Bomberman Max : Blue Champion est un jeu vidéo Game Boy Color publié par Hudson Soften 1999 .

  • 1999
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Bomberman Max : Blue Champion

2/5 — Presque bien par

Et voilà, c’est encore de leur faute ! C’est à cause du succès interplanétaire de ces satanés Pokemon que Megaman s’est mis au RPG, que Zelda (enfin, Link surtout) a vu deux Oracles à la fois, et que Bomberman se dédouble lui aussi. C’est bien pratique : plutôt que de sortir deux jeux différents à deux ans d’intervalle, sortons plutôt deux jeux identiques en même temps, juste en changeant les noms. Ça fait plus de brouzoufs ! Bomberman Max se décline donc en versions Red Challenger et Blue Champion, mais comme je suis de la trempe des vainqueurs, c’est cette dernière version que j’ai choisi de tester.

TU CONNAIS L’HISTOIRE DU ROBOT QUI PÈTE UN CÂBLE ?

Aux confins de l’univers se trouve une galaxie comprenant cinq planètes. Quatre d’entre elles, peuplées d’une faune unique, les Carabons, sont surveillées par la cinquième, un monde métallique où les robots sont sous le contrôle du super-calculateur nommé le Cerveau. Hélas, la fabuleuse machine du docteur Ein se retrouve un jour vérolée et commence à réclamer à ses sbires la destruction de toute vie animale sur les planètes proches. Voyant se jouer le drame depuis son lointain poste d’observation, le bon docteur n’a d’autre choix que d’envoyer Bomberman et son ami Max (qui est à Bomby ce que Bass est à Megaman) dans la galaxie afin de sauver les Carabons.

CHACUN SA ROUTE, CHACUN SON CHEMIN

Globalement, Bomberman Max : Blue Champion ne dévie pas énormément des bases de la série. Il s’agit toujours d’un jeu de stratégie, si l’on tient absolument à le classer, où le but du jeu est de rester le dernier debout. Dans des décors vus de dessus et parsemés d’éléments destructibles et d’autres non, vous devez poser des bombes pour défaire vos adversaires. Les bombes explosent dans les quatre directions cardinales à la fois, touchant tout ce qui se trouve dans leur zone d’effet, tuant les créatures et détruisant les blocs qui peuvent l’être.

L’aventure repose sur la traversée de cinq mondes - forêt, ambiance nippone, plage, ville, espace - eux-mêmes subdivisés en dix-neuf zones chacun ! Mais attention : vous ne traverserez pas l’intégralité des quatre-vingt-quinze stages. En effet, tous les tableaux ont un objectif (tuer tous les ennemis, tuer tel type d’adversaire, libérer un Carabon (nous y reviendrons), franchir tous les ponts en temps limité, récolter tel type d’objets, etc.), et si vous atteignez ce but, vous ouvrez un ou plusieurs point(s) de téléportation. Or en toute logique, vous n’en franchirez qu’un à la fois, si bien que vous ne passerez pas par tous les niveaux. D’autant plus que certains ne sont accessibles…

…Qu’en ayant réalisé un échange de Carabons ! Oui, ça ressemble foutrement à un échange de Pokemons, et c’est précisément ce que c’est. Concrètement, vous délivrez au cours de la partie diverses bestioles qui ont chacune un niveau et des caractéristiques propres. Les créatures présentes dans Bomberman Max : Blue Champion ne sont pas les mêmes que celles de Bomberman Max : Red Challenger, si bien que pour toutes les obtenir, il faudra en passer par un échange via le câble link.

En dehors de cet aspect communautaro-collectionneur, les Carabons ne servent que dans le mode annexe, le mode Battle. Vous pouvez y défier un ami dans une sorte de shi-fu-mi (pierre-feuille-ciseaux) amélioré. Pour le reste, Bomberman Max : Blue Champion conserve le principe des objets que l’on trouve dans les blocs destructibles : de quoi poser plus de bombes à la fois, des augmentations de puissance pour les bombes ou de vitesse de déplacement pour le héros, des bombes à retardement (elles n’explosent que si vous appuyez sur B), des gants pour les soulever et les jeter par-dessus les blocs indestructibles, ou encore la faculté de leur filer un coup de pompe pour les envoyer valser au loin.

LES DEALERS DE MOGETTES

À bien y regarder, l’évolution n’est pas particulièrement flagrante entre Bomberman GB 3, le dernier épisode portable à l’époque, et ce Bomberman Max. Bien entendu, cet opus Game Boy Color se pare de quelques couleurs plutôt bienvenues, mais la qualité des graphismes n’a pas varié d’un pouce en quatre ans. Bon, il faut reconnaître que Bomberman GB 3 n’était pas vilain pour un jeu Game Boy, mais malgré tout on a l’impression qu’Hudson ne s’est pas beaucoup foulé. Les animations restent minimalistes, les clignotements sont de plus en plus nombreux et la partie sonore est toujours aussi agaçante. Autant on pouvait, à l’extrême limite, se montrer indulgent envers un jeu de 1996, autant Hudson semble ici s’être vraiment reposé sur ses lauriers.

Quant au fond de jeu, le constat est encore plus à charge. Passe encore sur l’absence d’un multijoueur digne de ce nom, la faute aux restrictions techniques de la machine, mais le coup des Pokemon déguisés et du double jeu, ça donne vraiment un cachet de piège à pigeons pour se faire de l’argent facile. La cible est jeune, la difficulté a d’ailleurs été calibrée au plus bas. Ceci a de toute évidence plutôt bien fonctionné, puisque l’on retrouvera sur la génération de Game Boy suivante des Bomberman Max : Blue Advance et Red Advance, comme chez les copains de Game Freak.

Bomberman Max : Blue Champion