Tails Adventures est un jeu vidéo Game Gear publié par Segaen 1995 .

  • 1995
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Tails Adventures

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Aspect et édité par SEGA.

Tu penses qu’on a vraiment essoré Sonic complètement ? Ben faisons un jeu avec Knuckles sur 32X, ça va changer, non ? Oh et puis tiens, tu vas me mettre un jeu avec Tails sur Game Gear, ça fera encore un peu plus de brouzoufs. Et si les gens sont suffisamment cons pour acheter tout ça, on leur fera un Big the Cat sur Saturn et un Amy est mon Amie sur Mega CD. Ah, il va moins rigoler, le plombier d’en face, SEGA va devenir le maître du monde ! MOUAH AH AH !!!

UN CHAGRIN D’AMOUR (Didier Barbelavie inside)

Profitant du fait que Robotnik leur foute la paix deux minutes, Sonic et Tails ont décidé de prendre quelques vacances… séparément ! KEUWAH ?! Mais bon sang, c’est comme si Batman allait au bal des travelos sans Robin, ou que la salière se trimballait sur la table de la cuisine sans le poivrier ! Pas décontenancé le moins du monde par cette situation pour le moins incongrue, Tails s’est trouvé une île, qu’il a rebaptisée Tails Island, tel un conquistador des temps modernes. Alors qu’il faisait une petite sieste des familles (pas crapuleuse, donc, puisque Sonic n’est pas là) en forêt, un groupe de robots-canards attaque l’île, et c’est le début des emmerdes…

L’HISTOIRE DE CELUI QUI AVAIT DEUX QUEUES

Attention ! Ceci n’est pas un Sonic. Oubliez tout de suite les folles courses-poursuites avec les jeunes filles en fleur à moitié nues dans les champs de pav… Hum. Oubliez de suite les folles courses-poursuites des Sonic sur huit et seize bits, ici on y va pépère. Tails Adventures est bel et bien un jeu de plates-formes en deux dimensions, mais ici on avance mollo, on explore, on prend son temps. L’aventure s’étale paresseusement sur une douzaine de niveaux entre lesquels vous pouvez vous déplacer librement au moyen d’un atlas, façon Super Mario World. Les allers et retours entre les stages sont fréquents, la recherche de passages secrets également, et les boss beaucoup plus rares.

De la forêt en flammes à la forteresse ennemie, en passant par les fonds marins, les cavernes, le volcan ou le niveau high-tech, votre périple sera parsemé d’embuches et d’adversaires retors, principalement les canards robotiques dont je vous parlais un peu plus haut.

Dans ce jeu, Tails se mue en Bomberman du pauvre. Outre ses déplacements latéraux, ses sauts (durant lesquels il ne se met pas en toupie, alors n’essayez pas de tuer vos adversaires comme à votre habitude), et sa capacité à voler (pas comme les djeunnz de la téci hein, comme un oiseau), il peut désormais lancer des bombes afin de dézinguer les vilains robots ou d’ouvrir les passages bloqués. Le premier bouton permet donc de sauter (maintenez appuyé pour voler, jusqu’à ce que la jauge de fatigue de Tails soit entièrement vide) et le second de faire feu.

Au fur et à mesure de votre progression, vous obtiendrez de nouvelles bombes : la grosse bombe qui peut détruire les obstacles les plus résistants mais qui ne peut être que posée au sol, la bombe roulante qui se faufile dans les passages étroits, la bombe au napalm (c’était pas ma guerre, colonel) qui projette des flammes lorsqu’elle explose ou la triple bombe, trois fois plus efficace que la normale.

D’autres objets sont également de la partie. Les anneaux permettent de restaurer votre jauge de santé, les émeraudes d’en augmenter la taille (de la jauge, je parle). Vous trouverez aussi de quoi augmenter votre vitesse ou attaquer les ennemis façon Sonic (avec une attaque roulée) ou Knuckles (avec la force brute), et des tas d’objets qui vous permettront de franchir certains obstacles : le marteau pour casser les cailloux, un outil qui permet de se téléporter, les gants pour soulever des objets lourds, des lunettes à vision nocturne (Sam Fisher, sors de ce corps !), et surtout le précieux robot télécommandé.

Lorsque vous contrôlez celui-ci, Tails demeure immobile. Le robot peut atteindre des endroits autrement inaccessibles et résiste à pratiquement tout. Attention cependant : vous ne pouvez trimballer que quatre objets à la fois, et vous devrez donc choisir avec parcimonie, ou avoir de la mémoire (un indice : si je vous ai parlé du robot plus que des autres, c’est parce qu’il est plus souvent utile).

RUSÉ COMME UN RENARD

Mazette ! Tails Adventures est vraiment un joli jeu. Maîtres incontestés de la Game Gear, les gars de chez Aspect ont soigné leur bébé jusque dans les moindres détails. Les graphismes sont d’une richesse incomparable, les couleurs sont vives, les animations sont fluides au prix de quelques légers clignotements (rien de comparable à un Sonic Blast, par exemple) et la bande-son est tonique et enjouée.

Mais avant toute chose, Tails Adventures est plaisant à jouer. Bien sûr, il faut se mettre dans une autre optique que pour un Sonic standard, puisqu’il ne s’agit pas ici de courir en ligne droite en mettant le cerveau sur pause. Bien au contraire, Tails Adventures se veut plus un héritier des Wonder Boy que des jeux du hérisson (qui, lui, ne se fait jamais mettre) : l’emphase est mise sur le côté exploration et récupération d’objets, même si au fond cela reste un jeu de plates-formes avec des sauts au cordeau et des monstres gentils.

Enfin gentil, gentil, c’est vite dit. Non pas que la difficulté soit vraiment exagérée, mais certains passages demandent tout de même un minimum de self-control. Ceci, allié à une durée de vie très conséquente (favorisée par de nombreux allers-retours, il faut dire), nous promet de longues et plaisantes heures de jeu. Tails a coupé le cordon, et il avance dans la vie avec une certaine aisance.

Tails Adventures