Non, ce n’est pas une question de fainéantise. Après tout, j’ai déjà écrit des titres comme » Bishoujo Senshi Sailor Moon S : Kondo ha Puzzle de Oshiokiyo « , alors c’est pas un _ » Teenage Mutant Ninja Turtles » _ qui va me faire peur. Non, c’est juste que TMNT est le titre du dernier film, en images de synthèse, consacré aux Tortues Ninjas (vous ignoriez qu’il existât ? Bienheureux sont les ignorants !), et par conséquent le nom du jeu également. Oui, les jeux tirés d’un film sont généralement daubiques, alors imaginez le jeu tiré du film tiré du jeu tiré de la série animée tirée de la BD…
DONATELLO, NOTRE FAMILLE A PERDU SES VALEURS (ouaip, parce que je peux même citer des répliques du film si je veux)
Les Tortues Ninjas sont parvenues à vaincre Shredder une bonne fois pour toutes, et depuis lors les quatre frangins écailleux se sont un peu perdus de vue, chacun faisant sa vie dans son coin. Maître Splinter tente tant bien que mal de maintenir la cohésion, mais le cœur n’y est pas. Pourtant, les héros vont bientôt devoir s’unir, s’ils veulent empêcher le richissime businessman Max Winters de lever une armée et de conquérir le monde.
BAH DÉGUEU, J’AI DU WINTERS DANS LE NEZ
TMNT, dans cette déclinaison portable tout au moins, est un beat ‘em all en deux dimensions dans la droite lignée de ses aînés. Le jeu comporte sept niveaux conclus chacun par l’affrontement avec un boss. Vous pouvez sélectionner n’importe lequel des quatre héros avant de commencer chaque stage, et mieux encore, vous devrez choisir une deuxième Tortue. Nous allons vite voir pourquoi.
Le jeu se pratique de la même manière que nombre de ses confrères. Vous vous déplacez à l’aide de la croix directionnelle, sur toute la surface d’un sol vu de trois quarts. Vous pouvez donc aller vers le fond de l’écran ou vers l’avant, en plus des déplacements latéraux. Vous pouvez même effectuer une roulade en appuyant deux fois vers l’avant. Vous utilisez ensuite le bouton A pour sauter, pour rebondir aux murs ou encore pour filer un coup de genou sauté (A lors d’un saut). Le bouton B permet quant à lui d’attaquer (comme dans le vénérable Double Dragon, le coup n’est pas le même selon que l’ennemi débarque devant vous ou dans votre dos), de ramasser un objet ou de projeter un ennemi violemment droit devant soi (avant plus B) ou dans les airs (haut plus B). Vous pouvez utiliser le bouton B au sortir d’une roulade, également.
Enfin, les gâchettes L et R permettent d’invoquer la deuxième Tortue que vous avez sélectionnée : elle attaque les ennemis de son côté et vous permet de vous tirer de nombreuses embuches (s’il n’y a pas d’adversaire à l’écran, elle vous file de la nourriture qui restaure intégralement votre jauge de vie), mais vous ne pouvez l’appeler que lorsque votre jauge de Special est pleine ; autrement dit, lorsque vous aurez latté suffisamment de monde à mains nues. Et plus vous utilisez la même Tortue en tant que partenaire, plus les liens fraternels se renforcent. Lorsqu’ils sont au maximum, vous pouvez déclencher une super attaque de la mort des frangins qui tue en appuyant à la fois sur L et R.
En dehors de cet aspect familial, la jouabilité de TMNT est très classique. Vous pouvez détruire certains éléments du décor, et vous y trouverez bien souvent de la nourriture, ou une arme. Vous pourrez aussi piquer tout un arsenal à vos adversaires : battes de baseball, katanas, cailloux, barres à mine, explosifs, shurikens… Vous pourrez même balancer à vos opposants des morceaux du décor, comme les boîtes aux lettres ou les barils, et même les adversaires eux-mêmes, puisque lorsqu’ils sont au sol, ils peuvent être ramassés comme des objets.
IL N’Y A AUCUNE EXCUSE QUAND ON EST LE CHEF, MON ENFANT
Ubisoft ayant repris la franchise à Konami, il n’y a rien d’étonnant à ce que le graphisme soit plus « occidentalisé » qu’à l’accoutumée. Le Game Boy Advance ne permettant pas le même rendu que sur consoles de salon, cette déclinaison de TMNT ressemble à un dessin animé, tout en pixels et gratifié de couleurs vives et d’animations d’une relative fluidité. L’ensemble est joli, voire même bien plus beau que les deux autres jeux sortis sur le même support. Par contre, la partie sonore est d’une platitude désespérante.
Mais surtout, le plus gros défaut du jeu provient malheureusement de sa jouabilité. Certes, les héros sont plutôt maniables, et le gameplay à la fois nerveux et riche, mais la très mauvaise gestion des collisions rend certains (voire de nombreux) passages frustrants. Entre autres, les gars à moto ou les robots volants sont de vraies plaies à toucher. Et comme en plus chaque ennemi, même le plus minable, demande douze mille coups avant de mourir, le joueur en vient vite à s’ennuyer. C’est vraiment dommage, parce que l’aventure était longue et bien construite.