A la poursuite d’Octobre Rouge était à l’origine un film avec comme acteurs principaux Sean Connery, Sam Neil et Alec Baldwin. En novembre 1984, 3 mois avant l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev, commencent les essais grandeur nature d’un nouveau sous-marin nucléaire soviétique. Ce submersible de classe Typhon a un mode de propulsion révolutionnaire qui le rend indétectable par les sonars des autres appareils. Le commandant de l’Octobre Rouge, Marko Raimus a d’autres projets : il compte atteindre les côtes américaines grâce à la supériorité de ce sous-marin et ainsi échapper à l’enfer russe. Dès que l’état major soviet a vent des manœuvres de Raimus, il envoie à ses trousses toute la flotte. Il n’est pas question de laisser un vaisseau tel que l’Octobre Rouge tomber aux mains des Américains. Les ordres sont clairs, il faut couler ce bâtiment avant qu’il n’atteigne les États-Unis.
Ça se présente comment ?
Le titre se présente comme un shoot them up horizontal. L’écran défile en fonction de vos mouvements et non de façon déterminée. Il est donc possible de faire demi-tour et de parcourir le niveau en sens inverse. On peut également jouer sur la largeur car les niveaux s’étalent sur 2 ou 3 écrans de large. Le but consistera à naviguer et éliminer les ennemis qui sont sur votre chemin pour rejoindre et détruire le boss de fin de niveau. La route vers la liberté sera longue et difficile, principalement à cause d’un gros défaut : l’Octobre Rouge est, comme tous ses congénères, un sous-marin très lent. Le jeu en devient très mou et soporifique. Pour ne rien arranger, les niveaux se suivent et se ressemblent. Les décors sont tout de même différents selon le monde mais l’action est toujours la même. Les ennemis sont peu variés et ont toujours la même technique d’attaque. Autant dire qu’à la longue, le jeu devient ennuyeux.
Y’a du bon dedans ?
Un point est tout de même intéressant. En bas de l’écran, on note la présence d’un radar. Il donne une vision plus large du paysage et permet de voir ce qui se trame 2 à 3 écrans en amont ou en aval. On peut de cette manière élaborer un minimum de stratégie en choisissant les cibles qu’on va détruire avant même qu’elles vous repèrent. Avec cette tactique, on assure son avancée mais on ralentit encore plus le rythme du jeu. Et là, ça devient franchement longuet ! Maintenant qu’on a passé en revue tous les bons points du jeu (en fait, un seul point et celui-ci est d’un intérêt minime), on peut s’affairer à énoncer les défauts.
Par contre c’est sûr, y’a du mauvais !
On va commencer par les commandes qui sont lourdes, avant tout à cause de la lenteur du vaisseau (je pense que vous l’avez remarqué depuis le temps que j’en parle). On ressent comme un frein, une gêne lors de la montée ou descente du navire. Les virages sont, comme on pouvait s’y attendre, difficiles à négocier. Le sous-marin peut effectuer un demi-tour sur lui-même, chose très pratique mais dangereuse car encore une fois la manœuvre prend trop de temps. Il est évident qu’un sous-marin n’est pas rapide, mais plus de souplesse dans la conduite aurait été appréciable. Cette faiblesse est due au manque d’animation. D’accord, nous sommes sur une Game Boy, mais un effort aurait pu être fait sur ce point, surtout qu’il n’y a aucun risque de ralentissement. Les ennemis sont mus avec un minimum d’animation et leurs mouvements sont très rigides et parfois saccadés. L’écran n’est jamais surchargé non plus, il n’y a pas de gros sprites avec plusieurs parties indépendantes. Le titre se rattrape peut-être sur les graphismes ? Eh bien, non ! ils sont ternes, le plus souvent moches et ne ressemblent pas à grand chose. On est également affligé par le manque de variété. Un niveau donné possède le même environnement tout du long. On peut faire le même constat du point de vue de la musique. Un air par niveau, chose normale, mais cet air est vite lassant. Il n’y a que la musique d’introduction qui est bien car elle rappelle celle du film.
Passez votre chemin :
Ce shoot them up est des plus lassant et monotone. Du début à la fin, on recommence inexorablement les mêmes choses ; il n’y a pas une once d’originalité. La réalisation est du même acabit et enfonce encore plus le clou. Alors pourquoi avoir testé ce jeu ? Parce que dans ma tendre jeunesse, je l’ai acheté et je l’ai bien apprécié. Mais comment est-ce possible ? Grâce au film que je trouve vraiment excellent, surtout par la musique des cœurs de l’Armée Rouge. Quand je jouais à ce titre Game Boy, j’étais porté par le film et je passais outre les défauts. En fait, je n’avais pas remarqué que le jeu était aussi médiocre avant d’en avoir fait le test. Comme quoi il faut toujours se méfier d’une adaptation d’un film. Paradoxalement, je n’ai jamais regretté mon achat.