Dragon Quest Monsters est un jeu vidéo Game Boy Color publié par Enixen 1998 .

  • 1998
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Dragon Quest Monsters

3/5 — Très bien par

L’une des toutes premières sagas de RPG sur consoles, Dragon Quest a, au fil des ans, grossi jusqu’à devenir une série incontournable. Grossi, grossi, t’es marrant toi : y’a que huit épisodes. Oui mais non, mes amis. Car en plus de la série principale, Enix a accouché d’un grand nombre de spin-off. Ainsi, ce Dragon Quest Monsters est-il le premier opus d’une sous-saga qui en comprend cinq jusqu’à présent. DQM, ou la rencontre de la franchise avec… les Pokemon.

MONSTRES ET COMPAGNIE

Terry ne veut pas se coucher, quand bien même sa sœur le poursuit à travers toute la chambre pour le mettre au lit de force. Terry est un jeune enfant, et comme tous les gamins il est insupportable et surexcité. Pourtant sa mère l’a prévenu : « Si tu ne te couches pas, des monstres viendront t’enlever dans la nuit » qu’elle lui a dit.

Finalement, Terry entend raison et se couche. Mais il est réveillé dans la nuit par un vacarme épouvantable dans la pièce voisine. Il voit alors apparaître un monstre noir qui enlève… sa sœur (comme quoi les parents, ça dit souvent n’importe quoi). Peu après, un monstre blanc, identique au premier en dehors de la couleur, lui apparaît pour lui dire qu’il est l’Élu, et qu’en tant que tel il doit sauver le royaume des arbres en participant à un tournoi de monstres. Et la frangine dans l’histoire ? Eh bien si Terry gagne, il pourra réaliser n’importe lequel de ses souhaits. Cependant rien ne nous dit s’il préfèrera sauver la sœurette ou gagner son poids en magazines cochons…

DONJONS ET DRAGONS

Quoi qu’il en soit, Dragon Quest Monsters est un RPG, mais un RPG à la Pokemon. Hola, hola, je t’arrête tout de suite Lucienne, c’est loin d’être un plagiat. L’idée de capturer, dresser et faire combattre des monstres date des premiers DraQue. Ceci dit, si Enix en a fait un jeu complet, ce n’est sans doute pas étranger au succès phénoménal des monstres de Nintendo à l’époque. Pour autant, DraQueMon est bien différent.

Le point névralgique du jeu est le village de l’arbre. Depuis ce dernier, vous pourrez accéder à tout ce qui vous intéresse. Mais voyons pas à pas comment se déroule le jeu.

Pour commencer, il vous faut des monstres, ce qui nous amène tout naturellement à causer capture. Vous commencez votre aventure avec un Slime de base, et tout au long du jeu vous allez pouvoir ouvrir des portails.

Ces portails donnent sur des donjons constitués de plusieurs paliers. Pour passer au palier suivant, il faut trouver un trou au sol, en sachant que les niveaux sont générés aléatoirement. Pour terminer le donjon, il faut vaincre le boss.

Mais ce serait un peu trop facile sans une bonne dose d’ennemis. Ainsi, tout au long de vos pérégrinations, vous trouverez des combats aléatoires contre un ou plusieurs adversaires. Se présente alors à vous un menu d’actions composé de quatre commandes : Fight laisse vos monstres attaquer comme bon leur semble, Command vous permet de leur dicter des ordres (attaquer en force, utiliser une capacité spéciale, défendre…) tout en sachant qu’ils ne vous obéiront pas forcément (pour être sûr qu’ils obéissent, il faudra les entraîner longuement), Item vous permet d’utiliser un objet de soin ou d’attaque avant que vos monstres n’écharpent ceux d’en face, et Run vous propose de tenter de fuir.

En fin de combat, vos monstres gagnent de l’expérience et, s’ils grimpent en niveaux, ils peuvent apprendre de nouvelles capacités. Et si vous avez vraiment beaucoup de chance, le dernier monstre adverse tué pourrait demander de se joindre à vous.

Cependant, pour augmenter vos chances de capture, vous pouvez utiliser un objet bien particulier : la viande. Il en existe de plusieurs qualités, et si les ennemis de base se laissent capturer avec un simple bout de côtelette, il vous faudra parfois plusieurs morceaux de filet avant de capturer les streums les plus balèzes.

Et donc vous voilà désormais avec une équipe de tueurs. Vous pourrez alors vous rendre dans l’arène, ce qui nous amène à la deuxième phase du jeu : le combat.

Pour terminer le jeu, vous devrez participer à un tournoi de dresseurs. Mais avant d’y être accepté, il faudra franchir un à un les huit niveaux de l’arène, chaque niveau étant constitué de trois combats. Chacun d’entre eux est payant (sauf le premier), mais vous trouverez de l’argent dans les donjons, de même que des objets de soin ou de la viande.

Chaque niveau vous oppose à des dresseurs de plus en plus forts, et dès que vous terminez un niveau vous débloquerez de nouveaux portails. Et c’est tant mieux, car pour espérer vaincre les dresseurs du niveau suivant, il vous faudra des monstres de plus en plus puissants.

Seulement voilà : les monstres de base que l’on trouve dans les donjons ne suffisent pas forcément pour triompher dans l’arène. Et c’est là que j’en viens au troisième moment-clé du jeu : le dressage. Celui-ci consiste à faire augmenter de niveau vos bestioles, mais pas seulement.

Les monstres que vous capturez se rendent à la ferme d’élevage. Les places sont limitées, alors il vous faudra parfois éjecter des monstres devenus inutiles, ou les faire dormir (car un monstre endormi ne prend pas de place dans la ferme). Par contre, en restant éveillés, vos monstres augmenteront en expérience sans que vous ayez besoin de les prendre dans votre équipe. A vous de choisir.

Ensuite, vous pouvez les marier. Pour ce faire, c’est comme dans la vraie vie (ou pas) : il vous faudra un papa et une maman, un garçon et une fille. Difficile de déterminer le sexe des monstres que vous capturez, mais cette précision sera indiquée si vous choisissez l’option Check à la ferme.

Le prêtre des monstres peut donc marier deux monstres de sexe différent, et ceci permet d’obtenir un œuf (d’ailleurs, imaginer un Zombie saillir une Licorne a quelque chose d’immonde qui filerait des boutons même à Clara Morgane). L’œuf obtenu dépendra de la combinaison de monstres choisie - les monstres sont de diverses familles - et acquiert les compétences des parents. Vous pouvez ensuite choisir de faire éclore l’œuf afin de récupérer le petit et de le prendre dans votre équipe pour l’entraîner.

Les règles d’élevage et de mariage sont en réalité bien plus complexes que cela, je pose ici uniquement les bases. Tout vous sera expliqué durant le jeu par les nombreux PNJ du village de l’arbre.

A propos de ces personnages, retournons au village pour la dernière étape de notre périple : les extras. Car outre tailler la bavette avec vous, les PNJ ont de nombreuses utilités.

Vous trouverez par exemple des magasins pour acheter de la viande ou des objets de soin (attention, votre inventaire est limité à vingt objets), une banque pour sauvegarder votre or ou vos objets - car si vous mourez dans un donjon vous perdrez la moitié de tout ce que vous possédez -, le roi des médailles qui, comme dans tous les DraQue, vous récompense lorsque vous lui amenez des mini-médailles, ou bien encore des personnages qui voudront marier leurs monstres avec les autres.

Vous trouverez également des gens qui vous demanderont de leur apporter un type de monstres particulier. Si vous accédez à leurs demandes, la plupart du temps vous obtiendrez un portail. Oui, de ces mêmes portails qui mènent aux donjons. Sauf que ceux-ci sont totalement secondaires.

Un dernier mot sur le menu hors combat dont je n’ai pas encore parlé : il s’appelle avec le bouton A et permet de visualiser les statistiques de votre équipe de combat, d’utiliser un objet, mais aussi d’accéder aux options qui permettent entre autres de sauvegarder, à tout moment sauf dans les donjons.

UNE QUÊTE PAS SI HÉROÏQUE QUE ÇA

Si l’on devait faire la balance entre les pour et les contre, Dragon Quest Monsters s’en tire tout juste avec une mention passable.

Du côté des bons points, saluons une qualité graphique assez satisfaisante pour le support. C’est loin d’être magnifique, mais les graphismes se rapprochent de ceux des Zelda GBC, ce qui n’est pas la moindre des références. Réussi également, le gameplay. Les phases de combat sont simples d’accès, l’élevage est par contre bien plus nébuleux. Néanmoins, les nombreux tutoriels permettent de s’en sortir facilement. Dernière satisfaction, la durée de vie est plus que généreuse. On comptera une soixantaine d’heures de jeu pour boucler le jeu à fond, ce qui est vraiment pas mal pour un jeu Game Boy.

Pour le reste, c’est nettement moins réussi. Pas trop grave, la partie musicale est ennuyeuse au possible et la vitesse de progression est très lente. Plus ennuyeux, le game design est mal foutu. Le jeu se montre très rapidement répétitif, que ce soit dans le déroulement même de la quête (donjon, élevage, achat, arène, et rebelotte), ou dans la traversée même de ces donjons, qui se révèle rapidement rébarbative. Sans oublier que les combats sont nombreux, et que la difficulté est importante (la faute à des montées en niveaux très longues et à des monstres qui n’obéissent pas forcément aux injonctions).

Il faudra donc se montrer particulièrement motivé pour venir à bout de ce DraQueMon. Comme il en faut pour terminer un Pokemon, hein. Ni plus, ni moins. Le principe est le même, et vu que je n’aime pas particulièrement les uns je ne peux pas me satisfaire non plus des autres. Mais les amateurs des bestioles de Nintendo devraient apprécier.

Dragon Quest Monsters