Au regard du nombre assez impressionnant d’épisodes (une soixantaine à ce jour en comptant les déclinaisons et compilations !), il est assez facile de se perdre dans la série des Bomberman. D’autant plus sur Game Boy, où le premier Bomberman GB s’est vu retravailler et renommer en Wario Blast pour son passage en Occident. Du coup, le Bomberman GB 2 japonais devient Bomberman GB aux États-Unis, et ce troisième volet reste confiné aux frontières de l’archipel.
ZE RETURN OF ZE REVENGE
Nous sommes sur la onzième planète de la nébuleuse Bomber, Owen. La vie y est plutôt paisible, jusqu’au jour où un terrible tremblement de terre frappe le monde. Apparaît alors dans le ciel l’Evil Bomber, entité toute-puissante née visiblement d’un croisement non-consenti entre Bomberman et Goldorak. Banni au-delà des mondes depuis des siècles, le salopard s’est libéré et convoite tout naturellement l’univers. Il a en outre volé les Bomber-Capsules, et ça, fallait pas !
BOMBI-BOMBO SUR SA MOTO
En dehors de quelques spin-offs un peu particuliers, les Bomberman suivent un principe simple et monolithique. Dans une arène vue de dessus et parsemée de blocs destructibles ou non, il s’agit de détruire ses adversaires en posant des bombes. Les bombes explosent symétriquement dans les quatre directions cardinales, et leur souffle n’est arrêté que par les blocs (au passage, le bloc est pulvérisé s’il était destructible) ou les personnages (et dans ce cas-là c’est la mort assurée). Le but du jeu est de rester le dernier debout.
Bomberman GB 3 étant un épisode sorti exclusivement sur le Game Boy monochrome, il mise plus volontiers sur son mode solo que sur le multijoueur, même si le câble link existait à l’époque. De fait, le menu de base est assez limité puisqu’il ne propose que deux modes de jeu, l’un scénarisé et l’autre non. Un système de sauvegarde existe aussi, mais uniquement par mots de passe.
Le mode principal vous envoie à l’assaut de sept niveaux eux-mêmes subdivisés en plusieurs arènes. La dernière arène de chaque monde est le repaire d’un boss qu’il faudra vaincre pour passer au niveau suivant. Contrairement à leur habitude, les arènes sont bien plus vastes que ce que le misérable écran du Game Boy laisse apparaître. Du coup, Bomberman GB 3 introduit une notion de scrolling plutôt rare au travers de la saga. D’ailleurs, il arrive que le défilement d’écran soit forcé, ce qui représente une source de danger non négligeable.
Forêt, fonds marins, volcan, espace… Les tableaux sont donc constitués de blocs destructibles et d’autres non, mais également de pièges (barrières électriques, sol glissant, précipices, coffres enfermant parfois des adversaires…), d’ennemis, voire même de mécanismes simplistes (arbres à faire tomber pour franchir une rivière, trampolines, etc.). Dans certains niveaux, il y a même un ou plusieurs ennemi(s) invincible(s). Il faut le « bomber » pour l’énerver, afin qu’il vous poursuive et, chemin faisant, dévore certains monstres autrement indestructibles.
Et comme toujours, un grand nombre d’objets sera à votre disposition, soit lorsque vous détruirez des blocs, soit lorsque vous tuerez vos opposants. Vous pourrez ainsi accroître la portée de vos bombes, le nombre d’explosifs posables simultanément, ou la vitesse de vos déplacements, mais aussi obtenir des bombes à retardement (elles n’explosent que si vous appuyez sur le bouton) par exemple. Vous amasserez aussi un grand nombre de cristaux, à dépenser ensuite au magasin qui apparaît à la fin de chaque monde. Ceci vous permettra d’acheter des Bomber Capsules, qui elles-mêmes vous donnent accès à quatre motos différentes !
Des motos ? Oui, vous pouvez choisir de commencer chaque stage à pied ou à cheval sur une moto. Chacune des motos a ses propres spécificités, comme par exemple vous permettre de sauter par-dessus les blocs indestructibles ou augmenter la puissance de vos bombes. Et autre avantage important, si vous vous faites toucher au guidon de votre engin, vous ne perdez que votre bécane, pas de vie. En gros, la moto remplit le même office que les kangourous des épisodes PC Engine.
JE MARCHE SEUL
Bomberman GB 3 est plutôt mignon, eût égard à la machine sur laquelle il est paru. Monochrome certes, mais les sprites sont assez détaillés et le design général franchement mignon, comme toujours dans la saga. Le jeu reste en outre d’une grande fluidité en toutes circonstances ou presque, les passages en scrolling forcé mettant tout de même à mal les capacités de la console. Et puis, comme on pouvait s’y attendre, les clignotements sont nombreux et parfois gênants. Côté musical, mon aversion pour les sonorités primitives que dégage le Game Boy m’empêche sans doute d’apprécier, mais je reconnais cependant que les thèmes (enfin d’ailleurs, LE thème) sont guillerets.
Sur le plan du jeu quoi qu’il en soit, il est difficile de prendre Hudson en défaut. La maniabilité est comme souvent parfaite, le jeu n’a rien de très complexe et les quelques mécanismes un tant soit peu novateurs auront tôt fait d’être assimilés par le joueur. Par contre, la durée de vie du mode solo est plutôt médiocre, et c’est bien là que l’on se rend compte qu’un Bomberman n’est rien sans un multi solide. Du coup, une fois l’aventure finie, on n’aura plus qu’à ranger le jeu sur l’étagère, et à le laisser prendre la poussière.