Bram Stoker's Dracula est un jeu vidéo Game Gear publié par Psygnosisen 1993 .

  • 1993
  • Aventure

Test du jeu vidéo Bram Stoker's Dracula

3.5/5 — Très bien par

Bram Stoker, c’est un mec qui a construit toute sa carrière en écrivant la biographie d’un autre mec qui passait son temps à maudire Dieu et à empaler ses ennemis. Un mec aux occupations pour le moins iconoclastes dont Coppola père a eu l’illustre idée de faire un film encore plus chiant que le bouquin.

Preuve en est que la société de consommation va se foutre n’importe où puisque l’anarchiste Vladou se retrouve sur toutes les consoles commerciales de l’époque.

VAMPIRE ? VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ?

Vous êtes Jonathan Harker, jeune homme de loi capturé par Dracula. Le jeu vous demandera de vous évader du château du comte. Ceci fait vous le suivrez jusqu’à Londres avant de revenir en Transylvanie crucifier une bonne fois pour toutes Tonton-Dents-Longues. Ici Van Helsing ne fait aucune apparition, contrairement à d’autres versions.

SIMON BELMONT, SORS DE CE CORPS !

Il y a un petit côté Castlevania dans ce jeu, de ces Castlevania, les vrais, d’avant la période Igarachi. Et pourtant le jeu est signé par Probe, THE spécialiste de la transposition de films en jeux. Le tout édité par Sony (qui a l’époque ne faisait pas encore de la merde) et Psygnosis, excusez du peu !

Vous allez traverser sept niveaux. Ou plus exactement quatorze : en effet, chaque niveau est divisé en deux parties, la visite de jour et l’excursion de nuit. C’est lors de la seconde que vous affronterez le boss.

En pratique, Bram Stoker’s Dracula tient plus du jeu de plates-formes que d’autre chose, mais avec un petit côté aventure / recherche de passages secrets qui m’a fait préférer le terme « jeu d’aventure ».

En début de partie vous choisirez votre niveau entre facile, très facile et fingueurz in ze noze. Le troisième ne vous emmène que jusqu’au second niveau, le second au quatrième et le premier à la fin.

Harker saute avec un bouton et frappe avec le second. Il est capable de certains mouvements spéciaux. Ainsi, si vous êtes situé sur une plate-forme en hauteur vous pouvez aller à l’étage d’en dessous en appuyant sur bas plus saut. Mais d’autres plates-formes sont infranchissables de la sorte : il faut les détruire en les écrasant. Pour se faire, appuyez sur bas pendant un saut et vous donnerez un coup vers le bas.

De base vous n’êtes armé que d’un couteau mais vous trouverez divers coffres renfermant des armes : la hache décrit un léger arc de cercle, la torche un plus prononcé alors que la boule de feu part en ligne droite si elle est simple ou dans deux directions si elle est double. Ces armes sont hélas en quantité limitée. Vous trouverez également d’autres bonus dans les coffres, cœurs pour vous soigner, temps supplémentaire ou « ronds jaunes » dont je n’ai pas bien compris l’utilité.

DRACULA, C’EST MOINS FORT QUE TOI

Il est toujours difficile de retranscrire une atmosphère gothico-horrifique dans un jeu huit bits archi-coloré. Même Castlevania, pourtant réputé maître en la matière, était particulièrement cheap sur les consoles de l’époque.

Néanmoins ce Dracula ne démérite pas. Les décors sont jolis, les sprites un peu impressionnants et la baisse de luminosité accroît la sensation de ténèbres. Bon par contre elle fait grandement baisser votre vue, mais on peut pas tout avoir non plus : fallait jouer à Kirby si vous vouliez de la surbrillance.

Les thèmes choisis manquent par contre cruellement de variété et la qualité du son est tellement mauvaise que vous aurez l’impression d’écouter un concert de scies à métaux.

La jouabilité est tout à fait correcte, et Harker se dirige au doigt et à l’œil, nous faisant oublier la rigidité assez importante de Simon Belmont, qui me sert de mètre-étalon pour ce test.

La difficulté frôle parfois le ridicule, et vous aurez ainsi bien plus de mal à vous débarrasser du premier fantôme victorien faisant office de demi-boss du monde deux que de Dracula himself.

Du coup malgré ses nombreux niveaux on fait rapidement le tour du proprio, d’autant que lesdits niveaux sont plutôt courts. Dommage, parce qu’on aurait vraiment apprécié un jeu un peu plus long que cet apéro qui ne nous cale même pas notre dent creuse. Longue, mais creuse.

Bram Stoker's Dracula