Cutthroat Island est un jeu vidéo Game Boy publié par Acclaimen 1996 .

  • 1996
  • Aventure

Test du jeu vidéo Cutthroat Island

1/5 — Bof… par

D’abord, pardon pour toutes les fois où j’ai assassiné des jeux. Parce que là j’ai trouvé du lourd. Du très lourd.

Cutthroat Island est tiré du film éponyme, un échec monumental connu en France sous le nom de l’Ile aux Pirates. Echec qui n’a pas empêché un multi-portage.

LA BELLE FLIBUSTIÈRE

Nous sommes en 1668 et la belle Morgan Adams, capitaine pirate, fait régner sa loi en Jamaïque. Son père assassiné ne lui a laissé qu’une partie d’une carte censée indiquer où se trouve le trésor qu’il a enfoui du temps de sa jeunesse de forban.

DE CAP ET D’ÉPÉE

Vous incarnez donc la flibustière dans un jeu de plates-formes orienté aventure et vu de profil. Il va vous falloir traverser neuf niveaux, parfois – rarement – conclus par un boss, afin de récupérer le trésor.

Vous commencez, une fois n’est pas coutume, en prison, avant de visiter la ville sous toutes ses coutures (rues, taverne, voyage en carrosse, « banlieue »). Puis vous prendrez le bateau pour l’île aux pirates, où vous visiterez la jungle, les falaises et la caverne aux trésors.

Morgan se dirige au moyen des directions gauche et droite, haut servant à sauter et bas à s’accroupir. Le bouton A permet de donner des coups de pieds pour se débarrasser des ennemis, et la touche B de les frapper à l’épée. Selon l’inclinaison de la croix directionnelle, les coups portés ne sont pas les mêmes. Par exemple, bas plus A vous fait réaliser une balayette, alors que avant plus B vous autorise à porter un coup d’estoc en lieu et place du coup traditionnel.

A vrai dire, vous apprendrez de nouveaux mouvements sur un écran dédié entre deux niveaux. Si vous vous dirigez vers l’arrière lorsqu’un ennemi vous attaque, Morgan se défendra s’il est proche ou reculera en lui faisant face s’il est un peu plus éloigné.

Au fil du jeu, vous pourrez récolter des fruits pour vous soigner, divers objets pour avancer (clé, statue, etc.) mais surtout des armes (couteau, pistolet, bombe). Celles-ci ne peuvent être utilisées qu’une fois et Morgan ne peut pas se déplacer avant de les avoir lancées.

UN COUP DANS L’EAU

Soyons honnêtes. Le scénario du film n’est qu’un prétexte à un jeu d’aventure dans le monde de la piraterie, rien de plus banal.

Graphiquement, on frôle souvent la catastrophe. Les sprites sont très peu détaillés et vraiment pas variés (il n’existe que trois types d’ennemis dans les cinq premiers niveaux !). Les décors sont souvent vides et deux des neuf niveaux sont identiques en tous points. Et pourtant, au bout de trois ou quatre niveaux franchement soporifiques, on commence à découvrir le jeu, et notamment certains décors bien plus poussés, tels que le navire pirate ou la jungle… Avant de replonger dans un ennui visuel total.

D’autant que les animations sont très désagréables. Peu variés dans leurs formes, les ennemis le sont tout autant dans leurs mouvements. Quant aux décors, rien ne bouge hormis un ou deux personnages qui vous jettent des objets contondants depuis leur fenêtre. Encore une fois, des exceptions existent, comme le niveau de la course sur le toit d’un carrosse. Morgan a une palette un peu plus étoffée quand même. Heureusement, c’est l’héroïne après tout.

Musicalement c’est l’hécatombe. Les thèmes sont rares, souvent discrets et lorsqu’ils ont le malheur de ne pas l’être, ils deviennent tout simplement inaudibles. Une catastrophe.

La jouabilité est elle aussi exécrable. On peut dire que Morgan a du retard à l’allumage, puisqu’il vous faudra à chaque fois compter une seconde entre le moment où vous appuyez sur le bouton et le moment où l’héroïne exécute l’action. Quant aux collisions, vous serez surpris de voir jusqu’où les ennemis peuvent vous toucher ! On se croirait dans certains mangas où rien que le déplacement d’air peut vous blesser.

Le dernier coup de poignard à vos petits nerfs arrive lorsque vous devez grimper à une corde puis sauter vers une autre. Je vous conseille vivement d’utiliser les save states et, juste pour déconner, comptez le nombre de fois où vous mourrez.

Et pourtant la difficulté n’est même pas monstrueuse. Les ennemis étant peu variés, il est facile de comprendre leur fonctionnement avec un peu de patience. Qui plus est ils ne sont pas très nombreux (cinq au total dans les deux derniers niveaux !). Vous mourrez finalement plus souvent à cause d’un saut mal calculé (impossible à calculer plus précisément) qu’en combat. Ah ben oui parce que tant qu’à faire vous perdez toute votre vie d’un coup si vous vous croûtez.

Et les neuf niveaux se traversent bien vite. Aucune replay value, rien pour sauver ce non-jeu. Si, je mets deux parce qu’on voit Geena Davis sur la jaquette du jeu.

Cutthroat Island