les détails essentiels de la mission précédente (fonds restants, somme gagnée / perdue, nom des héros, des nouveaux combattants, le nombre de points d’expérience gagnés, etc.) ; Soren, le mage vous accompagnant depuis le début du jeu, vous fera un petit résumé de ce qui s’est passé aux troupes lors du combat précédent.
Vous pouvez gérer le stock d’armes et d’objets magiques de vos troupes (racheter / vendre / customiser / des armes, acheter / vendre des potions, des attributs, que j’expliquerai plus loin, etc.)
Vous pouvez donner des points d’expérience (ceux-là indiqués au premier point) afin que vos troupes passent de niveau.
Utiliser des objets pour modifier les stats ou la classe des personnages.
Donner des attributs (les attributs s’équipent et peuvent avoir des rôles variés : faire des critiques si la moitié des PV passe, régule le biorythme [qui permet d’indiquer si le personnage est en pleine forme ou non], double les points d’expérience gagnés au combat… la liste est longue).
Faire discuter les personnages entre eux (qui parfois, avec le soutien, peuvent augmenter leurs stats personnelles) ou qu’Ike discute avec les gens alentours, selon l’endroit où il se trouve. Ceci est très important, même si ça a l’air stupide, car ceci vous permettra d’avoir des informations intéressantes, voire même rencontrer des personnages qui pourraient être primordiaux par la suite.
Prendre / Retirer / Placer les personnages lors du combat qui arrive (sur le terrain uniquement).
En bref, Fire Emblem : Path of Radiance est un jeu respectant le style tant particulier et propre à la série. Malgré des graphismes passant du « moyen peut faire mieux » (au niveau de la 3D) à du « bien, cool! » (au niveau des artworks et des cinématiques), la bande son donne ce sentiment si spécial, si chevaleresque, que l’héroïsme prend tout son sens ici et donne toujours envie de s’y remettre, même après une défaite cuisante. L’intérêt même du jeu réside dans son côté gestion très poussé, où armes, niveaux, nouveaux personnages peuvent être réglés dans le moindre détail, ainsi que son côté stratégique et un peu wargame lui aussi très subtil, mais qui ne pardonne pas. Enfin, l’aura d’une épopée sans précédent ravira les amateurs de chevalerie et de joutes seigneuriales en quête d’un univers onirique, saisissant et surtout enchanteur. Croyez-moi, j’en suis sûr que vous recommencerez avec une difficulté plus relevée, moi en tout cas, ce sera mon cas ;).