Ils sont finalement rares, les jeux de la licence à s’être aventurés en dehors des bases de la saga. Hormis 3D Bomberman sur MSX et Panic Bomber, il a fallu attendre la toute fin des années 90 pour voir émerger de nouveaux dérivés du légendaire jeu de stratégie. Avec Bomberman Hero, la série prenait une direction surprenante en se concentrant sur le jeu solo et l’aspect exploration. Bomberman Generation - puis Bomberman Jetters l’année suivante - poursuit dans cette voie.
L’EMPEREUR TE REVELERA LA VRAIE NATURE DE LA FORCE
Après bien des siècles de spéculation, la source de la puissance universelle a été révélée : il s’agit de six cristaux, appelés Bomb Elements, qui ont été découverts au fin fond du trou du cul du cosmos par le professeur Ein, et qui sont présentement à bord d’un vaisseau spatial en route pour la planète Bomber, à fin d’analyse. Malheureusement, le cargo se fait pulvériser lors d’une attaque des Hige-Hige Bandits, les terribles pirates de l’espace qui se sont ligués avec les non moins redoutables Bomb Crushers. Le professeur Ein envoie en urgence le brave Bomberman sur la planète Tentacalls, où les cristaux ont chu, afin de les récupérer avant les deux groupes terroristes.
ET QUE CA SAUTE !
Bomberman Generation est donc un jeu d’aventure au sens large, intégralement en 3D. Votre quête se déroulera sur six mondes constitués de plusieurs niveaux chacun, pour un total de vingt-sept niveaux. Hormis le dernier monde, il sera question à chaque fois d’un ou deux niveau(x) d’exploration suivi(s) du combat contre un boss de mi-parcours, puis de nouveau un ou deux stage(s) classique(s) et, pour finir, le duel contre le boss de fin de parcours.
Chaque monde a une thématique qui lui est propre. Ainsi le premier monde est luxuriant, offrant au visiteur ses forêts, ses lacs et ses montagnes ; la deuxième zone est quant à elle affiliée à l’eau (fonds marins ou cavernes gelées sont au programme), tandis que la troisième est un vaste désert. Les ennemis sont en adéquation, et on trouve par exemple des singes gringos et des cactus dans le désert, alors que les océans regorgent d’anguilles et de poulpes.
Au départ, notre héros est très limité. Il se déplace lentement et ne peut poser qu’une seule bombe à la fois (il doit attendre qu’elle explose pour en poser une autre), qui n’explose qu’à faible distance. Mais en faisant exploser les éléments du décor, vous trouverez de quoi améliorer votre vitesse de déplacement, le nombre de bombes simultanées et leur puissance de frappe, et même de quoi augmenter votre jauge de vie, au départ limitée à trois cœurs.
Vous devrez régulièrement faire usage de la force, non seulement pour annihiler toute menace, mais aussi pour déclencher certains mécanismes (poser une bombe sur un bouton pour ouvrir une porte) ou pour franchir certains obstacles (toucher un ver de sable pour l’obliger à détruire un mur). Vous pourrez d’ailleurs obtenir différents types de bombes (bombes d’eau, de glace, de vent…) vous permettant d’effectuer telle ou telle action spécifique.
Enfin, vous ferez la rencontre de créatures pokémonesques dans l’âme, les Charabom. Chacune a son attribut élémentaire (feu, eau, etc.) et ses capacités propres : Stegadon vous permet par exemple de shooter les bombes au pied, Pteradon de rebondir sur les bombes, Pommy de faire exploser les bombes quand vous le souhaitez. Et ainsi de suite.
Contrairement à son aîné, Bomberman Generation offre également un mode multi-joueurs (jusqu’à quatre) assez conséquent. Il permet de jouer selon cinq configurations différentes : le mode standard, le Reversi où vous devez colorier les cases du décor en faisant exploser les bombes, la Bataille de Pièces où vous faites exploser des coffres pour récolter le plus de pièces possibles, le mode Esquive où vous devez éviter les bombes qui tombent du ciel, et une sorte de whack-a-mole avec des bombes. Huit terrains sont disponibles pour vos joutes, certains abritant des mécanismes et obstacles comme des tuyaux, des tapis roulants ou des téléporteurs.
THE NEXT GENERATION
Le titre est assez joli dans son genre, malgré une certaine limitation technique. Les environnements en 3D et les personnages cel-shadés se marient assez harmonieusement, même si les décors paraissent de fait assez vides. Les couleurs sont vives, les animations fluides, et la partie sonore enlevée contribue à la bonne humeur qui se dégage du jeu.
La maniabilité plutôt déroutante au début (le personnage se déplaçant de base assez lentement), devient au fil du temps plaisante. La difficulté est correctement dosée. Deux écueils demeurent malgré tout : tout d’abord le level-design est insipide, les énigmes et obstacles ne faisant pas vraiment surchauffer les méninges. Et deuxièmement, la durée de vie est dans la moyenne basse, avec seulement seize niveaux (si l’on excepte les combats contre les boss) d’une longueur médiocre.
Pas vraiment décevant, Bomberman Generation ne convainc pas non plus. Il fait partie de ces jeux de troisième zone, dont on ne sait trop que penser. S’il s’était agi d’un titre sans licence, on n’aurait sans doute jamais fait attention à lui. Cette orientation n’est pas la meilleure qu’ait connu la franchise, et il vaut mieux se rabattre sur les opus orientés multi-joueurs pour être certain de s’amuser.