Raging Fighter est un jeu vidéo Game Boy publié par Konamien 1993 .

  • 1993
  • Combat

Test du jeu vidéo Raging Fighter

1/5 — Bof… par

  • Garçon !

  • Oui, monsieur ?

  • Je reprendrais bien une bouse.

  • Oui, monsieur. Nous avons une large sélection de bouses…

  • Donnez-moi une bouse de Konami…

  • Un des récents Teenage Mutant Ninja Turtles, monsieur ?

  • Non, un truc monochrome.

  • Ah ! J’ai ce qu’il vous faut : Raging Fighter !

COMME UN TESTEUR MALHEUREUX…

Au Bar du Jivé, je m’enivrais donc du parfum douceâtre d’un petit jeu sur Game Boy. Le cocktail fumeux que le barman baptisé Konami (un prénom japonais sans doute) avait appelé Raging Fighter avait le goût du beat ‘em up, l’odeur du beat ‘em up, mais ce n’était même pas un Canada Dry.

Il avait tout pour me plaire, à commencer par son absence totale de scénario (et ce malgré un mode « story » fort mal nommé). Vous incarniez au choix un perso parmi trois, et alliez en castagner sept autres, dans une tour histoire de dire…

BASTON EN ÉTAT D’IVRESSE

Je sentais comme un arrière-goût de Mortal Kombat en regardant cette tour où, à chaque étage, m’attendait un redoutable adversaire au nom imprononçable. Aska, Bulk, Miyami (Vice ?)… Sept étages à grimper et un boss en prime.

Étais-je déjà ivre ? Tous les personnages avaient le bon goût de se ressembler, y compris le boss, hormis Bulk parce qu’il était gros, Shades parce qu’il était blond et Miyami parce qu’il était elle.

Quoi qu’il en soit, je n’étais point saoûl au point de m’emmêler dans les commandes, puisqu’elles restaient affreusement basiques. Gauche et droite pour me déplacer ou me protéger, haut pour sauter et bas pour m’accroupir, le tout accompagné d’un bouton de poing et un de pied. Ce qui ne remplaçait définitivement pas les cacahuètes.

Je tentai, comme un vieil habitué du beat ‘em up, un bon vieux quart de tour bas gauche plus poing et, ô miracle, mon verre s’affubla d’une boule de feu. Bas, haut plus pied et je réalisai un coup de pied retourné. Je n’avais pas changé l’eau en vin, mais c’était presque aussi jouissif.

Toutefois, je terminai rapidement mon drink, aussi décidai-je d’en recommander un. Ce qui me permit notamment de découvrir qu’en fait, on pouvait jouer avec n’importe quel perso, c’était juste que tous n’étaient pas affichés sur le même écran ! Celui-ci, je le finis d’une traite, sans perdre un round. Ce qui me permit d’apercevoir, dans le fond du verre, non pas une femme nue, hélas, mais un boss en haut de la tour. Cadeau bonus pour les acharnés du goulot.

UN VERRE ÇA VA, TROIS VERRES BONJOUR LES DÉGÂTS

Le lendemain, je me levai avec une gueule de bois carabinée. Il fallait définitivement que j’arrête de fréquenter ce bar mal famé.

Non mais c’est vrai ! Oser servir à un vieux pilier de comptoir un jeu sans âme, au graphisme si peu travaillé (personnages identiques, décors identiques), à l’animation si chaotique, à la musique si insupportable…

Sans compter que, l’alcool aidant, les commandes répondaient quand elles le voulaient bien, avec un temps de latence insupportable. Et ce, alors que les adversaires s’en donnaient à cœur joie à travers moult coups spéciaux qu’ils maîtrisaient décidément bien mieux que moi.

L’avantage de ce breuvage, c’est qu’on se l’enfile comme on enfile des perles. Mais ça n’en atténue pas pour autant l’amertume que l’on ressent envers Konami à ce moment-là…

J’en profitai pour aller vomir, puis direction la cuisine. Une bonne aspirine me ferait du bien.

  • …Et voilà. Cela fait maintenant trois mois que je suis sobre.

  • Eh bien bravo Antekrist ! Qui d’autre veut nous raconter ses déboires avec l’alcool ?

Raging Fighter