Quest for Camelot est un jeu vidéo Game Boy Color publié par Titusen 1999 .

  • 1999
  • Aventure

Test du jeu vidéo Quest for Camelot

2/5 — Presque bien par

Il y a des jeux qui nous motivent. Des jeux qu’on a tellement aimés, ou au contraire tellement détestés, qu’on pourrait en parler des heures.

Bonne nouvelle, Quest for Camelot n’en fait pas partie. Tiré d’un dessin animé - La Légende de Camelot en français - de la Warner que je ne connais pas, il adapte à sa convenance le mythique cycle arthurien, mais en beaucoup moins amusant qu’Alexandre Astier.

LA FILLE DE D’ARTAGNAN, OU D’UN AUTRE

Parmi les chevaliers de la Table Ronde, il y avait Sire Lionel, frère de Bohort et cousin de Lancelot. Il y avait parce qu’on peut en parler au passé maintenant qu’il est mort. Il s’est fait tuer par un certain Ruber, un méchant pas beau qui en veut au roi Arthur.

Vous, vous êtes la fille de Lionel, Kayley si ma mémoire est bonne. Vous souhaitez devenir chevalier histoire de :

1- faire honneur à papounet

2- faire bouffer ses c… ses ongles à Ruber

3- sauver le monde, comme dans tout jeu vidéo qui se respecte

ZELDA M’A TUER

Vous allez traverser huit chapitres probablement tirés de passages clés du film. Dans un monde vu de trois quarts haut A LA ZELDA, vous dirigez Kayley dans les seize niveaux qui constituent ces chapitres (deux par chapitre, donc).

Pour diriger la belle, rien de plus simple : vous appelez avec Start un inventaire A LA ZELDA et y sélectionnez deux objets parmi ceux que vous possédez, en les attribuant aux boutons A et B A LA ZELDA. Ces objets sont variés : pelle pour creuser le sol A LA ZELDA, épée et bouclier A LA ZELDA, flûte magique en corrélation avec un oiseau A LA ZELDA, bracelet A LA ZELDA…

Dans les chapitres, diverses missions A LA ZELDA vous seront imposées, la plupart du temps en parlant à des NPC A LA ZELDA. Course de luge, recherche d’objets, élimination d’ennemis, résolution d’énigmes, parfois en temps limité, rien ne vous sera épargné. Souvent c’est votre pote Merlin, tel un sage A LA ZELDA, qui vous les imposera afin de tester votre courage et de vous offrir un quelconque bonus.

En effet, il peut vous offrir un container de coeur supplémentaire A LA ZELDA ou un gros rubis A LA ZELDA histoire de gonfler votre bourse (au singulier, on parle bien du truc pour transporter votre argent puisque vous êtes censé être une fille). Notez d’ailleurs que vous pourrez trouver d’autres containers ou rubis dans des endroits du décor cachés A LA ZELDA.

Pour en revenir à Merlin, vous le retrouverez à la fin du chapitre, après avoir vaincu le boss. Il vous expliquera la suite de votre mission, vous permettra de sauver gratuitement - vous pouvez sauvez n’importe où dans le jeu mais cela vous coûte 30 rubis - et, si vous avez découvert tous les secrets du chapitre, vous offrira un morceau de carte. Une fois complète, cette carte change la fin du jeu. Fin idéale = carte complète, donc.

Enfin, histoire de faire plaisir à mon correcteur préféré, voici ce à quoi vous devez vous attendre, un exemple de lieux et d’ennemis : le village de départ envahi de soldats de Ruber, le château plein de fantômes, le monde de neige, des cavernes pleines de chauves-souris, d’autres grouillants de rats, le marais des dragons ou encore la forêt et ses plantes carnivores.

QUEST FOR IDENTITY

Peut-être que le jeu suit l’histoire du film, peut-être pas. Je ne suis pas Normand mais je le répète : je n’ai pas vu le dessin animé.

En tout cas les cutscenes nous montrent des personnages très stylisés, un design un peu à la Hercule, le DA de Walt Disney. Il faut aimer le genre, mais c’est plutôt sympatoche. Par contre en cours de jeu ça ressemble vaguement A DU ZELDA, avec des persos en super-deformed, mais mal fait. Là où ZELDA est mignon et cohérent, Quest for Camelot est laid et disproportionné.

C’est pas beau donc, et pas très varié niveau animation. Tous les ennemis se contentent de va-et-vients incessants, et les NPC sont juste des statues qui parlent.

Musicalement c’est l’hécatombe. Il n’y a qu’un seul thème pour tout le jeu, et si vous n’aimez pas les sonorités comme si on jouait du pipeau devant un micro avec un maximum de Larsen, je pense que vous n’apprécierez pas.

Tout ceci aurait pu être une broutille (enfin, les retrogamers ne jouent pas forcément à des jeux très impressionnants techniquement) si la jouabilité avait été décente. Hélas, malgré tous les « A LA ZELDA » qui émaillent ce test, n’est pas Nintendo qui veut. La portée de l’épée est ridicule et donc bien souvent, vous vous ferez toucher de manière fort injuste. Les sauts (vous pourrez sautez, non pas avec une plume A LA ZELDA, mais avec une écaille…) sont ridicules aussi et vous chuterez bien souvent avant de comprendre que le savestate est votre meilleur ami. Même la précision nécessaire pour ramasser un objet est agaçante.

Du coup la difficulté est assez élevée, d’autant que les ennemis réapparaissent dès que vous changez d’écran. Et ne parlons même pas du dernier combat : le boss a trois barre de vie, vous ne pouvez pas sauvegarder et la seule manière de le tuer lors de sa dernière transformation ne vous sera indiquée nulle part. Du coup je vous le donne avant que vous ne pétiez un câble : il faut frapper la pierre du milieu au moment où Ruber effectue son attaque tournoyante. Vous voilà prévenus. SOS Antekrist, à vot’ service.

Un jeu qui vous tiendra en haleine un bon moment, pour peu que vous soyez patients et grands copains de la sauvegarde d’état. Et que vous soyez pas trop délicats en terme de qualité visuelle et sonore. Et que vous vous foutiez que ce soit un pur plagiat. Oui, ça fait beaucoup de conditions sine qua non.

Quest for Camelot