Adaptation méconnue de l’excellent jeu Mega Drive du même nom, Maui Mallard version monochrome incarne la définition d’un mauvais jeu.
Explications.
Dans cette version, on incarne toujours Donald Duck sous le nom, peu évocateur, de Maui Mallard. Ce dernier doit retrouver l’idole de Shabum-Shabum pour éviter la destruction d’une île. Le secret de Maui ? Ce détective privé a le pouvoir, pas peu utile, de se transformer en Cold Shadow, ninja armé d’un long bâton-grappin. Pour progresser dans les niveaux, alterner entre les deux formes du héros sera de mise : les séquences avec le ninja seront plus orientées acrobaties et celles du détective plus axées tir au « pisto-cafards », toutes deux sur fond de plates-formes. En fait c’est comme EarthWorm Jim, mais avec deux formes différentes. Les stages sont assez variés : cela passe d’un manoir (même pas hanté) à des ruines antiques, par exemple. Quant aux ennemis c’est dans la même veine, allant des canards sauvages (littéralement !) aux ninjas maléfiques.
Malheureusement, lors de son passage sur Game Boy Maui Mallard a perdu l’un de ses principaux attraits, j’ai nommé la réalisation ! Contrairement à certains jeux comme les Donkey Kong Land , qui faisaient un bon travail à la fois sur les plans graphique et sonore, ici la conversion est totalement ratée. Les sprites sont petits et moches, les items se fondent dans les décors surchargés et se confondent avec les ennemis, les animations sont statiques à souhait, les bruitages sont stridents et les musiques, tirées directement de l’original, ont été très moyennement converties.
Les différentes séquences (saut à l’élastique, déplacement en idole tiki…) visant à apporter un peu de variété sont encore moins intéressantes que les phases « normales », vcar elles ne sont plus du tout amusantes. La faute à une réalisation trop peu engageante ; celle de Super Mario Land est bien plus agréable (c’est dire).
Mais le pire reste à venir : la jouabilité ! Déjà imparfaite, bien que suffisamment convaincante, dans la version MD, celle de la présente version est tout simplement une catastrophe, surtout au niveau des sauts. La console aux 4 boutons n’est pas du tout adaptée : il faut par exemple appuyer sur select pour changer d’arme, et laisser enfoncée la même touche pour changer de costume… Pas franchement pratique contre un boss, lesquels sont d’ailleurs totalement inintéressants. Pour les sauts, c’est simple : Maui saute soit à la verticale, soit il effectue une parfaite diagonale si vous laissez gauche/droite enfoncée. Combinez tout cela à une lisibilité médiocre des plus dérangeante, et on obtient un plaisir de jeu qui frôle le néant.
Quant à la durée de vie elle est correcte, similaire à l’opus MD, bien que les niveaux aient été racourcis et les stages bonus coupés au montage. Mais le jeu étant si mauvais, on n’aura sûrement pas envie de continuer, d’autant qu’il n’y pas de sauvegarde ni même de mots de passe. EN 1998…
Quand on compare le tout à Wario Land 2, sorti la même année, ça fait mal.
Assurément le pire jeu avec Donald.
Tableau des scores
Graphismes : 1.5/5. Le premier niveau n’est pas trop moche, mais dans l’ensemble, c’est particulièrement surchargé et illisible. L’animation des personnages est très faible. Bref, c’est indigne du Gameboy.
Jouabilité : 1/5. Quelques bonnes idées, très, très mal exploitées, par contre. Certaines actions ( s’aggripper aux murs ou aux cordes surtout ) ne sortent qu’une fois sur cent environ. Mention spéciale pour les sauts, catastrophiques, et la gestion des collisions exécrable.
Bande sonore : 1/5 Les musiques sont presque passables, mais les bruitages sont stridents au possible !
Durée de vie : 1.5/5. La durée du jeu est relativement correcte, mais pour ça, faut vouloir y jouer. A noter que le niveau aquatique « The Flying Duckman » a été évincé, tout comme les niveaux bonus « Babaluau Baby »…
**Au final : 4/20 - Catastrophe **!
Maui Mallard version Game Boy est juste un ratage pur et simple. Au lieu de créer une version inédite, ce qui paraîtrait logique, Bonsaï Entertainement nous refourgue le même jeu sur une console beaucoup moins puissante, avec moins de boutons.
Pas étonnant que le jeu soit si peu connu !