Chez Konami on sait plaisanter, y compris de soi-même. A croire que les programmeurs ont du sang anglais dans les veines. Après Parodius (pastiche de Gradius), la firme nous propose une parodie de Castlevania. Sauf que là, point de Belmont : le héros, c’est le comte. Mais en version modèle réduit.
DENTS LONGUES, CULOTTES COURTES
Le jeune Dracula, en digne rejeton de son père, a mauvais caractère. Et lorsque on le défie, surtout au réveil, le petit prince des démons en garde rancune. Aussi Garamoth le fourbe va-t-il payer son défi de sa vie. Ah ben même jeune, fallait pas le faire chier le vampire.
MORT ET PLUS SI AFFINITÉS
Il va vous falloir traverser huit niveaux de plates-formes vus de profil qui se terminent chacun par un boss, souvent en plusieurs parties.
Pour diriger le prince, les boutons A et B sont assignés respectivement au saut et au tir de boules de feu. Maintenir B appuyé vous permet de réaliser votre attaque spéciale. Celle-ci dépend principalement du bouton Select, qui vous permet de switcher entre les différents pouvoirs vampiriques.
Au départ, vous n’en avez que deux : la grosse boule de feu ou la transformation en chauve-souris (pour voler durant cinq secondes).
Mais une fois un niveau complété, Kid Dracula se souviendra de l’un des pouvoirs qu’il connaissait avant son sommeil : rafale de chauves-souris (en vol circulaire), tir en arc de cercle, déplacement au plafond durant cinq secondes, boule explosive pour détruire les blocs translucides ou encore parapluie protecteur seront alors utilisables.
Entre les niveaux, hormis quelques scènes amusantes, vous pourrez visiter le magasin de la sorcière. Celui-ci n’est pas beaucoup rempli puisqu’elle ne vous propose que de jouer quelques pièces pour en gagner d’autres, ou d’en dépenser pour obtenir des vies supplémentaires. Qui plus est, le seul moyen d’obtenir une mise de départ (de vingt pièces, une vie supplémentaire en coûtant dix) est de vaincre le cinquième boss.
Autant dire qu’il faudra surtout compter sur vos trois vies de départ, de trois cœurs chacune.
A MOURIR DE RIRE
Scénario aussi épais qu’une feuille de papier à cigarette, ennemis loufoques et décalés et cette adorable servitude de la Mort (bien ridicule) envers son maître, Konami nous déballe la parfaite panoplie de l’autodérision assumée.
Les décors sont du coup variés et agréables, quoique grossiers (non pas qu’ils soient vulgaires, c’est souvent des gros blocs plus ou moins travaillés) et un peu vides en arrière-plan, et les sprites charmants et de belle taille. Du bel ouvrage.
Le tout est parfaitement animé pour le support et accompagné par des musiques guillerettes et entraînantes, loin des thèmes obscurs de la série parodiée, Castlevania.
Mais loin de n’être qu’un gag abscons, ce jeu se laisse apprivoiser sans difficulté, le héros répondant franchement bien. Seul point d’ombre, l’attaque spéciale à charger est peu pratique lorsqu’il faut jouer sur un timing serré. Je pense notamment au moment où le plafond tente de vous écraser et où vous devez détruire des blocs avec la boule de feu explosive, sous peine de vous retrouver transformé en steak de chauve-souris.
Parce que comme tout bon pastiche, ce n’est pas parce qu’on délire qu’il ne faut pas se méfier : très progressive, la difficulté pointe le bout de son nez dans les derniers niveaux, souvent redoutables. Et certains boss (pas forcément les derniers pour le coup) sont très énervants si l’on n’emploie pas la bonne méthode.
Lesdits niveaux ne sont pas particulièrement longs et même s’ils sont au nombre de huit, il ne vous faudra pas plus d’une heure pour les boucler… Si et seulement si vous avez passé suffisamment de temps à en retenir les pièges, et les moyens de les éviter.
Un excellent jeu donc, bien supérieur au premier Castlevania « officiel » du support.