Sagaia (Darius II) est un jeu vidéo Game Boy publié par Taitoen 1991 .

  • 1991
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Sagaia (Darius II)

4/5 — Exceptionnel ! par

Sagaia. Un titre qui ne dira peut-être pas grand-chose aux moins férus de shoot ‘em up. Et pourtant, ce jeu n’est ni plus ni moins que le second opus de la saga Darius, la célèbre série de Taito.

MERCI WIKI

Dans le premier épisode, les Terriens cherchaient de nouvelles planètes pour les accueillir après avoir pollué la leur. Sélectionnant au final la somptueuse planète Darius, ils tombaient nez à nez avec l’armée de Belser, une armada de cuirassés rappelant par leur forme les animaux marins.

Pansant leurs plaies au terme d’une victoire à la Pyrrhus, les Dariusiens, désormais réfugiés sur la planète Olga, reçoivent un appel à l’aide en provenance de la voie lactée. Proco et Tiat repartent en mission, dans l’espoir de retrouver leurs ancêtres perdus.

Cette introduction vous a été présentée par la version anglaise de Wikipédia. Si des conneries se sont subrepticement insinuées à l’intérieur du dedans de ce texte, merci de vous en prendre à eux ou à mes profs d’anglais.

OÙ J’AI MIS MON HARPON ?

Vous commencez par choisir les options qui vous conviennent, à savoir le nombre de vies de départ (de trois à neuf), l’activation ou non du tir automatique, la difficulté (facile, normal ou difficile) et l’utilisation des boutons A et B. L’un sera dédié au tir standard, l’autre à l’envoi de missiles, à vous de décider ce qui vous convient le mieux.

Vous vous embarquez alors pour huit niveaux, ou plus précisément pour deux séries de quatre. Car les quatrième et huitième stages sont en réalité des sortes de boss rush où vous affronterez de nouveau les boss précédemment vaincus. Ces derniers ont tous la forme d’animaux marins : cœlacanthe, crabe, tortue, calamar, hippocampe, etc. Le maître de ces créatures malfaisantes n’étant autre qu’un immense cachalot.

Lorsque vous êtes touché vous recommencez à l’endroit précis où vous avez péri, et restez invincible durant un moment finalement assez long au regard des autres jeux du genre. Pour ce qui est du tir, la position automatique simplifiera sans doute la tâche des plus acharnés, mais elle vous évite de marteler le bouton A, et ainsi d’abîmer votre Game Boy. Les missiles, eux, vous permettent de toucher les ennemis situés en dessous de vous.

En cours de jeu, vous pourrez glaner trois types d’options, en détruisant les ennemis « en négatif » (il s’agit d’ennemis standards, mais le blanc et le noir ont été inversés pour pouvoir les différencier) : le bouclier, le tir et le missile. Chacun peut se cumuler sur cinq niveaux (représentés par des carrés en bas d’écran), mais vous perdez tout lorsque vous mourez. Chaque niveau du bouclier vous permet d’encaisser un coup sans exploser, chaque niveau du missile rend votre arme secondaire plus puissante. Pour le tir c’est un peu différent, puisque chaque niveau ne renforcera pas la puissance à proprement parler de vos rafales, mais le nombre de boulettes tirées. Ainsi de base, vous n’envoyez qu’une boulette à la fois, mais chaque niveau vous en octroie une de plus.

DÉTRUISEZ-LES TOUS

La conquête spatiale est un thème maintes et maintes fois abordé dans le shoot ‘em up, voire plus globalement dans la pop culture. S’y démarquer relève donc de la gageure, et la saga Darius ne fait pas exception, scénaristiquement parlant.

Ceci dit, là où Taito manque d’inspiration, il le compense en terme de qualité technique. Ainsi ce Sagaia est l’un des plus beaux shoots du Game Boy. Les sprites, du vaisseau comme des ennemis, sont de bonne taille et suffisamment détaillés pour le support, et les boss sont énormes et terriblement magnifiques. Les décors sont eux aussi variés, dans les limites de la console bien entendu, hormis les zones quatre et huit qui sont désespérément vides en arrière-plan (ce qu’elles compensent par un surnombre d’ennemis).

Le tout est parfaitement animé, et les patterns des ennemis sont très diversifiés, surtout ceux des boss qui ne reculent devant aucun vice (missiles à tête chercheuse, tirs rebondissants, etc.). Qui plus est, le jeu ne souffre que de très peu de clipping, rarement gênant.

On frôle donc la perfection mais on ne l’atteint pas à cause d’un problème récurrent du support : la qualité sonore. Non pas que les thèmes soient hors contexte, c’est loin d’être le cas et il faut reconnaitre que les compositeurs ont fait un travail admirable. Mais le processeur ridicule de la portable monochrome propose une qualité d’écoute tout simplement horripilante.

Passons. Que ce problème ne vous empêche pas de vous essayer à Sagaia, car il devient rapidement addictif. Sans jamais révolutionner le genre, il propose un gameplay simple et efficace. Tout se joue à deux boutons, le vaisseau répond au doigt et à l’œil et malgré sa grande taille, son masque de collision est suffisamment petit pour que vous n’enragiez pas au moindre tir qui vous frôle.

Cependant, la difficulté est parfois ahurissante, en particulier lors des trois derniers niveaux. Zigzaguer entre les décors, les tirs et les ennemis relève parfois d’une chance inqualifiable, et ne comptez pas sur le scrolling pour vous attendre. Mais dans l’ensemble, les tirs ennemis sont suffisamment lents pour être esquivés sans trop de dégâts, et les bonus se récupèrent eux aussi assez facilement. En fin de compte, ce sont surtout les boss qui vous donneront du fil à retordre. Avec huit niveaux pas extrêmement longs, Sagaia est dans la norme de ce qui se faisait sur Game Boy, et il vous faudra quelques parties avant de le traverser les yeux fermés.

Une aventure des plus classiques donc, mais suffisamment bien réalisée pour vous convaincre de la terminer. Et avec ses ennemis tout droit sortis des fonds marins, quelle mise en ab…ysse !

Sagaia (Darius II)