Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Magical Chase fut, au début des années 90, un shoot’ em up mythique de la PC Engine. Certains se souviendront en effet de ce jeu loufoque où, comme pour beaucoup de titres de la console de NEC, l’originalité régnait en maître. Ici, pas de vaisseaux, lasers ou je ne sais quoi d’autre. Non non, juste une petite sorcière, un balai et d’autres fantaisies tout droit sorties de l’imagination des concepteurs.
C’est ainsi que je vous présente aujourd’hui ce Magical Chase sur GameBoy Color. N’y voyez ici aucune suite ou séquelle que Nintendo nous aurait pondue. Il s’agit seulement du même jeu, remanié techniquement pour son adaptation sur GBC.
Enfourchez votre balai, c’est parti !
Dix ans séparent les deux jeux et pourtant rien n’a changé, vous incarnez toujours une jeune sorcière partie on ne sait trop pourquoi combattre les forces malfaisantes. Enfin, peu importe le scénario, vous l’aurez compris, il va falloir tirer sur tout ce qui bouge. Et je peux vous dire qu’il y a de quoi user de votre baguette magique. La quasi-totalité de vos ennemis est identique au jeu original. J’aurais bien du mal à vous les décrire, ils sont, comment dire… indéfinissables. On voit des poules mi-femme mi-volaille, des étoiles de mer en skate, des cochons avec des ailes, des nounours de 5 mètres, des hérissons, des chats ou même des sortes de… boîtes de conserve volantes. Bon, je m’arrête là sinon on va me prendre pour un fou. Toujours est-il qu’ils détiennent chacun des piécettes qui vous seront bien utiles pour votre quête. Ramassez-en un maximum : elles vous permettront, lorsque vous trouverez un magasin en cours de route, d’acheter de la vie, de nouvelles armes ou une meilleure vitesse pour votre balai. Etrangement, l’homme-citrouille qui tenait la boutique sur PC Engine a disparu ; ici vous aurez affaire à une très belle jeune femme, sûrement l’individu le plus normal et rassurant du jeu. Bref, achetez, achetez ! Ces objets vous seront indispensables, d’autant que le magasin est souvent situé avant les boss.
A part ça, c’est classique : on avance, on dégomme tout, on perd et on recommence… L’archétype même du shoot ‘em up. Sachez tout de même que votre vie sera décomptée sous forme de cœurs, au nombre initial de 8. Je n’ai pas besoin de vous dire que vous pourrez, moyennant une certaine somme d’argent, faire augmenter ce capital.
Voilà, si vous avez bien tout suivi vous aurez compris que l’originalité de Magical Chase réside dans cet astucieux système d’argent : détruire l’ennemi tout en récupérant et gérant le maximum de sous-sous. Un brin de stratégie, ma foi tout à fait bienvenu dans un jeu au départ, avouons-le, violent et brutal mais à l’esthétique indéniablement bon enfant. Un bon cocktail quoi…
Votre aventure se déroulera à travers 6 univers assez variés. Là aussi, comme pour les ennemis, dur de les définir, ils ont chacun leurs couleurs, leurs pièges et tout ce qui va avec… Petit coup de cœur pour le dernier monde, un enchaînement de 5 boss dans une atmosphère baroque à souhait. Un pur bonheur vidéoludique.
Aïe, aïe, aïe, de la PC Engine sur GBC !!
Graphismes :
Comme l’indique le titre, le passage entre les deux consoles, l’une de salon et l’autre portable, a porté ses effets avec lui : le jeu est nettement moins joli mais en relativisant un peu, je dois dire que pour des graphismes de GBC, c’est plutôt hallucinant. C’est presque de la GBA. Et puis, le jeu a beau être de moins bonne facture, visuellement, que l’original, l’animation est toujours aussi dynamique et l’écran reste, comme son prédécesseur, aussi bourré de détails graphiques qui titillent et agitent admirablement l’œil. Bref, une bonne animation, des couleurs et des décors toujours aussi excellents mais qui ont tout de même un peu terni si on les compare à ceux de la PCE.
On notera en plus quelques légers ralentissements, voire bugs qui pourront être parfois gênants pour le joueur.
Son :
Ce sont les mêmes musiques et on s’en réjoui. C’est rythmé, mélodique et ça conviendra, malgré la médiocrité sonore d’une GBC, à ravir les oreilles les plus exigeantes.
Maniabilité :
Pour tout vous dire, je trouve le perso un peu lourdaud, on ne retrouve plus tellement la jouabilité qui faisait le bonheur des joueurs de PC Engine. Cela reste malgré tout convenable et, dans l’ensemble, assez maniable.
Durée de vie :
Aucun niveau ajouté ni enlevé. Au total, les 6 mêmes mondes répartis sur 2 modes de difficulté, contrairement à trois sur la PC Engine. Notez que cette fois-ci, les 6 niveaux sont disponibles que ce soit en facile ou difficile, alors que sur la PCE, le mode facile ne détenait que les trois premiers.
Bref question durée de vie, ça s’avère plutôt bon : le jeu est toujours aussi fun et vous promettra de bonnes parties sur votre console portable, même si on aurait aimé un peu de nouveauté…
Intérêt et conclusion
Cette adaptation est bien meilleure que je ne l’aurais pensé. Techniquement, on est loin des prouesses de la console de NEC mais pour de la GBC, c’est tout-à-fait acceptable. C’est même, pourrait-on dire, exemplaire. Du côté du déroulement du jeu, ça n’a pas changé d’un iota. Les décors, les objets, l’emplacement des ennemis… tout est identique. Même la dynamique et le plaisir de jouer sont toujours intacts. Seul changement du côté de la difficulté : le jeu est bien plus facile et ne possède en aucun cas le challenge que proposait le premier Magical Chase. Les aficionados du jeu original risquent d’être déçus.
8/10 comme pour le Magical Chase sur PCE. On aurait envie de mettre 9, voire 10 tellement le jeu frise la perfection. Mais on préfèrera malgré tout se retourner vers le jeu original, bien mieux réalisé et doté d’un meilleur challenge. Mais si on tient compte des possibilités d’une GBC, il faut avouer que le travail est remarquable.
Bref, Magical Chase GB est un jeu loufoque, fun, dynamique, prenant, délirant, maniable instinctivement, superbe techniquement, fabuleux tout simplement. Un véritable bijou sur cette chère console de Nintendo, à réserver malgré tout aux fans ou aux possesseurs d’une GBC désireux d’avoir un tel jeu dans leur poche. Pour les autres, je vous conseille plutôt la version PC Engine, un poil plus… belle, difficile et qui reste tout de même l’aînée de ces deux petits chefs-d’œuvre.
Ça vous dit un p’tit patch ?
Même si le jeu ne possède pas des tonnes de textes, sachez qu’il existe un patch de traduction disponible chez nos amis de Generation IX.
Une seule adresse –> http://generation9.kanshima.net/