Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, nous allons aujourd’hui nous intéresser à un jeu pas comme les autres. Signé des gars de Sage’s Edition, obscur studio probablement propriété de SEGA et sans doute auteur de ce seul jeu, Devilish est un casse-briques (d’ailleurs j’ai mis « Action » en hésitant beaucoup sur la catégorie de jeux). Oui oui, encore un casse-briques. Mais un sévèrement burné.
PRINCESSE BREAKOUT
Figurez-vous que ce casse-briques dispose d’un scénario. Si, je vous jure. Il était une fois un prince et une princesse. Tous deux vivaient d’amour et d’eau fraîche dans leur royaume paumé jusqu’à ce qu’un grand démon entrepreneur des Enfers ne décide de récupérer ledit royaume pour en faire un Macao. Oui, mais un Macao pour morts-vivants et bêtes à cornes (c’est bien connu chez les cocus : malheureux en amour, heureux au jeu) de tous poils/plumes/écailles, rayez les mentions inutiles. Bref, l’Enfer du jeu porte pour une fois bien son nom, et les deux tourtereaux n’échappent pas à la malédiction puisqu’ils se retrouvent transformés en plaques de pierre.
Difficile de continuer les galipettes dans ces conditions (sans compter les pigeons qui vous chient dessus), mais qu’à cela ne tienne, une entité tout ce qu’il y a de plus spirituelle se propose de les aider en se transformant en boule, qu’ils enverront détruire les barricades du royaume afin de bouter l’ennemi hors de chez eux.
Ce qui tend à prouver que les scénaristes de JV n’étaient décidément pas assez payés à l’époque.
…ET C’EST LE (BELZE)BUTH !!!
Mais bref, après Sonic Spinball on s’étonne plus de rien. Ce sont donc neuf stages qu’il va vous falloir traverser dans ce jeu, agrémentés de temps en temps de combats contre l’un des trois boss, un démon, un sorcier, et l’espèce d’araignée qui fait office de big boss.
Pour le coup, les décors sont foutrement diversifiés puisque vous allez traverser, dans l’ordre, le cimetière des zombies, le passage souterrain et ses têtes vertes qui ont la fâcheuse manie d’aspirer la boule pour la recracher n’importe où, la cascade, le vieux et ma foi fort joli château, la prairie et son gros lombric dégueulasse qui la traverse, le volcan, le monde des glaces ou le retour de la revanche du ver solitaire, et le temple maléfique.
Vous avancez dans les niveaux en cassant des briques ; heureusement qu’ils sont pas allés bouleverser nos habitudes jusque là. Les niveaux en question ne sont pas uniquement composés d’un décor fixe, vous y progresserez en détruisant les blocs.
Autre particularité de Devilish, vous dirigez deux barres. Celle d’en bas, c’est la classique, celle qui fait office de trampoline et bouge de gauche à droite. Celle du haut peut par contre bouger dans toutes les directions.
Mieux encore, vous pouvez changer la configuration de vos plaques. Ainsi, celle du haut rétrécit et celle du bas se sépare en deux parties qui forment un triangle avec celle du haut, ce qui se révèle plus pratique à l’usage. Vous pouvez aussi choisir de placer les deux barres en angle droit, ce qui est utile pour les niveaux à défilement horizontal.
Les briques que vous devez détruire sont, pour le coup, beaucoup plus classiques : il y a la standard qu’on pète en un coup, celle qui explose en faisant sauter celle d’à côté, celle qui vous file un bonus ou encore celle qui fait rétrécir votre barre (je parle du jeu, merci) histoire de vous faire chier. De plus, à chaque niveau, les briques sont en corréllation avec le décor (pierres tombales dans le cimetière par exemple).
Vous mourez de deux manières : soit parce que vous avez laissé filer la boule en bas de l’écran, tant pis pour vous, soit parce que le temps est écoulé, tant pis pour vous.
DIABOLIQUE
A côté de nombre de ses confrères qui ne cassent pas des briques (non, n’applaudissez pas, ne m’encouragez pas), Devilish dispose d’un capital sympathie assez substanciel. Pas pour son scénario c’est certain, mais pour son ambiance délicieusement glauque.
D’autant que le jeu est très agréable à l’oeil, les décors étant bien réalisés et franchement variés. Qui plus est, les animations sont nombreuses dans les décors, ce qui peut s’avérer nuisible à votre jeu : « Oh ça pète, le ver de terre géant, et… Mais ?! Rhah, put%*# ! Ma boule ! » Ajoutons une partie sonore qui n’endommagera pas vos cages à miel et on obtient un jeu fort bien réalisé.
Et un jeu très agréable à jouer en plus, qui repousse un peu plus loin les limites d’un genre convenu comme j’aurais écrit si j’étais pigiste au Figaro. Heureusement je ne le suis pas, aussi je me contenterai de vous dire qu’on se fend bien la gueule à manier les deux barres.
Par contre on ne se la fend pas bien longtemps puisque le jeu n’est jamais très difficile et que les huit niveaux réunis ne vous retiendront pas plus d’une demi-journée.