TaleSpin est un jeu vidéo Game Boy publié par Capcomen 1991 .

  • 1991
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo TaleSpin

3/5 — Très bien par

TaleSpin est le nom américain d’une série de dessins animés produits par Disney au début des années 90 et connue en France sous le nom de Super Baloo (Looping au Québec). Les personnages du Livre de la Jungle s’y côtoyaient dans un décorum aéro paradisiaque rappelant vaguement les Chevaliers du Ciel.

Vous vous en souvenez pas ? Pas étonnant, on peut pas dire que ce fut un immense succès.

VOL AU-DESSUS D’UN NID DE COUCOUS

Baloo est donc un pilote de haut vol (© Les Grosses Têtes) et effectue diverses livraisons pour le compte de Miss Cunningham. Tout ça dans un hydravion rafistolé et en prenant garde aux pirates des airs de Don Carnage et aux coups tordus de Shere Khan. Au moment où débute le jeu, votre patronne et néanmoins amie vous informe des missions du jour. Elles sont au nombre de cinq, alors au travail ! Et prenez garde, les pirates des airs interceptent tout cargo passant à leur portée.

LOOPING ? MAIS OU EST HANNIBAL ?

Ce sont donc cinq niveaux qu’il va vous falloir traverser, au scrolling ininterrompu. On peut dire que TaleSpin est un shoot ‘em up horizontal, mais dans chaque stage, vous devrez franchir au moins un passage à la verticale.

Les contrôles sont à la fois simples à retenir et déroutants à utiliser. En effet, si le bouton A est dédié au tir frontal comme dans la plupart des shoots, le bouton B sert quant à lui à faire un looping. Vous vous retrouvez dès lors la tête en bas et l’écran défile dans l’autre sens, de droite à gauche (forcément ça change rien quand l’écran défile à la verticale). Ceci a deux utilités : détruire les ennemis dans votre dos, et surtout éviter de vous faire piéger contre un mur par le scrolling assez rapide. Autre petite subtilité intéressante, lorsque vous vous dirigez vers le haut ou le bas, votre avion s’incline à quarante-cinq degrés, ce qui vous permet de tirer en diagonale.

Vous allez affronter nombre d’ennemis et pour ce faire, vous ne disposez que de trois vies composées de trois cœurs pour chaque. Heureusement à chaque niveau terminé vous pourrez vous rendre au garage de Turbo, votre ami mécanicien. Celui-ci vous vend alors divers accessoires rapidement indispensables : accélération de votre cadence de tir, possibilité de tirer deux boulettes à la fois, augmentation de votre vitesse de déplacement, mais également vies et continues supplémentaires.

Pour lui acheter toutes ces merveilles, il vous faudra accumuler de l’argent. Rien de plus simple : de nombreux sacs frappés du sigle du dollar sont répartis à travers les niveaux, ainsi que des coffres. Vous trouverez également des fruits qui ne feront rien d’autre que d’augmenter votre score, ou plus rarement des cœurs pour restaurer votre énergie.

Notez que souvent vous pouvez faire apparaître des fruits ou des sacs en tirant un peu au hasard dans les airs. En effet, nombre de bonus sont invisibles jusqu’à ce qu’on les touche. Mieux ! Un niveau bonus est caché de la même manière dans chaque niveau. Lorsque vous le trouvez, c’est Kit, l’ourson qui sert de fils adoptif à Baloo, qui prend le relais. Chevauchant un skate-board, il lui faudra engranger le plus de ballons de baudruche possible en un temps limité, afin d’obtenir des vies supplémentaires.

IL EN FAUT PEU POUR ÊTRE HEUREUX

Comme dans tout jeu Disney, il ne faut pas s’attendre à un scénario mirifique. Le « coup de théâtre » de la fin du jeu est le même que dans la centaine d’épisodes de la série, et vous ne serez pas spoilés en apprenant que c’est Shere Khan qui se trouve derrière tous ces imbroglios. Malgré tout, le jeu est fidèle au dessin animé et c’est tout ce qu’on lui demande.

Fidèle aussi au niveau visuel et malgré la petite taille des sprites, on reconnaît sans souci Baloo. Les scènes entre les niveaux sont de belle qualité et là encore, on se remémorera ces personnages qui ont bercé une partie de notre enfance. Les décors ne sont par contre pas très variés et souvent bien vides en arrière-plan.

Les animations sont de qualité mais le clignotement de certains sprites et tirs est parfois ennuyeux. Et problème redondant, la partie sonore est rapidement usante. Les thèmes ne sont ni très variés, ni très originaux, et la qualité d’écoute sur Game Boy est assez éprouvante.

Lorsqu’on s’est habitué au gameplay – ce qui peut prendre un peu de temps – ses petites subtilités se révèlent assez agréables. Le héros répond bien aux commandes et le système d’achat de bonus permet de ne pas tout perdre lorsqu’on meurt. Malgré tout, les déplacements de l’hydravion ne sont pas suffisamment rapides face au scrolling assez vif de l’écran, mais il semblerait que ce soit voulu de la part des développeurs.

Connaissant Disney, on aurait pu s’attendre à un manque de challenge. Ce n’est pas le cas puisque Capcom distille juste ce qu’il faut de passages rageants pour inculquer à nos chères têtes blondes la dure loi du shoot ‘em up, sans jamais devenir frustrant pour autant. TaleSpin est donc un jeu pour enfants certes, mais pas un jeu débilitant.

Par contre sa durée de vie est un peu courte, même pour le support. Les cinq niveaux se traversent assez rapidement et ne recèlent pas assez de subtilités pour que l’on y rejoue régulièrement.

Encore une fois, ce ne sera donc pas le messie du shoot que nous tenons là, mais un soft original dans sa jouabilité et qui plaira sans doute aux enfants, voire peut-être aux moins jeunes.

TaleSpin