Boxxle est un jeu vidéo Game Boy publié par N/Cen 1989 .

  • 1989
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Boxxle

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Boxxle, mieux connu sous le nom de Sokoban, a été imaginé par Hiroyuki Imabayashi en 1980, et s’est rapidement imposé comme l’un des jeux de réflexion les plus intéressants et mieux construits qui soient… à tel point qu’il est fréquemment utilisé aujourd’hui dans l’étude de la « théorie de la complexité », l’étude formelle de la difficulté des problèmes en informatique. Ce portage Game Boy reprend trait pour trait le jeu d’origine, sans les téléporteurs, trous et autres fanfreluches qui dénaturaient son esprit d’origine. Dans Boxxle, vous dirigez un manœuvre dont la mission est de ranger un nombre déterminé de caisses aux emplacements prévus à cet effet. Plus on progresse dans les tableaux, plus le nombre de caisses augmente (on visualise alors le jeu de plus loin, de manière à ce que tout figure sur le même écran) mais la difficulté ne provient à proprement parler pas de l’augmentation du nombre d’items à ranger. Une fois de plus, la vérité est ailleurs.

Pour commencer, les tableaux de Sokoban sont des labyrinthes biscornus, avec des murs irréguliers et des goulets parfois étroits pour faire transiter les caisses. L’architecture générale des lieux se complique elle-aussi avec le temps. Mais la principale difficulté tient au fait que le petit ouvrier peut pousser les caisses mais pas les tirer en arrière. Autrement dit, si vous dirigez le caisse de manière à ce qu’elle se positionne contre un des murs extérieurs de l’entrepôt, vous pourrez uniquement la bouger à gauche ou à droite mais pas, par exemple, la redéplacer vers le centre du tableau. Dans la plupart des cas, si une telle situation survient, il ne vous restera plus qu’à relancer le tableau, à moins que vous ne puissiez la diriger d’un seul mouvement vers un des emplacements prévus.

Arrive alors la deuxième difficulté de Sokoban, la pire, celle qui vous fera lentement tresser la corde pour vous pendre.

Placer une caisse sur un emplacement n’est pas suffisant : encore faut-il la placer stratégiquement ! Certaines configurations rendront en effet impossible le placement de la dernière caisse si vous avez déplacé les autres au petit bonheur la chance. Il faut donc prévoir de nombreux « coups » à l’avance, ou agir en plusieurs étapes pour être certain que toutes les caisses puissent s’agencer. Quand on sait que les derniers tableaux nécessiteront parfois près d’un millier (!) de coups pour être clôturés… vous n’êtes pas au bout de vos peines…!

Réalisation technique :

Très sobre, Boxxle se concentre sur l’essentiel : pas de décors, pas d’animation superflue, des commandes réduites aux quatre directions et une bande sonore absolument insupportable que l’on coupe immédiatement pour se concentrer sur la résolution des différents casse-tête. Un bon point est qu’il est possible de « supprimer » le dernier coup effectué, en replaçant la caisse à sa position initiale, pour autant que vous ne l’ayez pas lâchée après l’avoir déplacé.

En bref : 18/20

Pour moi, Sokoban/Boxxle est un jeu absolument culte ! Le principe est très différent mais à part Tetris, je connais peu de jeux dont la théorie est aussi simple et dont la pratique est aussi complexe et nécessite la mise en œuvre d’autant d’ingéniosité. Bien plus difficile que le célèbre jeu de remplissage de lignes, Sokoban s’apparente en fait un peu aux échecs, dans le sens où il faut parfois réfléchir de très nombreux coups à l’avance afin d’être certain d’éviter toute mauvaise surprise dans le rangement des caisses successives. Attention cependant, car la difficulté s’élève très rapidement à des hauteurs insoupçonnées et si vous n’aimez pas les softs « 0% action », Sokoban va très vite vous raser. Dans le cas contraire, préparez vos aspirines car Boxxle va vous valoir quelques fameuses nuits blanches. Un must de l’histoire des jeux vidéos !

Boxxle