Kid Icarus : Of Myths and Monsters est un jeu vidéo Game Boy publié par Nintendoen 1992 .

  • 1992
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Kid Icarus : Of Myths and Monsters

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Nintendo, paru en Europe en mai 1992 (1991 pour les États-Unis ; inédit au Japon).

Le Pays des Anges est menacé d’invasion par une race de monstres inconnus nommés Orcos. Devant l’urgence de la situation, la bienveillante déesse Paluténa charge le chef de sa garde, Pit, de commencer immédiatement un entraînement intensif afin de gagner la force et l’habileté nécessaires pour pouvoir porter les Trois Trésors Sacrés qui se trouvent désormais sous la protection de trois gardiens différents. Pit doit impérativement prouver qu’il est digne de les utiliser en vainquant ces gardiens, et obtenir de la sorte une chance de stopper les envahisseurs.

Équipement

L’arme utilisée par Pit est l’arc. Il n’y a pas de limites quant à la quantité de flèches dont il dispose, mais cet arc n’a qu’une courte portée (les flèches disparaissent après avoir parcouru environ un tiers de l’écran). Il trouvera aussi des marteaux lui permettant, outre de faire mal aux bébêtes qu’il croisera sur son chemin, de briser des blocs lui barrant l’accès à une salle, ou encore de briser les statues de centurions, libérant un bonus ou un ennemi. Ces derniers sont par contre limités en nombre, vous en perdez un à chaque usage que vous en faites.

À certains moments Pit trouvera une lyre qui, s’il s’en empare, transformera tous les ennemis proches en marteaux. Il ne reste alors qu’à les cueillir.

Notons aussi la présence de la plume qui lui permet de voler un petit peu, pratique s’il chute inopinément d’une plate-forme.

Au fur et à mesure de sa progression, Pit acquerra (s’il s’est suffisamment battu) des objets plus performants, qui lui seront remis par Zeus en personne. Cela comprend une flèche enflammée qui augmente les probabilités de toucher un ennemi, un arc à grande portée, et deux cristaux qui tournoient autour de lui, le protégeant un peu des attaques.

Ces artefacts nécessitent néanmoins un certain nombre de blocs de vie remplis pour fonctionner (respectivement deux, trois et quatre), un peu comme Link doit avoir tous ses cœurs remplis pour pouvoir lancer des éclairs avec son épée dans « A Link to the Past ». Attention : ces objets peuvent être volés par certains adversaires !!! Vu le prix à payer pour les racheter au marché noir, faites gaffe !

Enfin, s’il s’en montre digne, Pit pourra porter les Trois Trésors Sacrés arrachés à leur gardien respectif, sans lesquels il n’a guère de chance de vaincre les Orcos.

Pour être complet, signalons aussi que Pit peut acquérir ou obtenir des récipients de plusieurs types (calices, bouteilles, tonneaux), qui contiennent un remède à ses blessures. Ceux-ci sont automatiquement utilisés lorsque le besoin s’en fait sentir (comprenez : lorsque vous mourez).

Un concept particulier

Le jeu se compose de quatre niveaux, dont les trois premiers sont divisés chacun en trois sous-niveaux précédant une « forteresse ». Le dernier n’est par contre qu’un seul niveau, le Palais Céleste de Paluténa, terminé par le boss final. Les niveaux un et trois sont verticaux : il s’agit de sauter de plate-forme en plate-forme, jusqu’à atteindre la porte de sortie située au sommet. Le second est horizontal. Les forteresses sont un peu les deux à la fois, mais là, pas de porte de sortie : il faut se défaire du gardien.

En explorant les niveaux, vous serez amenés à franchir plusieurs portes derrière lesquelles se trouvent différentes salles. Celles-ci sont détaillées plus loin. Sachez déjà qu’une fois sorti d’une salle, celle-ci est fermée et vous ne pouvez y retourner, à moins d’acquérir une clé (onéreuse !) ou d’obtenir la Clé de Paluténa, qui n’est disponible dans un niveau donné qu’une fois toutes les salles de ce niveau visitées.

Ce qui surprend dans Kid Icarus (comme Sigfrodi l’a déjà expliqué dans son test du jeu sur NES), c’est que contrairement à la plupart des jeux de ce type, il n’y a pas de limites physiques sur les côtés de l’écran, et donc si l’on continue, par exemple, vers la droite, on se retrouve dans le décor qui se trouvait à gauche. Et si Pit poursuit dans cette direction, il finit toujours par repasser par le même endroit, un peu comme s’il faisait le tour d’une tour (ça c’est du français châtié).

De la même façon, des ennemis peuvent « sortir » de l’écran d’un côté et réapparaître de l’autre. C’est déroutant au début mais on s’y fait vite et on finit même par s’appuyer sur ce système pour déterminer son parcours ou ses réactions. Il est plaisant d’évoluer différemment que dans d’autres jeux, et cette construction des niveaux, quoique complètement irréaliste, fait beaucoup pour situer Kid Icarus à part, en lui conférant une atmosphère et un gameplay tous particuliers.

Évolution du héros

Pit n’est pas là pour rigoler, mais bien pour s’entraîner. Et s’il a besoin de s’entraîner, c’est parce qu’il n’est pas franchement balèze.

Eh oui, si vous avez ne serait-ce qu’un peu envie d’arriver à la fin du jeu, il va s’agir de faire évoluer Pit (je rejoins ici Sigfrodi quant au ridicule suprême de ce nom… Pit signifie ‘gouffre’ en anglais, mais je ne vois absolument pas le rapport avec le personnage ; à moins qu’il ne s’agisse de la (mauvaise) transcription du nom Pete… allez savoir). Cette évolution s’effectue à plusieurs niveaux :

  • la barre de vie : celle-ci est réduite au minimum syndical, à savoir un bloc, au début du jeu. Zeus lui-même en offrira un supplémentaire à Pit en fin de niveau, si ce dernier possède suffisamment de points. Il n’y a aucune donnée claire du nombre de points à obtenir pour améliorer sa santé, donc il vaut mieux faire un usage conséquent de son arc. Ce sont ces blocs qui, remplis, déterminent si Pit peut on non faire usage d’un artefact.

  • la force d’attaque : c’est encore Zeus qui fait don de ceci à Pit (dans la chambre sacrée, voir ci-dessous). Elles sont représentées dans le sous-écran par des flèches. Au plus Pit en a reçu, au plus ses attaques endommageront les ennemis.

Mieux vaut obtenir un maximum de chacune !

Une fois les 3 trésors recouvrés, Zeus évaluera combien Pit est apte à porter.

Les différentes salles

Comme promis, voici un paragraphe consacré aux différentes salles que vous visiterez pendant le jeu. Leur importance varie et certaines ne seront que citées, d’autres plus détaillées.

Le centre d’information vous donne quelques conseils.

Dans la salle des chauves-souris vous devez dégommer tous les chiroptères qui se contentent cependant de voler dans la pièce en suivant une trajectoire prédéterminée.

La chambre aux trésors vous offre la possibilité d’obtenir des objets en brisant des pots. Attention car l’un d’eux est habité par le Dieu de la Pauvreté. Si vous brisez son pot tous ceux qui restent disparaissent. S’il est le dernier à rester intact, vous serez récompensé.

Le magasin et le marché noir vous proposent de faire des affaires. Les prix sont prohibitifs (c’est vraiment un ennui dans ce jeu, et cela oblige parfois à passer de longues minutes à dégommer des bestioles pour constituer une réserve de cœurs, la monnaie du Pays des Anges). Le marché noir est le plus cher, mais dépendant de l’humeur du tenancier, ça peut changer (en bien ou en mal).

La source d’eau chaude remplit votre barre de vie au maximum

L’hôpital : l’infirmière vous enlèvera la malédiction de l’aubergine.

Le centre de test. Zeus vous soumettra dans cette salle à une épreuve qui, si vous la réussissez, vous permettra de choisir un des trois artefacts décrits plus haut.

La chambre sacrée. Si Pit s’est suffisamment battu avant d’y entrer, il recevra en récompense une flèche qui augmentera sa force offensive d’un cran. Très importante, cette salle !

Bestiaire

Les créatures ennemies sont très variées. Chaque niveau en a plusieurs qui lui sont propres. On citera simplement le sorcier de l’aubergine, personnage très irritant (j’ai vu un site internet ou cet adversaire était qualifié d’« ennemi le plus ennuyant dans l’histoire des jeux vidéos ») que vous rencontrerez dans les forteresses, et qui se fera un malin plaisir de vous transformer en aubergine sur pattes ! Une fois que cela arrive, il ne vous reste plus qu’à rechercher l’hôpital pour vous faire soigner. Cependant, certains passages étroits ne sont accessibles que sous cette forme, et des bonus peuvent attendre… autant explorer un peu, donc.

Il est impossible d’utiliser l’arc sous cette forme, mais bien les marteaux.

Les trois gardiens des forteresses sont bien réalisés, et pas simples à vaincre. Vous affronterez successivement le Minotaure, un crâne ailé et un serpent géant cracheur de feu. Chacun vous abandonnera son trésor une fois vaincu… à moins que vous ne vous en soyez pas montré digne –comprenez : vous ne vous êtes pas suffisamment battu avant- et donc, pas de trésor.

Comment faire alors pour avoir une chance de battre le boss final ? Eh bien, il faudra collectionner les cœurs pour pouvoir acheter ce trésor… et ce ne sera pas donné ! Mieux vaut faire en sorte de pouvoir l’emporter de suite… et donc de se battre au maximum dans les niveaux précédents.

Quant au boss final… eh bien le moins que je puisse dire c’est qu’il en jette ! En effet il est immense, plus grand que la hauteur de l’écran, et Pit devra s’envoler pour aller lui chatouiller le museau. Vraiment excellent !

De manière globale, les attaques ennemies vous donneront du fil à retordre, et ce d’autant plus que beaucoup d’entre eux reviennent encore et encore !

Techniquement parlant

Les graphismes sont très beaux pour le Game Boy, les sprites sont de taille respectable et bien définis, sans que l’on observe le moindre ralentissement même lorsque plusieurs ennemis fondent sur vous. Par contre il peut y avoir des clignotements. En ce qui concerne les décors, c’est moins évident : hormis les plateformes et les colonnes, (et les portes) il y a peu à se mettre sous la dent. Pour les fonds, du noir complet ou quelques blocs ébauchés… cela reste sommaire.

La maniabilité de Pit est extraordinaire de fluidité. C’est un plaisir de faire évoluer ce personnage à travers le jeu.

Les musiques sont respectables mais on est tellement pris dans l’action qu’on ne les entend pas véritablement. Les bruitages sont très bons.

En bref

Kid Icarus : Of Myths and Monsters est un très bon jeu, qui n’a pas la reconnaissance qu’il mérite. La construction des niveaux est bien pensée, l’absence de véritables limites sur les côtés est une alternative rafraîchissante aux jeux de plate-forme traditionnels, et le déroulement vertical nous oblige à repenser notre manière de jouer (étant donné que beaucoup d’ennemis viennent d’en haut, mais aussi d’en bas lorsqu’on a déjà grimpé).

L’alternance entre niveaux verticaux et horizontaux, sans oublier les forteresses, introduit une diversité qui évite que la monotonie s’installe.

De plus, l’évolution des forces et aptitudes du personnage conduit à mettre en place une sorte de mini-stratégie ; en sachant que les portes restent fermées une fois que Pit est sorti de la pièce qu’elles abritent, il n’est pas toujours judicieux d’entrer dans une salle dès que l’occasion se présente, mais plutôt d’avancer pour accumuler des points, avant de revenir dans la salle de test, par exemple.

Verdict : 8/10

Kid Icarus : Of Myths and Monsters