Le futur nous réserve encore bien des malheurs. Les extraterrestres ont de nouveau entrepris d’envahir notre belle planète bleue. Que des jaloux ! Avec leur armada, ils balayent en un clin d’œil les défenses humaines. Alors que tout espoir semble éteint, les forces terriennes font appel à vos talents de pilote pour manœuvrer le dernier prototype ultra révolutionnaire « de la mort qui tue » : le Project S-11. Et blablabla, et blablabla …
Encore un proto salvateur :
Après cette introduction sommaire des plus banales comme dans tout bon Shoot Them Up, vous voilà aux commandes du vaisseau le plus puissant jamais construit. Ca va chier pour ces satanés aliens ! Cet engin ressemble étrangement à l’avion rouge de Raiden et emprunte également le classicisme de ce jeu. Ainsi, le prototype est principalement équipé d’armes conventionnelles ou plutôt traditionnelles. Elles tirent toutes vers l’avant avec un angle plus ou moins fermé, et se ressemblent beaucoup trop pour que vous preniez un réel plaisir à toutes les tester. Leurs caractéristiques assez proches ne permettent pas de mettre en valeur une arme en fonction d’une situation donnée. A vrai dire, après avoir adopté l’une d’entre elles, vous la garderez jusqu’à la fin du jeu. Néanmoins, il existe une attaque qui se différencie des autres, il s’agit d’une sorte de lance-flammes. Elle envoie des projectiles vers le haut de l’écran, qui par la suite redescendent vers la bas. On visualiserait presque un feu d’artifice. L’effet est sympathique, mais la force de frappe est un peu faible, limitant son utilisation.
Tire, vas-y tire !
Outre les armes classiques, on note la même banalité dans le déroulement des niveaux. A travers 8 stages, on revoit les poncifs du genre. Parmi les éternelles séquences, il y a celle de la campagne, du volcan, de la glace, de l’espace, etc. Idem, les stratégies offensives des ennemis ne brillent pas par leur variété ou leur complexité. Dès le premier level, on assiste à 80 % de l’ensemble des attaques adverses. Les extraterrestres suivent tous un parcours bien précis et ne dévient pas de leur marche. De plus, chaque type de vaisseau exécute une attaque unique, qu’ils répèteront quelle que soit la mission. Alors, on a légèrement l’impression de faire toujours la même chose dans ce Shoot Them Up. Comme dit précédemment, Project S-11 est très basique. Les actions du joueur se limitent simplement à tirer comme un bourrin sur tout ce qui bouge. Il n’y a guère de stratégie d’évitement à opérer, car les aliens ne canardent pas énormément. L’écran ne se surcharge donc pas de tonnes de balles. Project S-11 demeure donc très basique et aussi très bourrin. Pour briser la monotonie, 2 boss apparaissent dans chaque level, le premier au milieu et le second à la fin. Cependant le boss de fin de niveau n’offre pas de challenge mémorable. Son sprite de taille imposante peut impressionner, mais ses mouvements prévisibles ne présagent pas d’une tactique ni compliquée ni intéressante pour le vaincre.
Réalisation :
Graphismes : A première vue, ce Shoot Them Up ne paye pas de mine. Ces décors, sans être vraiment moches, n’attirent pas l’œil à cause de leurs coloris assez fades. Néanmoins les graphismes s’améliorent ensuite jusqu’à retenir le regard. Le niveau 5 au cœur du volcan présente de jolies distorsions qui simulent la chaleur extrême dans cette fournaise.
Animation : Malgré les capacités réduites de la Gameboy Color, on n’observe aucun ralentissement, seulement quelques très faibles clignotements. Le scrolling ultra-fluide est vraiment très propre.
Jouabilité : Le vaisseau se manœuvre à merveille et comme l’animation ne présente aucun défaut, la maniabilité n’en est que meilleure. Les développeurs ont trouvé un moyen de vous faire participer intensément au jeu. En effet, toutes les armes disposent d’un auto-fire, mais certains ont une cadence de tir plus élevée quand vous tambourinez sur le bouton A, alors vous allez taper comme un malade sur la console !
Durée de vie : Project S-11 n’oppose pas beaucoup de résistance. Quand le joueur a trouvé son arme de prédilection, et qu’il l’a augmentée au maximum, il lui suffit de tirer comme un gros bourrin pour avancer sans grande difficulté. De plus, le vaisseau possède un bouclier qui résiste à plusieurs attaques et qui se recharge avec le temps. Ainsi, les erreurs ne se sanctionnent pas par la perte immédiate d’une vie.
Son : Le meilleur pour la fin ! Les musiques très rythmées vous soulèveront dans chaque niveau. Rapides et répétitives, elles se rapprochent du style dance / techno. Par exemple, le morceau très entraînant de la 5ème mission monte en puissance, il vous porte et vous pousse à faire des exploits.
Le mot de la fin :
Project S-11 est certes classique, mais n’en demeure pas moins amusant. Il faut avouer qu’il n’est pas aisé de créer des Shoot Them Up verticaux de qualité sur console portable, alors que la GameBoy possède de bons Shoot horizontaux. Dans les Shoot verticaux, les décors de fonds très importants doivent être détaillés pour retenir l’attention, malheureusement la GameBoy Color, avec sa faible résolution et ses couleurs réduites, ne peut afficher des décors attractifs. Au contraire, dans les Shoot horizontaux, toute l’action se situe au premier plan et les fonds d’écrans moins essentiels n’ont pas l’obligation d’être inoubliables. Toute la puissance de la console au service des arrières-plans ne peut être utilisée pour l’animation des sprites, ce qui fait que Project S-11 reste traditionnel sans grands moments forts. Pas de tactique particulière pour finir un niveau, seulement bourriner. N’empêche qu’il demeure amusant grâce à une bonne dose d’action intense et soutenue, qui est supportée par une musique ultra-speed.