Bubble Bobble est un jeu vidéo Game Boy publié par Taitoen 1991 .

  • 1991
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Test du jeu vidéo Bubble Bobble

4/5 — Exceptionnel ! par

Tout bon retrogamer digne de ce nom se doit d’avoir entendu parler de Bubble Bobble ou de sa suite Rainbow Islands, ou tout au moins d’avoir déjà aperçu, au détour d’un coin d’écran, la tronche de ces deux dinosaures que sont Bubble et Bobble. Cette version Game Boy reste fidèle au concept original du jeu tel qu’il était sorti pour la première fois, ce qui fait que les amateurs du genre et autre habitués de la série ne seront pas dépaysés.

C’était quoi déjà l’histoire ????

Oui, j’avoue… Honte sur moi… J’ai oublié la raison d’être de nos deux héros… Je sais, c’est pas bien, mais les notices sont faites pour ça, non ? Euh… Celle de Bubble Bobble Game Boy fait un peu exception à la règle, et c’est bien dommage… Du coup, il vous faudra lancer le jeu pour avoir un semblant de scénario. J’insiste sur le semblant, parce qu’à part l’écran d’introduction où on vous dira de vous dépêcher d’aller chercher l’eau de vie afin de guérir votre frère (NON ! Continuez à lire ce test au lieu de vous diriger vers le placard à apéro !!), et bien on ne vous dira pas grand-chose. Bref, pas grand-chose à se mettre sous la dent pour l’amateur de scénars bien ficelés.

Ça faisait des bull-euh, c’était rigolo !

Bon, je répète pour les deux du fond qui connaissent pas encore le principe de Bubble Bobble. Le jeu se compose d’une pléiade de petit niveaux ou tableaux (100 pour la version Game Boy) où le but du jeu sera d’emprisonner vos ennemis dans des bulles que nos deux dinosaures ont le pouvoir de cracher. Vous allez me dire que c’est trop simple pour être vrai, et vous avez raison… Un fois qu’un ennemi est emprisonné dans une bulle, il faut faire éclater ladite bulle pour se débarrasser de l’ennemi en question définitivement. Tous les moyens sont bons, puisque vous pouvez sauter dessus, la traverser de gauche à droite ou de droite à gauche, ou encore la coincer contre un mur, la meilleure technique étant de la faire éclater avec les piques dorsales dont chaque dinosaure digne de ce nom est pourvu.

Seulement voilà, les bulles en question ont la fâcheuse tendance à pas vouloir se laisser éclater si facilement que ça. En effet, il arrivera régulièrement que le fait de pousser la bulle ne fera pas grand-chose d’autre que… de pousser la bulle sans qu’elle éclate. Il y a aussi les bulles qui aiment suivre les courants d’air invisibles, ce qui fait que vous les verrez se promener vers le haut ou vers le bas, à gauche ou à droite, et ceci de manière aléatoire. Je veux dire par là que rien ne vous indique dans quel sens les bulles vont commencer à flotter dans l’air, mais aucune inquiétude à avoir : elles suivent toujours le même trajet au sein d’un tableau.

Il ne vous reste donc plus qu’à être plus intelligents que les concepteurs du jeu qui ont tout fait pour que les bulles suivent des trajectoires qui ne vous arrangent pas. En effet, il vous faudra réfléchir un tant soit peu pour arriver à vos fins, et plus vous avancerez dans les tableaux, plus la tâche sera ardue. Si jamais vous n’arrivez pas à faire éclater une bulle dans un certain laps de temps, l’ennemi sera relâché, prendra une couleur plus foncée, et tentera de vous faire une tête au carré à vitesse grand V. En effet, les ennemis relâchés deviennent fous et vont beaucoup plus vite qu’avant. Il existe également une sorte de « Time-Up » invisible : lorsque le message « Hurry Up !! » apparaît à l’écran, tous les ennemis s’affolent et prennent cette couleur foncée, ce qui rendra votre tâche beaucoup plus ardue. De plus, un ennemi invincible fait son apparition dans le tableau et va avancer par à-coups jusqu’à ce qu’il ait réussi à vous faire la peau.

A noter que la durée pendant laquelle un ennemi reste dans une bulle avant d’être relâché varie d’une niveau à l’autre, tout comme celle du « Time-Up ». Ça permet aux programmeurs de rendre certains niveaux assez faciles nettement plus chauds à passer.

Bulles, bestiaire, et autres items

Différents types d’ennemis habiteront les tableaux que vous devrez traverser, leur nombre variant de 3 à 7. Ils répondent au doux noms de Super Socket, Bubble Buster, Incendo, Beluga, Stoner, Hullaballoon (36 15 ??), Willy Whistle et Coiley. Si les premiers ne font rien d’autre que de se balader gentiment, les autres ont la fâcheuse tendance à sauter, voler, ou encore à vous jeter des projectiles mortels qu’il faudra éviter.

Tous les 25 niveaux, vous devrez affronter un boss contre lequel vos bulles ne seront d’aucune utilité. Il vous faudra alors récupérer un item vous permettant de lui lancer des projectiles jusqu’à ce qu’il se retrouve lui aussi pris dans une bulle.

Cream vous attendra au niveau 25, Jam au niveau 50, Choco au niveau 75, et le boss final au niveau 100 (vous l’aviez pas vu venir celle-là, hein ?). Leur élimination signifiera la libération d’un esprit (resp. de la forêt, de la terre, de l’air et de l’eau) et la récupération d’un objet nécessaire à votre quête. Enfin, d’un point de vue théorique, parce que vous ne pourrez pas utiliser lesdits objets pendant les phases de jeu.

En plus de la bulle « classique », vous trouverez trois autres sortes de bulles qui peuvent vous faciliter la tâche dans les tableaux. La bulle de feu contient une flamme qui viendra allumer un incendie temporaire sur le sol une fois que vous aurez fait exploser cette bulle. Idéal pour atteindre les ennemis coincés dans un trou. La bulle à eau provoque une sorte de raz-de-marée qui fait des ravages dans les rangs ennemis pour peu que certains d’entre eux se trouvent sur son passage. Enfin, la bulle « éclair » contient… un éclair qui balaiera l’écran de droite à gauche ou de gauche à droite, suivant le côté par lequel vous aurez fait exploser la bulle.

Enfin, quelques items utiles vous aideront à avancer plus facilement, le meilleur d’entre eux étant le « warp » qui vous fera avancer de 5 niveaux d’un coup. D’autres items vous feront passer au niveau suivant, sans compter ceux qui transformeront tout l’écran en notes de musiques ou autres objets, qui devront être ramassés en un temps limité.

Le sempiternel 1-up ne manque bien entendu pas à l’appel, pas plus que l’item vous rendant invincible, plus rapide ou immobilisant vos ennemis. Bref, du grand classique.

Et c’est là que la bulle blesse…

Voyons voir ce que donne le jeu en lui-même…

Côté technique, y a quand même pas de quoi fouetter un dinosaure… Si Bubble et les ennemis sont convenablement dessinés, côté décors, c’est le grand vide intersidéral… Rien à se mettre sous la dent en décor de fond, et les murs ont beau être différents à chaque niveau, on tombe quand même rapidement dans la répétition. On aurait pu se dire que ce manque de décors a pour but d’empêcher le jeu de ramer, mais force est de constater que les effacements s’invitent régulièrement dans les tableaux, et ceci toujours au moment où des ennemis vous cherchent des noises. C’est logique, mais le fait de ne pas voir les projectiles qui vous arrivent dessus est plutôt frustrant, croyez-moi.

Côté jouabilité/maniabilité, on reste également un peu sur sa faim… Le personnage se contrôle relativement bien, mais on aurait aimé pouvoir changer sa trajectoire lors des sauts, ce qui aurait évité certains moments pénibles. Perdre des vies oui, mais quand on voit que ça va arriver et qu’on ne peut rien y faire, ça laisse un sentiment d’injustice. Parlons-en des sauts justement… Ils sont au nombre de deux : le saut long et le saut court (en distance, pas en hauteur). Et bien figurez-vous qu’il ne sera pas toujours facile de faire le type de saut choisi, alors que ce sera obligatoire pour survivre à certains passages. Là aussi, un effort supplémentaire aurait dû être fait.

Pour ce qui est de la musique, je dois avouer que j’ai un petit faible pour ce petit air entraînant, et j’espère que ce sera la même chose pour vous puisque vous devrez l’entendre pendant 96 niveaux (100-4 pour les boss). Les bruitages sont ceux de la Game Boy, correct mais sans plus. Ah si, lorsque vous aurez fini les 100 niveaux du jeu, vous aurez le droit de recommencer à nouveau avec des tableaux plus difficiles et une autre musique. Ces tableaux sont également au nombre de 100.

Ce point m’amène à vous parler de la difficulté, qui est selon moi irrégulière. Pour les premiers 100 niveaux, rien de bien compliqué en dehors des boss, puisque des items vous aideront très souvent à sauter des niveaux, surtout si vous bloquez un peu. Par contre, pour la seconde « quête », il vous faudra vous débrouiller tout seul et certains niveaux vous donneront du fil à retordre. Au final quand même rien de bien méchant si on fait preuve d’un peu de jugeote et de dextérité. Ce que je trouve le plus embêtant, c’est que les niveaux les plus difficiles ont été regroupés, mais pas forcément à la fin du jeu, ce qui donne une difficulté irrégulière. Bon, je vous l’accorde, le niveau 99 est pas piqué des hannetons, mais le reste finit par se passer d’une manière ou d’une autre.

Autre regret : seul le mode un joueur est disponible, alors que la force de l’arcade et d’autres versions consoles était quand même le mode multijoueur. J’imagine que ça serait devenu compliqué au niveau technique vu les points nommés ci-dessus, mais ça manque quand même et d’autres jeux Game Boy du même style ont montré que c’est tout à fait possible.

On échappe quand même largement à la bulle

Vous venez de le lire, Bubble Bobble version Game Boy souffre de défauts qui l’empêcheront de rentrer au panthéon du jeu vidéo. Néanmoins et malgré ces défauts majeurs, je dois avouer que j’ai quand même pris du plaisir à y jouer, et c’est quand même ce qui compte le plus dans un jeu vidéo. Le jeu séduit quand même grâce à son principe relativement simple et à cette mélodie qui reste bien dans les oreilles, et on avance tranquillement dans les niveaux tout en continuant à choisir « Continue » lorsque nos trois vies sont épuisées, et à noter soigneusement chaque mot de passe lorsqu’on se voit forcé d’interrompre sa séance de jeu.

Je dois dire que le jeu devient répétitif et un peu barbant à la longue, mais il laisse quand même un agréable souvenir et un petit goût de « rvienzi » (oui j’invente des mots, et alors ??). Je ne sais pas encore quand, mais je le ressortirai un de ces jours du placard.

Bubble Bobble