Vive le chess-fantasy !
Le chess-fantasy ? Késako ?
Castle Quest est un petit jeu atypique de la Gameboy. Vous connaissez tous le jeu d’échec où le but est de mater le roi adverse. Vous connaissez l’héroïc-fantasy avec son lot de sorciers, dragons, monstres. Et qu’obtient-on lorsque l’on mélange les deux vous avez deviné : Castle Quest
Le but du jeu est simple : Sur un plateau de forme plus ou moins chaotique, deux joueurs doivent éliminer le roi adverse tout en protégeant le leur. Facile à dire, beaucoup plus dur à faire. Au lieu des pions, fous et autres tours, les rois sont assistés de dragons, ninjas, momies et autres créatures du même acabit.
Chaque créature possède plusieurs caractéristiques : Des points de vie, une valeur de défense et une autre d’attaque. Ces valeurs permettent de déterminer les capacité de la créature en combat oui, vous avez bien lu : En combat !
Baston !
Comme aux échecs, lorsqu’une pièce arrive sur la même case qu’une pièce ennemie, il y a prise, mais, contrairement aux échecs classiques, ici la pièce agressée se défend. On entre alors dans l’écran de combat. A tour de rôle chacun des monstres en commençant par l’attaquant choisit une carte au hasard (ayant une valeur entre 1 et 10). Si la valeur de la carte est supérieure à la défense adverse, il touche sinon il rate. L’attaque est favorisée par un bonus de 1 qui s’ajoute aux cartes qu’il tire.
De plus il existe certaines cartes spéciales telles que le Valet qui permet de réattaquer aussitôt ou le Joker qui tue instantanément l’adversaire.
De même si un joueur voit que le combat tourne mal pour son protégé, il a toujours la possibilité de tenter de lui faire prendre la fuite afin de ne pas perdre sa pièce.
Bref les combats sont le point important de ce jeu : Il faut être capable d’attaquer avec une pièce exploitant les points faibles de la pièce adverse en lui coupant toute possibilité de retraite.
Mais pas que de la Baston !
Il n’y a pas que les combats bien sûr. Castle Quest possède aussi son propre système de magie : Certains montres peuvent en effet utiliser des sorts si ils se déplacent sans faire de combat. Il existe deux types de sorts : les attaques et les soins.
Dans la catégorie attaque, il y a par exemple le dragon qui à la fin de son déplacement peut cracher une boule de feu blessant les ennemis en face de lui ou il peut aussi faire une tempête de feu blessant tous les ennemis sur des cases adjacentes. Un bon moyen d’affaiblir les tanks adverses avant le coup de grâce.
A l’opposé, la magie de soin (par exemple celle de la Reine) fonctionne sur le même pricipe mais pour redonner des points de vie. Certains sorts plus puissants permettent même de ressusciter des créatures mortes.
En plus de cela, il y a un aussi un système d’expérience même si il est relativement simpliste : Il existe des cases avec des étoiles dessus. Il y a deux types d’étoiles différentes : des simples et des doubles. Si un monstre blanc va sur une étoile simple, il évolue’ (Oui, un peu à la manière des Pokémon). Ses capacités augmentent, ses sorts sont rechargés et parfois ses capacités de mouvement changent. Evidemment le même principe est appliqué pour une pièce noire allant sur une étoile double.
Bien entendu, ces cases magiques ne sont pas faciles d’accès et généralement se situe en plein camp adverse et donc il faut les atteindre sans mourir.
Castle Quest, Bestiaire Monstrueux
Il existe seize pièces différentes que vous pouvez utiliser voici une petite description de certaines d’entre elles.
D’abord le dragon dont j’ai brièvement parlé : Une pièce qui fait peur : des points de vies monstrueux des dégâts monstrueux avec une armure difficile à percer. A ceci s’ajoute des sorts d’attaque et une capacité de déplacement terrifiante de trois cases dans n’importe quelle direction. Bien géré, il fait mal très mal et je ne parle pas de sa forme évoluée. Dans les partie où vous possédez un dragon, c’est généralement lui qui tuera le roi adverse.
Le cyclope : Un des tanks du jeu. L’équivalent des pions aux échecs classiques : il n’avance que d’une case dans n’importe quelle direction et possède une défense pitoyable. Mais par contre il fait mal, très mal et sa faible défense est compensée par des points de vie nombreux.
A l’inverse, le karatéka possède une plus grande liberté de mouvement mais très peu de points de vie et de force d’attaque. Il mise tout sur sa défense hors du commun pour rouer l’ennemi d’attaques faibles mais nombreuses.
Plus original, on a le guerrier : il ne se déplace qu’en avançant, et ce n’est qu’après avoir évolué qu’il peut (difficilement) aller sur les côtés et en arrière pour attaquer le roi.
Et pour finir cette brève présentation, voici le classique sorcier : peu de points de vie, totalement inapte au combat, dur à déplacer (juste une case en diagonal), sa force réside dans ses sorts destructeurs qui lui permette d’attaquer de loin.
Malchanceux s’abstenir
Les parties se déroulent rapidement. Et si les premiers niveaux sont faciles, les choses se corsent très vite à cause du système de combat. Quelques mauvaises cartes au mauvais moment et paf, la situation que vous gériez parfaitement tourne au cauchemar et à la défaite. C’est un peu dommage de devoir recommencer un niveau complet juste parce que l’on a tiré un as au mauvais moment. Le facteur chance aurait à mon avis gagné à être légèrement moins présent.
Sinon, il existe 25 niveaux différents jouables soit en mode Quête’ (les uns après les autres) soit dans l’ordre de son choix en mode Select’ sachant que dans ce cas, il est possible de jouer à deux avec la même Game Boy et en plus il est aussi possible d’éditer les niveaux pour changer les pièces et la configuration du terrain. Ce qui peut permettre d’assurer un renouvellement des parties une fois les niveaux de base connus.
Castle Quest d’un point de vue technique
Graphisme : C’est un jeu Game Boy première du nom. Donc tout en noir et blanc avec des nuances de gris. Mais malgré tout, on reconnaît les pièces et le tout est assez mignon.
Son : LE point faible du jeu. C’est nul, très nul, même pour une GB. A jouer sans son, sous peine de se crever les tympans de désespoir.
Animation : Réduit à son strict minimum, ce n’est pas là que réside l’intérêt du jeu.
Difficulté : Hélas un peu trop élevée à cause du facteur chance trop présent, la même partie pourra être réussie sans effort ou devenir un véritable cauchemar en utilisant la même tactique.
Richesse : Le design des monstres et des niveaux est bien trouvé. Peu de choses à critiquer de ce côté-là, même si je pense que des sorts plus variés que je tape’ et je soigne’ auraient pu trouver leur place ici.
Scénario : Vous avez besoin d’un scénario pour jouer aux échecs, vous ? Moi, non.
Ergonomie : Pas top, dû au fait que la faible taille de l’écran GB ne permet pas d’avoir tout le temps les caractéristiques du monstre sélectionné sous les yeux. De plus l’éditeur n’est pas très ergonomique non plus.
Longévité : Vous le finirez pas en une soirée, le temps de trouver la bonne stratégie ET de réussir à l’appliquer pour les 25 niveaux. Vous aurez le temps de vous occuper. Et si vous jouez contre un humain, vous n’avez pas fini.
En bref : Un jeu rafraîchissant mélangeant avec bonheur les échecs et le jeu de rôle. Certes Castle Quest n’est pas parfait, mais ces défauts sont vraiment mineurs si ce style de jeu vous fait envie.