On ne présente plus Space Harrier, immortel classique d’arcade de Sega qui se jouait à l’époque dans une machine mobile équipée d’un manche à balais. Adapté sur à peu près tous les formats existants, rares sont les versions à avoir réussi à retrouver les sensations de ce soft typiquement arcade.
Space Harrier, c’est un héros blond en jet-pack qui fonce à toute allure à travers 18 stages en 3D en canardant tout ce qui bouge à l’écran. Les zones traversées ont la particularité d’être composées d’un sol en damier et d’être habitées par un vaste fourre-tout mélangeant aviation moderne, drones de surveillance, dragons et chauve-souris géantes, têtes de pierre et monstres vaporeux. Si la majorité des adversaires se contente de se livrer à quelques passages face à votre héros en le bombardant de projectiles avant de foutre le camp, d’autres n’hésitent pas à la jouer kamikaze en lui fonçant dessus.
Hormis les adversaires mobiles, l’homme volant devra également prendre garde à ne pas heurter un des éléments immobiles qu’il survole (arbre, tour de pierre, pylône métallique, champignon géant, etc.). La plupart de ces structures sont heureusement destructibles. Tous les cinq stages, le héros pourra chevaucher un gentil dragon blanc (qui ressemble à Falkor dans l’Histoire sans fin) et participer à un stage bonus où il faudra détruire le plus d’arbres possibles.
Réalisation technique :
Space Harrier perd tout de même pas mal de plumes lors de ses portages sur console 8-bits. La version originale n’étant déjà pas très fournie graphiquement, on ne s’étonnera pas de l’aridité des décors mais on tiquera tout de même un peu face aux nombreux bugs graphiques (qui vont jusqu’à former des bouillies de pixels méconnaissables dans le cas des boss) et au côté très saccadé du scrolling. D’un autre côté, de telles faiblesses étaient difficilement évitables. La musique de Space Harrier, pourtant formidable à la base, est devenue lente et méconnaissable mais là aussi, il s’agit du prix à payer pour bénéficier de la présence de ce hit d’arcade sur une console portable de faible puissance. Le principal problème de cette version de Space Harrier est à chercher du côté de la taille très limitée de l’écran. Afin que le sprite principal ne soit pas trop microscopique, Sega a décidé de réduire la taille de l’espace de jeu. La diminution n’est pas énorme mais malheureusement suffisante pour qu’éviter les projectiles et les ennemis devienne encore plus compliqué qu’à l’origine !
En bref : 09/20
Personnellement, je suis hyper fan de Space Harrier et pourtant, je trouve cette version Game Gear assez décevante. Je ne critiquerai pas spécialement le fossé technique entre cette version et l’original, un tel reproche tombant sous le sens. C’est surtout la taille réduite de l’écran qui pose problème. Outre sa laideur et son scrolling saccadé, cette version manque du sentiment d’immensité dont le jeu original pouvait donner l’illusion. Pourtant, Space Harrier sur 8-bits n’est pas condamné à être un mauvais jeu : la version Master System possédait un petit quelque chose d’indéfinissable qui faisait oublier les limitations techniques. Un petit quelque chose que la version Game Gear ne possède malheureusement pas…