TRUC DE OUF !
Wing Commander, vous connaissez ? Illustre série de space opéra, l’ancienne référence en la matière. Le premier épisode doit dater de 90, le dernier (Wing Commander Prophecy) date de fin 97, je crois. (Note d’Angus : il y a eu l’extension Wing Commander : Secret Ops, en 1998, au début seulement disponible sur internet, dont de nouvelles missions étaient mises à disposition épisodiquement.) Chaque épisode de la série a connu moult adaptations sur Amiga, Mega CD, SNES, PS1, 3DO et maintenant Game Boy Advance.
Bon, la note que j’ai mise à ce test a spolié pour moi.
Pour être franc, je m’attendais à une catastrophe. Déjà parce que le produit original est très beau (non pas que je doute des capacités de la GBA mais… si en fait. Le jeu PC ne tournerait pas sur une DS, franchement).
Ensuite, parce que le produit original tenait sur 4 CD (soit quand même 2,5 go) alors que le jeu GBA fait moins de 30 mo… Donc, toutes les cinématiques filmées, avec les vrais acteurs (dont Mark « Luke Skywalker » Hammil) allaient forcément ne plus être présentes.
Un scénario fidèle
Bon, je confirme : pas de cinématiques filmées. L’intro rappelle la prophétie Kilrathi : « Il viendra un jour, celui qui aura le cœur et la bravoure d’un Kilrathi, mais ne sera pas né Kilrathi, faisant pleuvoir une pluie de feu et de sang sur nous. Et le « Kn’Thrak » (l’apocalypse, la fin de tout) viendra tous nous embraser. La mort elle-même viendra à nous, couvrant les étoiles d’un voile de ténèbres. Leurs griffes déchireront la chair de nos os. Leur venin rendra l’univers stérile et étouffera le souffle de nos clans, nous baignerons dans notre propre sang, tandis que notre chair pourrira… Quand le tonnerre retentira, la fin des âges commencera ».
Si vous avez suivi les précédents Wing Commander, vous savez que les Kilrathis sont les ennemis de la flotte terrienne, en guerre contre nous. À l’apparence de chats humanoïdes, ils sont de farouches guerriers. Celui qui a la bravoure d’un Kilrathi, mais est bien Terrien et a détruit la planète-mère de nos ennemis, c’est le commandant Blair, à la fin de Wing Commander IV.
Et le Kn’Thrak, la fin de tout, vous la découvrirez dans cet épisode.
Forcément, c’est moins beau
Passé l’énoncé de la prophétie Kilrathi, le jeu lance une cinématique en temps réel (utilisant le moteur du jeu) pour montrer l’apparition d’un vaisseau inconnu, qui lance le « tonnerre » énoncé dans la prophétie sur un vaisseau terrien.
Première mission : vous trouvez un vaisseau-cargo rempli de Kilrathis mis en pièces. Puis viennent des chasseurs inconnus. Okay, vous êtes dans le bain.
Tout ça m’a donc confirmé que le jeu serait moins bon que sur PC, mais ça, c’était évident.
En revanche, ça m’a rendu capable de voir où étaient les limites de la Game Boy Advance, c’est-à-dire bien au-delà de ce que j’avais estimé.
Un jeu exceptionnellement fidèle !
Résumons la situation : vous êtes un bleu, nommé Casey, le fils d’Iceman, un héros de la guerre contre les Kilrathi. Vous débarquez sur le Midway, vaisseau amiral terrien, un prototype de haute technologie. Dans le jeu PC, le jeu était moitié combat spatial, moitié film interactif.
Ici, les films ont dégagé, okay… mais les histoires sont encore présentes, sous la forme de fenêtres de dialogue. Une p’tite photo du type qui vous parle (et de vous) avec diverses expressions adaptées au dialogue, et le texte qui défile.
C’est moins bon que sur PC, beaucoup moins immersif que de vraies séquences filmées, mais le scénario est épargné.
On peut accélérer le défilement du texte, mais pas le zaper. Un peu pénible parfois.
De même, le Midway est identique à celui de la version PC. Vous trouvez ainsi la cafétéria, où vous pouvez parler à plein de monde, ainsi que le simulateur, le tableau des scores, et la salle de briefing. Les briefings sont de même, très fidèles ; même si on zappe les hologrammes 3D au profit de quelques lignes de texte, on trouve des screenshots de la version PC (celle initialement filmée), et c’est parti pour la mission.
C’est vraiment de la GBA ?
Le jeu en lui-même est foutrement beau, j’ai vraiment halluciné. Très loin derrière la version PC, il n’empêche que les graphismes sont fidèles, on reconnaît vraiment le jeu. Le tout est en vraie 3D, les vaisseaux sont très bien modélisés, les explosions sont vraiment bien faites et surtout, c’est très très fluide (ma plus grande crainte). Même l’espace vide est beau. Et c’est un environnement full 3D, où vous pouvez aller partout où vous voulez, à 360°, pas un truc à la Star Fox ou Iridion 3D, hein.
Le jeu zappe pas mal au niveau contenu par rapport à la version PC. Fini les ballades dans l’espace, les sauts spatiaux avant d’arriver su le champ de bataille. Le jeu GBA va directement à l’essentiel et vous arrivez directement là où on a besoin de vous. Plus d’action, moins de parlotte.
On trouve toujours, ô joie, les voix digitalisés pendant les missions, de qualité moindre certes. Mais on voit toujours la petite fenêtre avec votre interlocuteur (Terrien, Kilrah voire Alien), et on entend le p’tit « congratulations boy ! » ou « I’m dying with honooor ! -Couic- ».
Vous pouvez toujours shooter vos alliés, même si c’est vraiment pas conseillé.
Que rajouter… niveau gameplay, le jeu est très jouable. On perd pas mal de commandes de la version PC (verrouiller l’ennemi le plus proche, changer de vue, etc.), mais ça reste très maniable. Les commandes sont inversées pour la hauteur (appuyez sur bas pour lever le nez, sur haut pour le baisser). Un bouton pour l’arme principale (un laser ou un truc dans le genre), peu puissante mais aux munitions très importantes. Un bouton pour les missiles (là par contre, ça fait mal). Vous disposez d’un viseur, qui locke tout seul l’ennemi en face de vous, pour peu qu’il ne soit pas trop loin. Ça permet de le suivre et, éventuellement, de lui balancer un missile à tête chercheuse.
Après chaque mission ou presque, vous rentrez au Midway (avec une petite cinématique en 3D temps réel qui en met plein la vue).
L’ambiance sonore, si elle est très bonne niveau bruitages (voix digits, explosions, etc.), est assez mauvaise au niveau musical. Je trouve la musique dans le Midway affreuse, et celles en cours de mission assez saoulantes également, et très répétitives.
Un jeu long et difficile
Le jeu comporte 48 missions, assez courtes en général, bien que certaines sortent vraiment du lot.
La plupart d’entre elles consistent à arriver à un chekpoint (se fait automatiquement), nettoyer la zone, repartir pour un autre chekpoint et recommencer… Mais on trouve aussi des missions plus intéressantes, de protection de convois, destruction de gros vaisseaux-mères, voire même ambassadrices (celles où vous allez à l’encontre des Kilrathi).
Les vaisseaux que vous piloterez ne seront pas toujours les mêmes. Au fur et à mesure de l’avancement du jeu, vous serez amené à piloter plusieurs classes de vaisseaux, de plus en plus puissants. Et à chaque fois, une classe est composée d’un chasseur léger (rapide contre les petits chasseurs, inefficace contre les gros vaisseaux porteurs) et d’un bombardier (lent donc vulnérable, mais très très puissant).
Au passage, votre vaisseau est fragile, et le jeu est donc difficile… Bien plus que sur la version PC.
J’ai dit 48 missions ? En vérité vous en ferez moins, environ 25 si vous faites le jeu une seule fois. En effet, comme sur la version PC, vos actions, celles de vos alliés qui crèvent en cours de mission et d’autres facteurs feront que le cours de l’histoire changera. En gros, on a un début du jeu, une seule fin du jeu, mais plusieurs petits chemins possibles entre les deux. Globalement moins que sur PC, mais c’est déjà sympa.
Concernant le multijoueur, je n’ai malheureusement pas pu l’essayer. Jouable jusqu’à 4, a priori sous la forme de deathmatch seul ou en équipe.
Un jeu exceptionel : 16/20
Wing Commander est vraiment impressionnant sur GBA, même si la conversion (enfin l’adaptation) a obligé à moult sacrifices. Reste la prouesse technique, le scénario excellent et le fun que procure le combat spatial (si vous aimez ça).
Dommage que le jeu soit si difficile… Et que j’ai joué à la version PC avant celle-ci.
Perso, j’ai adoré.