La série Turok sur Game Boy est un gage de sérieux et de qualité. Après 3 premiers épisodes réussis et intéressants, ce 4e opus était logiquement attendu au tournant. Est-il la première fausse note d’Acclaim sur la petite portable de Nintendo ? Parvient-il à faire mieux que ses prédécesseurs ? Voyons tout cela en détails.
L’ennemi de mon ennemi est mon ami.
Depuis Turok 2, la menace dinosoïde s’est scindée en 2 organisations, l’Amaranthine Accordance et l’Ordre Solidaire, qui se livrent désormais une propre guerre interne afin d’envahir et contrôler la Terre Perdue. Si, dans Rage Wars, vous deviez contrecarrer les plans des Dinosoids, cette fois-ci vous allez travailler pour eux ! Du moins pour l’une des factions, à savoir l’organisation de l’Ordre Solidaire. Ses intentions se limitant à ne contrôler que la Terre Perdue en épargnant notre planète Terre, Humains et dirigeants de l’OS ont donc un intérêt certain à voir disparaître leur ennemi commun. Et c’est bien évidemment à vous que l’on a confié cette mission. Si tout n’est que prétexte à partir au combat dézinguer du monstre à tout va, il faut reconnaître que le background est soigné et assez sympa ; c’est rare, alors je tenais à le signaler. Chaque niveau commencera donc par un prologue, accompagné au passage par de très beaux artworks. On passera l’éponge sur les nombreuses fautes d’orthographe car on saluera tout d’abord l’effort effectué pour ces mises en scènes.
Un gameplay bouleversé
On commence à y être habitué, la maniabilité des Turoks est très bonne et précise. Les mouvements sont toujours aussi bien décomposés, même s’ils restent aussi peu nombreux que dans Rage Wars ; à savoir, vous ne pourrez que courir dans toutes les directions, sauter et tirer, ce qui fait un peu maigre. Ce n’est pas tout : chose assez surprenante, la plus grande innovation du 3e opus a tout bonnement disparu ! De quelle innovation s’agissait-il ? Eh bien de son système de gestion de vos armes. Vous ne pourrez donc plus les upgrader ni les combiner ; en clair, plus aucune customisation n’est possible. Il en va de même pour votre bouclier, également supprimé et vous laissant bien démuni face aux attaques adverses. Les différents types de munitions sont également passés à la trappe, et c’est regrettable. Le titre conserve le système de sélection des armes de son prédécesseur. Par conséquent, seule une pression sur le bouton Select vous permettra de faire défiler vos armes, avec les avantages et inconvénients que cela représente (pratique pour continuer à esquiver, problématique lorsque l’on en recherche une bien précise). L’IA est correcte, vos ennemis ne sont pas trop coriaces à éliminer, et quelque part, heureusement ! L’une des nouveautés du titre est que désormais, les monstres réapparaissent de manière continue, ne vous laissant absolument aucun répit. Les fanas d’action apprécieront ce rythme intense, les autres trouveront ça vite saoulant. Autre nouveauté qui vaut se pesant de cacahouètes : vos ennemis laissent désormais tomber par terre des munitions ET des points de vie lorsqu’ils rendent l’âme. Ce qui paraît évident, vu comme vos munitions et barre de vie fondent comme neige au soleil… Le jeu n’est pourtant pas véritablement difficile, mais cette abondance d’ennemis oblige à rester concentré du début à la fin, et honnêtement, on arrive vite à saturation. Les séquences de shoot ‘em up font également leur grand retour depuis Turok 2, mais conçues ici avec un scrolling multidirectionnel. Elles vous placeront aux commandes de différents véhicules avant chaque niveau (tank, bateau, jeep, hovercraft). Ceux-ci étant plus lents dans leurs déplacements, ils vous demanderont un peu plus de doigté et de maîtrise, mais ça apporte un peu de variété qui, il faut l’avouer, est la bienvenue.
Une ambiance plus sombre
Graphiquement, Turok 3 est un jeu qui fait honneur à la Game Boy Color. Les différentes animations simultanées à l’écran sont stupéfiantes. Les décors sont variés et incluent de nombreux détails. Vous visiterez différents univers allant de la mer aux montagnes rocheuses, en passant par une base armée ennemie. Le style se veut toujours un mélange de 3D isométrique et de scrolling multidirectionnel, mais l’effet semble moins réussi que dans l’épisode précédent. En fait, c’est surtout que les couleurs sont ici beaucoup plus foncées que chez son prédécesseur, d’où cette impression trompeuse. Les animations sont toujours impeccables, les effets d’explosion ont même été retravaillés et en ressortent encore plus réussis. Le jeu est très fluide et se paie souvent le luxe d’afficher plusieurs ennemis en même temps à l’écran. Les bruitages ont encore été travaillés et améliorés, ils sont beaux et collent toujours aussi bien aux différentes actions. Les musiques sont elles aussi excellentes ; c’est, après celle du 2, la bande sonore la plus intéressante et entraînante de la série. Par contre, pour une fois, elles ne sont pas très nombreuses et reviennent donc assez souvent, dommage.
La boucle est bouclée
Ce 4e et dernier volet des aventures de l’Indien le plus connu de l’histoire des jeux vidéo conclut donc avec brio une saga commencée 4 ans plus tôt sur notre bonne vieille console portable. S’il ne révolutionne pas la série et n’apporte aucune innovation majeure, il remplit néanmoins sa mission en nous proposant un jeu beau, réussi, maniable, quoi qu’un poil répétitif. Cette série est décidément une valeur sûre et je vous invite à vous y essayer.
Bilan comparatif avec les autres titres de la série Turok sur le même support :
Un épisode qui se contente de « faire le boulot » et qui s’acquitte bien de sa tâche, même s’il aurait pu mieux le faire.