Appelé Bugs Bunny et le Château des Catastrophes en France, Crazy Castle 4 suit une longue tradition de jeux de plates-formes / réflexion dédiés au lapin de la Looney Tunes.
Et en plus, deuxième effet Kiss Kool, le jeu est bon.
LAAAPIN ? Oué, TKK TKK
Je crois que c’est un peu toujours le cas dans les épisodes de la série : Mr Bunny a reçu une lettre un beau matin (ou un soir. J’en sais rien, on s’en fout c’est juste pour meubler la phrase), une lettre lui indiquant qu’il avait hérité d’un superbe château. Oui, mais voilà, il va falloir aller réclamer votre dû, et nombre de personnes ne l’entendent pas de cette oreille (de lapin).
PEAU DE LAPIN, LA MAÎTRESSE EN MAILLOT D’BAIN
Vous allez devoir traverser six mondes composés chacun de trois à cinq niveaux. Ensuite vous parvenez au château, et là encore sept mondes de six à huit niveaux chacun. Bref, vous en aurez pour votre beurre avec plus de soixante-dix niveaux.
Chacun se présente un peu de la même manière : ce sont des niveaux fermés où vous pouvez vous déplacer à loisir. Le but est d’ouvrir des portes pour entrer dans de petites pièces et y ouvrir un coffre, afin de ramasser les huit clefs des niveaux qui ouvrent, elles, la porte verrouillée. Compris ? Portes > coffres > clefs > porte verrouillée > niveau suivant.
Seulement, bien sûr, les niveaux sont faits de telle sorte que ça ne sera pas facile. D’une parce que les portes sont éparpillées et souvent difficiles d’accès, de deux parce que de nombreux pièges existent : planches qui craquent, cascades… Et bien sûr votre lapin ne sait pas sauter. Il ne peut que monter aux lianes/échelles/cordes ou profiter d’un champignon rebondissant ou d’un geyser pour espérer aller au dessus de sa position actuelle.
Sans compter que certains passages sont bloqués par des blocs. Certains sont indestructibles et vous aurez besoin d’un piolet pour les franchir, d’autres sont friables et un marteau vous suffira pour les casser.
Ça c’est pour la partie réflexion, mais la partie action est elle aussi représentée. Ben oui, vous croyiez que c’était si simple ? Nenni, des ennemis viennent vous compliquer la tâche. Ceux-ci sont de trois types principalement :
les sentinelles qui vont et viennent sur leur plate-forme (genre, Pépé le putois, le Bouledogue ou le vautour). Ceux-là ne sont pas dangereux et vous pourrez leur faire tomber des objets sur la poire si vraiment ils vous gênent.
les « snipers » (type Sam le Pirate ou Elmer Fudd). C’est les mêmes mais s’ils vous aperçoivent ils vous tirent dessus. Pas beaucoup plus dangereux.
les chiants qui vous courent après sans relâche (Daffy Duck, le Coq ou Vil Coyote). Ceux-là sont affreux car ils ne vous lâchent pas la grappe, et ils courent plus vite que vous ! Pour s’en débarrasser deux moyens : fuir ou se battre.
Si vous êtes du genre courageux mais pas téméraire, vous aurez à disposition des bottes (pour courir plus vite) que vous trouverez dans certains coffres (tous n’abritent pas des clefs, certains tenteront même de vous mordre !) et beaucoup d’astuces. Une parmi d’autres : montez les escaliers pendant que votre ennemi les descend - ou entrez par le bout d’un tuyau s’il rentre par l’autre - et vous vous croiserez sans être blessé. Ça marche pas pour les échelles, lianes, etc.
Mais si vous êtes du genre « Rambo c’est qu’une tarlouze », vous pourrez aussi vous défendre au moyen d’armes que vous trouverez dans certains autres coffres. Le ballon et le pistolet à bouchon sont les deux principales, que vous choisissez avec A et utilisez avec B. Elles éliminent du niveau l’ennemi qu’elles touchent. Vous trouverez aussi, très rarement, l’éclair qui tue tous les ennemis à l’écran et dure quelques secondes. Son effet est très amusant puisque c’est vous qui essayez de trouver les ennemis pour les vaincre, la proie devient chasseur.
Enfin, notez que d’autres coffres cachent des cœurs pour vous soigner, des vies supplémentaires et des carottes. Au bout d’un certain nombre de carottes vous êtes invincible quelques secondes, et à vous les joies de la chasse à nouveau.
NOUS NOUS EN AILERONS (de lapin)
Passons sur le scénar’, il est à peu près aussi utile qu’il n’est présent. Quand on regarde un dessin animé de la Looney Tunes on ne cherche pas une histoire, non plus.
Les graphismes sont assez jolis pour du Game Boy. Les décors sont variés entre chaque monde. Certains ne sont pas très beaux (je pense notamment au niveau 10, avec son affreux effet de pénombre/brouillard) mais rien de grave. Les sprites sont facilement reconnaissables.
Les animations sont réussies, notamment les mouvements du lapin pas crétin. Par contre les deux trois thèmes musicaux sont franchement abominables, comme souvent sur ce support pas très performant de ce côté là.
Le jeu est facile à prendre en main et les subtilités de gameplay arrivent au compte-gouttes, ce qui permet de se faire la main tranquillement.
La difficulté est bien dosée. Certains tableaux, vers la fin, sont à s’arracher les cheveux si on n’en maîtrise pas toutes les astuces, mais dans l’ensemble le jeu se finit sans trop de difficulté.
Par contre, ne comptez pas en faire le tour en une après-midi. Il est très long et le système de mots de passe est indispensable. Limite répétitif aussi, du coup on n’y reviendra sans doute pas une fois terminé.