Pokémon Version Jaune est un jeu vidéo Game Boy publié par Nintendoen 1998 .

  • 1998
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Pokémon Version Jaune

3.5/5 — Très bien par

POKÉMOOOOON !!! ATTRAPEZ-LES TOUS !!!

Ah… Pokémon ! Que voilà un jeu controversé.

Un peu d’histoire : la première fois que j’ai entendu parler de Pocket Monster (PokéMon quoi), ce devait être en 96 ou 97. Quand je surfais avec mon super modem 28k, que je prenais un après-midi pour télécharger la musique qui me plaisait, une journée pour la p’tite vidéo salace de la semaine, et que je matais ce qui venait du Japon, anticipant les futurs succès européens.

On en a vu de toutes les couleurs avec Pokémon. D’abord le Vert, tout moche et inédit en France, puis le Bleu (le même en graphiquement mieux) et le Rouge.

Ce système de dualité de couleurs dans les Pokémon est encore d’actualité aujourd’hui. Deux jeux aux différences minimes et un troisième pour en faire la synthèse : Rouge et Bleu donnent le Jaune, Or et Argent le Cristal, Rubis et Saphir l’Émeraude, Diamant et Perle, bientôt, le Platine…

Cela dit, la Version Jaune est un peu particulière dans le lot. Si elle est effectivement la synthèse des Versions Bleue et Rouge, elle est aussi directement inspirée du dessin animé qui a été tiré du jeu vidéo, l’animé à ma connaissance le plus long ayant jamais été conçu, ridiculisant Dragon Ball et ses pauvres 400 épisodes…

Déjà à cette époque, Pokémon était TRÈS controversé. Assez peu de jugement objectif sur ce jeu, partagé entre ses partisans (souvent jeunes) et ses détracteurs (plus âgés). Je me plaçais clairement dans la seconde catégorie, raillant ma p’tite frangine et son amour du rat électrique jaunâtre. Puis, perplexe devant le succès de la chose, je me suis laissé tenter par la version japonaise (et vive l’émulation, même avec du 28k.)

Pikachuuuuuuuuuuuu !!!

Plus de 10 ans plus tard, je me suis replongé dans ce jeu, sur la vraie cartouche française cette fois.

Comme je l’ai dit plus haut, ce jeu est à la fois la synthèse des Versions Rouge et Bleue, et l’adaptation de l’animé.

Donc exit le choix du personnage (fille ou garçon ainsi que le prénom) et exit le choix du Pokémon de départ. Dans Pokémon Jaune vous incarnez Sacha, et votre Pokémon est le rat jaune suscité, nommé Pikachu.

Un monde très nature

Je vais rappeler le principe de Pokémon.

Vous vivez dans un monde différent du nôtre, basé sur un respect profond entre les humains et la nature. Non que la technologie ne soit pas présente (on trouve moult objets contemporains comme ordinateurs, vélos, ferry boats, etc.) mais elle n’est pas aussi présente que dans notre monde.

Dans ce monde, les animaux sont nommés Pokémon. Ils sont trouvables à l’état sauvage, mais peuvent être dressés également. Leurs compétences sont aussi diverses que leurs natures et aspects. Certains sont très puissants et sont utilisés pour le déménagement, les électriques fournissent de l’énergie, les Pokémon eau sont utilisés comme soldats du feu… et les Pokémon sont utilisés lors d’épiques combats entre dresseurs.

Dresser un Pokémon n’est pas de l’esclavage. La relation entre un dresseur et ses Pokémon est plus proche de l’amitié et du respect mutuel, indispensable pour que le Pokémon donne le meilleur de lui-même.

Les combats entre dresseurs prennent vite une ampleur immense dans le monde des Pokémon. Ainsi, chaque grande ville présente une arène de combat dans laquelle sont présents les meilleurs dresseurs de chaque ville, ainsi que le champion de la ville hôte, lequel détient le badge correspondant à l’élément de ses Pokémon (arène avec Pokémon de type plante : badge plante).

Les 5 meilleurs dresseurs du pays sont d’un tout autre niveau. Ils représentent, pour les jeunes dresseurs, un but à atteindre, ils sont plus que des stars ; il s’agit de la fameuse ligue Pokémon. Quatre dresseurs Pokémon d’exception, et le maître, à savoir le dernier en date à avoir battu le conseil des 4.

Vous incarnez donc Sacha du Bourg-Palette, et vous caressez secrètement le rêve d’être le prochain maître Pokémon, donc le meilleur dresseur du monde. Rêve assez mal amorcé…

Cela dit, le professeur Chen convoque un jour les aspirants dresseurs pour leur confier un Pokémon. Sacha arrive hélas trop tard pour avoir l’un des 3 starters (Salameche, Bulbizarre et Carapuce). Chen, bon prince, lui confie un Pikachu sauvage en compensation. Ainsi commence l’aventure.

Un vrai RPG !

Pokémon Jaune (et même la plupart des autres) se présente comme un RPG de la bonne époque des 8 bits. Vue de dessus pour la carte, sur laquelle vous vous déplacez. En vous aventurant dans certaines zones (hautes herbes, océan ou d’autres) vous pourrez être attaqué par des Pokémon sauvages. Notons aussi que de nombreux dresseurs viendront vous défier sur la route.

Le jeu bascule alors en mode combat.

Vous utilisez vos Pokémon pour combattre, mais un seul à la fois. Au total, vous pouvez en avoir 6 dans votre équipe. Vous pouvez constituer l’équipe de votre choix, car votre PC vous permet de stocker plus de 200 Pokémon en tout. Notons que le nombre total de Pokémon différents dans cette version est de 151.

Vous pouvez capturer n’importe quel Pokémon sauvage plus ou moins facilement. Cela dépend de son niveau, de la puissance de vos pokéballs et de combien vous l’avez affaibli. Il est impossible de capturer un Pokémon appartenant déjà à un dresseur.

Les Pokémon sont souvent élémentaux. Ainsi, on trouve des Pokémon « normaux », des Pokémon feu, eau, terre, plante, électrique… Chaque type a ses points forts et ses points faibles. Ainsi, le Pokémon feu massacre le Pokémon plante, qui bat le Pokémon eau, qui bat le Pokémon feu.

Bref, à vous de composer votre équipe afin de la rendre aussi polyvalente que possible.

En combattant des Pokémon sauvages ou d’autres dresseurs (à condition de gagner bien sûr), vos Pokémon gagnent de l’expérience. En gagnant de l’expérience ils prennent du niveau (le maximum étant le 100) et, en prenant du niveau, leur puissance augmente : plus de vie, plus d’attaque/défense et des attaques de plus en plus fortes.

Les combats en eux-mêmes sont au tour par tour. Vous avez 4 possibilités d’action : Attaquer, « Sac » (en gros, l’inventaire, pour tout ce qui est potions par exemple), Pokémon (changer de Pokémon en cours de combat) et Fuir.

Vos Pokémon ne peuvent utiliser que 4 attaques chacun, bien que du niveau 1 à 100 ils puissent en apprendre une grosse dizaine. À partir de 4, si vous désirez en apprendre une autre, ce sera au détriment d’une ancienne attaque.

Ces attaques sont diverses et variées. Certaines permettent d’augmenter vos attaque et défense, d’autres baissent la précision de l’ennemi et son attaque/défense, et beaucoup sont purement offensives.

Parmi celles-ci, on rencontre plusieurs types élémentaires. Les attaques de type « normal » et les autres, à savoir les attaques feu, eau, glace, psy, plante, électrique et j’en passe. Celles-ci peuvent être apprises par les Pokémon du type correspondant. Un Pokémon peut parfois être bi-élémentaire, mais pas plus.

Vous pourrez aussi apprendre des attaques d’une autre manière grâce aux CT/CS (capacités techniques et spéciales), pour peu qu’elles soient compatibles avec vos Pokémon. Les CS sont utilisables hors combat.

Votre but est double :

Premièrement : récupérer tous les badges d’arène de toutes les villes, puis aller défier et vaincre la ligue Pokémon.

Secundo : compléter le ‘pokédex’ que vous a confié le prof. Chen en capturant les 151 Pokémon du jeu.

Comme de bien entendu, plus vous progresserez dans le jeu, plus les Pokémon sauvages et les dresseurs rencontrés seront puissants. Le levelling est obligatoire dans Pokémon.

Les villes sont nombreuses. Il y a déjà les 8 contenant les arènes et les badges que vous convoitez, et quelques villages annexes. Chacune de ces villes présente une arène, un centre Pokémon (pour soigner et stocker vos Pokémon), un magasin (pour acheter potions et pokéballs) et moult habitations et autant de PNJ, souvent inutiles mais contribuant à l’ambiance.

Un système de jeu quasi immortel, mais une technique limitée

Et bah vi, ce que j’ai décrit plus haut est quasi identique à ce qu’on trouve encore dans les plus récentes versions DS de Pokémon Perle et Diamant.

Visuellement, Pokémon est assez laid. On est très loin de Zelda ou d’autres RPG sur cette console. Mais Pokémon a toujours été techniquement loin derrière ses concurrents.

Les graphismes sont assez dépouillés, surtout pendant les combats. Aucune animation, aucun décor pendant les combats… Le jeu est monochrome à la base, et même sur Game Boy Color ou Advance, ça reste très peu coloré.

Niveau jouabilité, c’est parfait, mais c’est normal pour un RPG vu de dessus. Les combats étant très simples, pas de soucis non plus.

La durée de vie, bien que le nombre de Pokémon ou de quêtes annexes soient beaucoup plus faible que dans les dernières versions, est immense. Mais le jeu reste facile, le levelling passe facilement, et on ne coince jamais.

Musicalement c’est très bon pour la console, et les thèmes sont dorénavant aussi mythiques que ceux de Mario ou Tetris… Les bruitages sont nuls par contre.

Et comme souvent avec Pokémon, il n’y a quasiment aucun changement par rapport aux versions précédentes (Rouge et Bleue). Un jeu qui sent bon le dollar (ou le yen) et le matraquage marketing…

Un bon jeu, quoi qu’on en dise

Pokémon est vraiment un jeu bizarre. Foutrement répétitif dans le principe et dans les combats, il n’en reste pas moins très prenant et foutrement riche. Dommage que les graphismes soient si limités. Vous auriez tort de condamner ce jeu sans y avoir joué, c’est à mes yeux l’une des meilleures versions de Pokémon, surtout parce que les autres ne sont que des repompes de celui-là, améliorées un peu à chaque fois. Et il est meilleur pour l’époque que ne sont les Perle et Diamant aujourd’hui.

Je lui mets 15/20.

Pokémon Version Jaune