Développé par Rareware, édité en France par Nintendo en juillet 1990.
Histoire
Y a-t-il vraiment quelqu’un dans la salle ne connaissant pas l’histoire de ce célébrissime héros de comics américain ? Non ? C’est bien ce qu’il me semblait… Pour les autres, reportez-vous à l’abondante littérature qui existe sur le sujet, les films (récents), le web (lol), etc.
Bon, allez, parce que c’est vous, voici un résumé rapide : Peter Parker, étudiant coincé, binoclard et orphelin de surcroît, se fait mordre par une araignée irradiée et développe peu après d’importantes mutations : exit les lunettes, ses sens et sa force se développent de manière extraordinaire. Parallèlement, il s’aperçoit qu’il bénéficie aussi de caractéristiques héritées de son agresseur arachnide : la faculté de pouvoir escalader des parois lisses et verticales, ainsi que celle de pouvoir « tisser » des toiles. Exit Parker, welcome Spidey !!! Tremblez, méchants pas beaux qui troublez la quiétude de Big Apple.
Pour ce qui est du jeu qui nous occupe ici, le scénario est passionnant : Mary Jane, la moitié de notre héros masqué, a été enlevée par une bande de méchants pas beaux qui savent pertinemment qu’en bon super héros qui se respecte, vous allez remuer ciel et terre pour la retrouver. En gros, ils vous attendent bien pépère à la fin de chaque niveau pour tenter de vous dissuader de poursuivre (et ainsi garder votre copine pour eux tout seuls !).
Description succincte
Le jeu se divise en six niveaux tout ce qu’il y a de classique : vous avancez en dégommant les ennemis et en essayant d’éviter leurs coups, et à la fin vous affrontez le chef. Entre les niveaux vous avez droit à une « animation » mettant en scène le héros et sa prochaine victime se livrant à quelques joutes verbales. Deux niveaux combinent avance verticale (escalade de gratte-ciel) et horizontale (une fois sur le toit). Pour vous aider vous trouverez des hamburgers - pour ceux et celles qui en doutaient, Spidey est un Américain pur jus (de chaussette ?) - qui vous rendent des forces, ainsi que des fioles de fluide arachnéen pour remplir votre jauge. Les amateurs de flingage en tous genres seront déçus : point ici de mitrailleuse Gatling, Spidey ne peut compter que sur ses poings et pieds, ainsi que de son célèbre fluide arachnéen (non ce n’est pas sale), dont il dispose en quantité limitée. Il peut aussi s’accroupir, sauter (dans les deux cas il peut donner des coups de pieds) voire se balancer à ses filets en toile d’araignée ; il ne peut alors pas envoyer de fluide mais juste distribuer des coups de pied.
Lors de l’escalade de buildings, Spidey peut effectuer des bonds mais attention alors de bien se recevoir et de ne pas chuter jusque sur le trottoir !
Les boss de fin de niveau peuvent poser quelques problèmes. La patience est de rigueur pour certains (Rhino, par exemple). Foncer et bourriner est une mauvaise idée. Le plus gênant vient sans doute des obstacles en tous genres : noisettes explosives dans Central Park vicieusement placées, déchets toxiques dans les égouts (ah oui, on est à New York, y a vraiment de tout là-dessous, même des crocodiles), et ces put… d’oiseaux qui vous rentrent dedans alors que vous tentez vaille que vaille de passer de buildings en buildings dans le cinquième niveau !!! Ma nemesis…
On dispose de trois vies et de trois « continues » avant de recommencer au début.
Gameplay
Aie… voilà bien la partie qui m’ennuie. La jouabilité est franchement irritante. De façon générale les commandes sont assez «souples» d’utilisation, le personnage répond bien aux commandes de déplacement, mais les bonds, bien qu’ils soient d’une hauteur respectable, ne sont pas un modèle de contrôle et il est facile d’atterrir là où on ne le souhaitait pas forcément. Mais là où le bât blesse vraiment, c’est au niveau des coups de poings et de pieds : il faut que Spidey ait littéralement le nez sur un adversaire pour le toucher. Si par malheur vous êtes un poil trop loin vous le louperez, mais lui ne vous loupera pas ! C’est vraiment dommage. D’aucun diront peut-être que cela corse le jeu (c’est un euphémisme…) et représente un défi supplémentaire, pour moi ça le plombe et ça gêne franchement.
Le pire niveau pour moi reste cependant le cinquième, dans lequel on se balance de toit en toit au bout de toiles d’araignées : si par malheur vous venez buter contre un rebord au lieu de le franchir, il n’est pas possible d’effectuer un rétablissement - en tout cas moi je n’y suis jamais arrivé - et vous êtes bon pour le plongeon. Et les oiseaux qui encombrent le niveau ne vous faciliteront pas la tâche. C’est vraiment ça qui m’a fâché avec ce jeu, qui ne le mérite pourtant pas (pas complètement, disons…).
Graphismes, bruitages et musiques
Les graphismes ne sont pas mal du tout pour l’époque. Les sprites sont bien dessinés (pour rappel, on est en 1990). Les décors sont quant à eux sobres et peu variés mais restent tout à fait acceptables. On ne relève pas de soucis d’animation lorsque de nombreux sprites sont simultanément à l’écran.
Les bruitages sont fidèles à ce que l’on peut attendre d’un jeu Game Boy de cette époque : minimalistes façon « tchac, pan, woof ». Ils remplissent leur rôle sans plus. La musique n’est pas terrible et ne reste pas en mémoire.
En bref
The Amazing Spider-Man est techniquement bon pour son époque, et d’une difficulté bien dosée (la progression d’un niveau à l’autre), mais la maniabilité approximative (les niveaux sur les toits, les coups qui ne portent pas loin) risque d’en refroidir certain(e)s. Ce fut mon cas, hélas.
Verdict : 5/10