Inspiré du film bien connu - enfin… pas tant que ça : ce fut un flop si je ne m’abuse - avec Bruce Willis, Hudson Hawk met en scène le gentleman-cambrioleur dégarni, sagement à la retraite depuis un an lorsque la Mafia et la CIA décident de le faire chanter pour le forcer à reprendre du service. Ces deux organismes, que tout oppose en apparence, s’inquiètent des ambitions des Mayflower Industries, une puissante multinationale qui aurait trouvé le moyen de transformer le plomb en or en suivant un schéma imaginé par Leonard de Vinci. Cependant, les artefacts nécessaires au bon fonctionnement du processus ne sont pas encore tous entre les mains de la compagnie. Une statuette équestre, un manuscrit et un cristal à multiples facettes sont toujours détenus par leurs propriétaires respectifs, une riche famille américaine, le Vatican et les héritiers du savant italien. Mafieux et Services Secrets ont besoin des talents de haute voltige d’Hudson Hawk pour s’emparer de ces objets avant les hommes de Mayflowers Industries. Et c’est parti pour un nouveau jeu de plates-formes.
Pour lutter contre ses adversaires (des flics, des voyous, des clébards…et même des bonnes soeurs…!), Hudson Hawk peut flanquer un grand coup de poing (gracieusement recouvert d’un gant de boxe pour l’occasion) ou lancer une balle de tennis rebondissante. Ceci dit, comme tout cambrioleur qui se respecte, Hudson ne passera pas son temps à tabasser tout ce qu’il trouvera sur sa route mais bien à s’infiltrer discrètement, éviter des pièges, ramper dans des canalisations et faire main basse sur tout l’argent qu’il pourra. Etant donné que les trois artefacts sont très précieux, les systèmes de sécurité qui les protègent ont été élaborés en conséquence. Qu’il s’agisse de lasers guidés par caméra, de faisceaux électriques, de chalumeaux plantés dans le sol ou de ventilateurs qu’il faudra arrêter avant de passer le plus rapidement possible, Hudson aura fort à faire pour ne pas être électrocuté, carbonisé ou pulvérisé en petits morceaux en essayant de se rapprocher de son objectif.
Réalisation technique :
Hudson Hawk a adopté un parti pris cartoonesque au détriment de la fidélité au film. Une excellente idée d’ailleurs car Hudson Hawk, avec sa grosse tête et ses raybans, se montre nettement plus sympathique et attrayant que si Sony avait tenté une approche « sérieuse ». De plus, les décors sont fouillés et finement représentés, ce qui n’était pas si fréquent sur Game Boy à cette époque. Les mouvements du personnage, très décomposés avec un Hudson particulièrement dégingandé, pourraient alerter sur une possible jouabilité faiblarde mais il n’en est rien. Là aussi, Hudson Hawk tient la route. Les mouvements sont précis, les commandes répondent parfaitement aux injonctions, les pièges ni trop évidents ni trop vicieux et la difficulté est parfaitement dosée. Enfin, la bande sonore est tout à fait correcte, avec des mélodies qui tiennent la route sans être impérissables.
En bref :15/20
Un jeu de plates-formes réussi, irréprochable techniquement et bien conçu dans les stages comme dans les obstacles et adversaires. Son esprit micro ne se fait guère ressentir ou, en tout cas, concurrence brillamment les jeux de plates-formes exclusivement conçus pour les consoles. Bien qu’il ne propose rien de particulièrement original, Hudson Hawk parvient, par son atmosphère, à donner parfois l’illusion qu’on nage en plein « sneaking-game » et qu’il faut progresser très attentivement pour ne pas se faire repérer. Cela n’a aucun sens évidemment mais ça constitue au moins une preuve que le soft est soigné. A essayer sans hésiter, même si à première vue, Hudson Hawk semble disposer de moins de sex-appeal qu’un jeu de plates-formes avec Mickey, Bugs Bunny ou tout autre personnage plus renommé.