Tout possesseur de NES qui se respecte a très probablement déjà joué à Duck Tales, jeu à licence qui, une fois n’est pas coutume, a rencontré un succès mérité auprès des joueurs. Ça changeait de toutes ces adaptations ratées de dessins animés. Capcom étant réputée pour exploiter ses jeux à succès à fond, voire de manière abusive dans le cas de certaines séries, il n’y avait aucune raison pour que Duck Tales échappe à la règle. La société de développement nippone ne s’est pas contentée de sortir Duck Tales 2 sur NES, mais a également adapté le premier volet sur la console portable de Nintendo.
On prend les mêmes et on recommence
Duck Tales est un jeu de plates-formes mettant en scène Oncle Picsou. Ce vieux radin s’est mis en tête de trouver cinq trésors éparpillés à travers le monde dans le but d’élargir encore plus sa fortune déjà colossale. Il part en expédition avec l’aide de ses neveux Riri, Fifi et Loulou, de sa nièce Zaza, et de Flagada Jones. Le seul problème, c’est que cette peste de Miss Tick est aussi sur le coup, et va mettre des bâtons dans les roues à ce cher Picsou.
Le jeu commence dans la salle de contrôle. La liste des cinq pays étant disponible dès le départ, il est possible de choisir dans quel pays commencer, et de varier l’ordre dans lequel on veut compléter l’aventure. Bref, on n’est pas obligé de s’en tenir à l’ordre Amazonie - Transylvanie - Afrique – Himalaya – Lune, on fait ce qu’on veut. Le but dans chaque niveau est exactement le même, à savoir trouver le chemin vers le boss pour lui régler son compte et prendre son trésor dans le temps imparti. À vous de voir si vous voulez foncer droit au boss ou passer du temps à récupérer le plus d’argent possible en cours de route, chose qui aura une influence sur la séquence de fin du jeu, mais qui n’est en aucun cas obligatoire. Notez bien que passer du temps à explorer les niveaux permet de trouver des trésors cachés ou des capsules qui rallongent la barre de vie d’oncle Picsou, et d’amasser plus de diamants. On peut également tomber sur Mamy Baba, qui aide à recharger son énergie au maximum, et sur Flagada Jones qui propose de ramener le vieux grippe-sou dans la salle de contrôle pour y déposer le magot amassé, et choisir une nouvelle destination ou recommencer le niveau précédent.
Ce cher Picsou se sert du bouton A pour sauter, et du bouton B pour utiliser sa canne. Soit Picsou est au sol et il se sert de sa canne comme d’un club de golf pour détruire les obstacles, ouvrir les coffres, et éventuellement trouver des diamants cachés, soit il est dans les airs lors de la pression sur B et s’en servira alors comme d’un bâton Pogo pour rebondir, méthode infaillible pour occire les ennemis et les boss, mais également pour ouvrir les coffres. La plupart du temps, ces fameux coffres renferment des diamants qui font tourner le compteur des dollars amassés, mais ils peuvent également contenir des glaces ou des gâteaux, synonymes de recharge de vie, un item rendant Picsou invincible quelques secondes, une vie supplémentaire, ou encore une capsule supplémentaire pour rallonger la barre d’énergie. Cette dernière est composée de trois capsules au début du jeu, et peut être allongée jusqu’à cinq. En mode Facile, il faut se faire toucher deux fois avant de perdre une capsule d’énergie, alors qu’une seule touchette suffit en mode Normal ou Difficile. Quand Picsou a perdu toutes ses vies, c’est Game Over et on recommence tout au début, il n’y a pas de Continues.
Comme sur la NES ?
Les possesseurs du jeu NES vont commencer à se demander ce que peut bien apporter cette version Game Boy, puisqu’il n’y a jusqu’à présent aucun élément différent. Je pourrais faire une description archi-détaillée du bestiaire et des décors des niveaux que ça n’y changerait rien, ce sont les mêmes avec la couleur en moins. On a donc encore une fois les gorilles et indigènes en Amazonie, les fantômes et autres zombies en Transylvanie, les chauves-souris et mollusques bizarres dans les mines africaines, les lapins sauteurs et patineurs de l’Himalaya, et les robots sur la Lune. Même les musiques sont exactement similaires à celles de la version NES, mais sont un poil plus « stridentes », Game Boy oblige. On trouve toujours beaucoup de coffres et de pièces cachés dans les niveaux, de passages au travers de murs, et chaque pixel d’écran peut cacher un diamant, donc il faut tout explorer pour tout trouver. Picsou glisse toujours sur la glace, ne peut toujours pas utiliser son bâton Pogo sur la neige, et se verra à nouveau parachuté en Transylvanie pour se mesurer à Miss Tick une fois les cinq trésors trouvés. Ce jeu est-il une simple copie de la version NES ?
Non, et c’est ce qui le sauve de la mauvaise note. La version Game Boy a pour elle des niveaux différents, c’est-à-dire que ceux qui connaitraient la version NES sur le bout des doigts devront quand même faire un minimum de recherches pour en voir le bout. Ouf ! On a eu chaud…
Oui, cette version Game Boy est très semblable à la version NES, mais suffisamment différente pour qu’on prenne le temps d’y jouer, même si elle ne tient pas en haleine très longtemps du fait de sa trop grande facilité, défaut bien connu de la version NES. Les trois modes de difficulté n’y changent rien, et je n’ai pas vu de différence entre le mode Normal et le mode Difficile, si ce n’est qu’il faut éliminer les lapins sauteurs de l’Himalaya en l’air en mode Difficile, et qu’il n’est plus possible de le faire quand ils se baladent sous la neige comme en mode Facile ou Normal. Maigre différence, surtout quand on considère le faible nombre d’ennemis, principale raison de la trop grande facilité du soft. La durée de vie est donc faible, et on aura vite fait d’amasser un magot suffisamment important pour voir la « vraie » fin du jeu, seul élément qui pousse à y rejouer.
Côté réalisation, les graphismes et musiques sont corrects, mais on a droit à quelques bugs de son. Quelques ralentissements viennent également gâcher la fête, dont un énorme quand Flagada Jones fait office d’hélicoptère pour faire passer Picsou d’une plate-forme à l’autre, et ce n’est qu’un signe avant-coureur du manque de soin dans la finition de ce jeu. Il semble que Capcom ne se soit pas trop foulé en faisant une version très proche du jeu NES, mais en y incluant des erreurs de collision qui tapent légèrement sur les nerfs. Il n’y a rien de pire que de perdre de l’énergie pour cette raison, surtout quand on sort d’une partie sur NES.
Duck Tales sur Game Boy est un bon p’tit jeu qui vaut le coup d’être essayé, et laisse globalement un agréable souvenir. Outre sa difficulté trop peu élevée, il bénéficie d’une réalisation correcte mais non exempte de défauts, et surtout a le gros désavantage d’être, au final, moins agréable à jouer que son cousin sur NES de par un certain manque de finition.