Konami a marqué l’univers du shoot them up avec sa série Gradius et ses nombreux dérivés, comme Nemesis ou Salamender. La société a surfé sur la vague du succès en parodiant ces titres incontournables. Elle a créé la franchise Parodius, contraction des mots Parodie et Gradius.
Humour :
Le monde de Parodius semble de prime abord attachant, mais demeure en réalité loufoque et hostile. Les ennemis ont des formes étonnantes en l’apparence d’animaux ou de monstres à l’aspect comique. Des hordes de pingouins et de poulets assaillent le joueur, ainsi que des caricatures des célèbres statues de l’île de Pâques. Un délire total ! Les boss extravagants font preuve d’originalité et concluent admirablement les niveaux. La danseuse géante du second stage impose par sa taille et sa posture. Il faudra impérativement passer entre ses jolies jambes pour aller plus loin. Il serait tentant de relever les yeux et de mater sous sa jupe, mais il vaut mieux se concentrer sur le pilotage afin de ne pas s’écraser bêtement. Un moment très fort comme le jeu en possède tant.
Un vrai shoot :
Le ton léger et humoristique du titre n’empêche pas une réalisation soignée, qui a déjà fait ses preuves. Parodius reprend en effet les points forts de Gradius, notamment son génial système d’armement. Certains ennemis laissent derrière eux, après leur destruction, des pastilles. Leur collecte augmente une jauge au bas de l’écran. Des cases s’illuminent les unes à la suite des autres. Chaque case correspond à une amélioration qui s’active selon votre convenance. Ainsi vous pouvez personnaliser votre armement. Voilà une manière très motivante qui pousse à récolter le plus de pastilles possible. Les cloches issues de la série Twinbee viennent également faire un tour. Elles apportent des bonus sympathiques mais temporaires. Elles rendent par exemple le vaisseau invincibles quelques instants ou encore lui donne une bombe qui ravage tout l’écran.
Technique :
Graphismes : Parodius bénéficie du savoir-faire de Konami en matière de shoot, puisqu’il reprend l’agencement des Gradius, mais dans un ton complètement décalé. Les ennemis autant que les décors sont mignons et font honneur à la Game Boy. Le jeu se paye même le luxe de parodier R-Type, avec le célèbre niveau où un gigantesque vaisseau occupe plusieurs écrans.
Animation : Tout bouge avec fluidité. Aucun ralentissement ne se montre, pourtant les gros sprites sont légion et le scrolling horizontal se couple parfois avec un autre vertical. Il y a bien des clignotements, mais ils ne m’ont pas dérangé, et à vrai dire, je ne les ai presque pas remarqués. Certes les environnements ne défilent pas à une vitesse excessive, mais les hordes de méchants font suffisamment pression pour que cette lenteur s’évanouisse. Enfin, pour ne pas surcharger l’écran, les options qui accompagnent le vaisseau sont seulement au nombre de 2. Dommage, mais il faut bien s’en contenter.
Son : Les musiques reprennent des airs populaires très entraînants comme le French Cancan ou des morceaux revisités de Gradius.
Jouabilité : C’est un réel plaisir de manier les différents vaisseaux. Même s’ils sont lents et peu nerveux au départ, avec une ou 2 améliorations, ils deviennent compétitifs.
Durée de vie : Parodius sur GameBoy n’est pas franchement difficile. Il dispose néanmoins de passages ardus, mais la présence des continues illimitées permet de franchir assez rapidement n’importe quel obstacle. Ceux qui ont déjà fait leurs armes avec Gradius termineront probablement ce Parodius en quelques heures. Cependant, ils seront sans doute tentés de recommencer l’aventure avec les autres vaisseaux disponibles. Le hangar comprend 4 engins : le célèbre Vic-Viper, Octopus la pieuvre, Twin Bee l’abeille et Pentarou le pingouin. Chacun possède son armement propre qui induit une façon de jouer particulière.
Verdict :
Parodius est non seulement un aussi bon shoot them up horizontal que Gradius / Nemesis, mais possède également un esprit décalé totalement à l’encontre du sérieux inhérent au genre. Ce ton caricatural assumé et vraiment original place le joueur dans un monde imprévisible où tout est possible. Il devient donc impatient de découvrir le niveau suivant pour voir quelle blague l’attend.