De manière très mercantile, Indiana Jones & the Last Crusade, le film, est devenu Indiana Jones & the Last Crusade, le jeu. Ou plutôt les jeux. Il faut déjà distinguer le jeu d’aventure micros et ce jeu d’action. Tous deux réalisés par LucasFilm Games et édités par US Gold… Oui mais non : Lucas et US Gold se partagent la distribution selon les machines, ainsi que la réalisation avec le studio Tiertex. Pas clair ? Eh bien disons qu’en gros il y a autant de possibilités que de machines, et démerdez-vous avec ça.
LA DERNIERE RASADE
Indiana Jones - ou Henry Walton Jones Junior, ou Junior tout court d’après papounet - repart à la chasse au trésor. Nous sommes en 1938 et Monsieur Jones sénior s’est fait enlever par les nazis à cause des travaux qu’il menait sur le Saint Graal.
Le fameux calice serait en effet quelque part en Europe et Hitler s’intéresse de près à ses pouvoirs. Mais Indy ne compte pas laisser les criminels s’en emparer.
INDIANA BONES (R.I.P.)
Ce sont donc six niveaux que vous allez traverser dans ce jeu de plates-formes/action, stages pleins à craquer d’objets à récolter, d’ennemis à tuer, et de sauts. Oooooooooooh oui : beaucoup de sauts…
Les scènes-clés du film sont donc reprises : vous commencez dans la caverne où Indy rencontre le futur ex-propriétaire de son chapeau et de son fouet, avant de continuer dans le train du cirque (ces deux scènes, vous les traversez en tant qu’adulte dans le jeu, va comprendre…). Le troisième niveau représente les catacombes de Venise où vous trouvez le tombeau du chevalier ; le suivant… je ne sais pas. Ce sont peut-être les extérieurs de la ville, en tout cas il faut grimper encore et encore. Vous continuez votre périple en dirigeable avant de finir dans la caverne du Graal.
Dans la pratique le jeu lorgne plus du côté de la plate-forme pure et dure. Indy saute avec un bouton et frappe avec l’autre. Au départ, vous êtes armé d’un fouet, mais au bout de trois utilisations il disparaît et vous continuez avec vos petits poings, jusqu’à ce que vous trouviez des « recharges de fouet ». C’est vrai que ça paraît con dit comme ça, mais rassurez-vous : vous n’avez pas encore vu le pire.
La plupart des niveaux sont sur un plan fixe, l’exception étant le dernier niveau. Lors de celui-ci, vous pouvez vous déplacer librement sur toute la surface du sol (de manière assez bizarre d’ailleurs, vous verrez en jouant), ce qui vous permettra de franchir le fameux dallage avec le mot de Dieu, avis aux amateurs du film. Oubliez le souffle de Dieu et le chemin de Dieu par contre, il n’y est pas fait référence.
Hormis cela, bien peu de choses à rajouter, Votre Honneur. Indiana commence avec sept vies, ce qui peut paraître beaucoup, mais vous verrez vite que ce n’est même pas assez pour passer les trois premiers niveaux. Et pourtant il n’y a pas un boss, et les ennemis sont peu variés : Indiens, truands et rats, point barre.
LA DER DE DER
Moi j’aime bien la déconnade. Visiblement ce n’est pas le cas de tout le monde. Alors c’est vrai, cet Indiana Jones and the Last Crusade respecte plutôt bien l’histoire du film, du moins en reprend-il les scènes sympathiques.
C’est vrai aussi qu’il est plutôt joli pour un jeu Game Gear, avec ses sprites rondouillards et ses décors assez détaillés aux couleurs pas trop criardes.
Mais en dehors de ça, rien ne prête à rire. Les animations ne sont pas rigides, elles sont arthritiques. Les musiques ne sont pas désagréables, elles sont infectes.
La jouabilité ? MOUAH AH AH ! Pauvres mortels, vous qui entrez ici abandonnez tout espoir. Indiana Jones est un débile profond, si vous parvenez à lui faire réaliser un saut normal vous pouvez être sûr que vous allez rater le suivant. Et des sauts, il n’y a quasiment que ça dans cet enfer.
Voir la fin relève donc de la gageure, et ce magré un nombre de vies de départ époustouflant et un jeu pas très long. Les vrais fans d’Indiana Jones se rabattront sur l’excellent jeu d’aventure micro, les autres boufferont leur Game Gear en pleurant sur leur achat.