Bloody Roar : Primal Fury est un jeu vidéo GameCube publié par Activisionen 2002 .

  • 2002
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Bloody Roar : Primal Fury

3.5/5 — Très bien par

Jusque là chasse gardée des consoles de Sony, la saga des Bloody Roar s’exporte sur Game Cube puis sur Xbox avant un ultime Bloody Roar 4 sur Playstation 2. Publiée par Hudson Soft jusqu’à son rachat par Konami, la licence a été développée par les fameuses équipes de 8ing/Raizing, à l’origine également de mythiques shoot’em up comme Kindom Grand Prix ou Battle Garegga entre autres. Ce quatrième opus est en réalité un remake amélioré de Bloody Roar 3.

L’ILE DU DOCTEUR MOREAU

Alors que l’humanité et les Zoanthropes sont en froid, une… Pardon ? Les Zoanthropes ? Ben ce sont des personnes qui se transforment en animaux humanoïdes, vous ne le saviez pas ? Bon, arrêtez de m’interrompre, sinon on va pas s’en sortir. Donc voila. Les humains, jamais les derniers pour haïr ce qu’ils ne connaissent pas, se tirent gentiment la bourre avec les Zoanthropes.

C’est ce que l’Histoire retiendra sous le nom d’Age des Querelles, des escarmouches qui tendent à se multiplier depuis que les rumeurs circulent sur des expériences menées sur les Zoanthropes, afin de découvrir la source de leurs capacités. Et bien que personne n’ait de preuves, chaque camp accuse l’autre de mener ces expériences.

De surcroit, le jeune royaume des Zoanthropes organise un grand tournoi pour déterminer qui est le meilleur parmi ces surhommes, lui promettant le titre, la gloire et une forte somme d’argent. Mais la vérité est tout autre, comme ne tardera pas à l’apprendre celui qui triomphera…

ALTERED BEASTS

Bloody Roar : Primal Fury est un beat’em up en trois dimensions qui propose plusieurs modes de jeu et quelques bonus sympathiques. Pour jouer, vous disposez de l’Arcade Mode standard, du Versus pour défier un camarade syndiqué, du Time Attack pour tenter de battre les records pré-établis, du Survival où le but est de rester en vie le plus longtemps possible, du Team Battle, seul ou à deux, pour organiser des combats d’équipes et du Training pour apprendre à maîtriser les contrôles. Vous pourrez également regarder l’ordinateur se battre tout seul contre lui-même (COM Battle), régler deux-trois broutilles comme la difficulté, le temps ou les paramètres sonores, et débloquer les cinématiques de fin de chaque personnage ainsi que des cheats divers et variés (mode SD, personnages secrets, difficulté ultime, etc.). Autant dire qu’il y a de quoi faire.

Au départ, seuls douze combattants sont disponibles, tous provenant du roster de Bloody Roar 3. Vous pourrez en débloquer quatre de plus en terminant le jeu sous certaines conditions. Kohryu, un personnage apparu dans BR3 et qui se transforme en taupe, Uranus la femme chimère boss du précédent épisode, et deux personnages créés exprès pour l’occasion : Ganesha qui, on s’en doute, se transforme en éléphant (!), et Cronos qui a pour sa part deux formes, le phénix ou le moins classieux pingouin. A noter que la version japonaise intègre un autre personnage, Fang le loup, absent des autres éditions.

Les contrôles sont assez simples à l’usage quoique déroutants au début. Vous vous dirigez au stick et ne disposez que d’un bouton pour les coups de poings (B) et un pour les coups de pieds (A). C’est le bouton Y qui permet de se mettre en garde, tandis que les gâchettes latérales permettent de tourner autour de l’adversaire, dans un sens ou dans l’autre. Et parce que la spécialité de Bloody Roar est de pouvoir se transformer, le bouton X enclenche la transformation tandis que la gâchette Z vous fait passer en Hyper-Beast Form.

Le principe est simple : en enchaînant vos coups ou en vous faisant tartiner les gencives, vous remplissez petit à petit une jauge située en bas d’écran. Une fois cette dernière en partie remplie, l’inscription « Beast Change » est mise en évidence et vous pouvez passer en forme bestiale. Vous serez alors plus puissant et pourrez utiliser la totalité de vos coups spéciaux. Plus vous vous ferez toucher et plus votre jauge de transformation se videra ; lorsqu’elle sera entièrement vide, vous redeviendrez humain. Vous pouvez aussi déclencher sous cette forme des Beast Drives, super attaques redoutables mais qui vous font immédiatement redevenir humain.

Et puis vous pouvez choisir de ne pas vous transformer à l’apparition du « Beast Change » mais d’attendre que la jauge soit entièrement remplie. Dès lors vous passerez en Hyper-Beast Form et serez encore plus puissant. Votre santé remontera graduellement et vous pourrez déclencher autant de Beast Drives que voulu. La jauge de transformation diminuera continuellement avec le temps qui passe.

QUOI MA GUEULE ?

De prime abord, Bloody Roar : Primal Fury se montre relativement séduisant. Les graphismes sont dans la mouvance de l’époque, un peu en deçà de ceux d’un Soul Calibur II mais un peu au dessus d’un Tekken Tag. Les personnages manquent légèrement de textures, les décors de détails, mais on est bien loin d’une catastrophe comme celle de X-Men : Next Dimension par exemple. Reste que les héros n’ont pas beaucoup de charisme et ne marqueront pas les annales du beat’em up.

Notons également la présence de dessins animés en guise d’intro et de fin, qui ne parviennent pas eux non plus à rendre les combattants plus consistants, en dépit de leur qualité (si l’on peut dire, moi je suis pas fan) manga. Du reste, les animations sont particulièrement fluides, certaines attaques tournantes souffrant malgré tout du « syndrome du tire-bouchon » lors duquel les polygones se chevauchent et donnent l’impression que le personnage est une poupée de chiffon toute entortillée. Quant à la bande-son, les crachouillements vaguement rock qui accompagnent les combats ne convaincront pas tout le monde.

Du côté du gameplay, c’est un peu la même soupe. Eighting nous offre du contenu avec seize personnages jouables, de nombreux modes de jeu, quelques bonus sympathiques et une jouabilité plutôt agréable. Mais cette abondance est contrebalancée par une absence totale de nouveauté. Rien ne viendra surprendre le joueur aguerri, et c’est un mal pour un bien. Parfaitement conscient de ce qui l’attend, l’acheteur potentiel ne pourra s’en repartir déçu.

En fin de compte, Bloody Roar : Primal Fury c’est ça, un jeu objectivement difficile à décrier mais qui n’apporte rien. Du tout. Peanuts. S’il était sorti dans les années 80, j’aurais parié mon auriculaire droit contre une barre d’Ovomaltine qu’il était signé Taito.

Bloody Roar : Primal Fury