The Hobbit est un jeu vidéo Game Boy Advance publié par Sierraen 2003 .

  • 2003
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo The Hobbit

3/5 — Très bien par

Développé par Saffire, édité par Sierra (désormais Activision Blizzard), paru en France en novembre 2003.

Je pense ne pas me tromper en affirmant que la trilogie de films inspirée du « Seigneur des Anneaux » a suscité un regain d’intérêt pour l’œuvre de J.R.R. Tolkien, et les jeux vidéo n’ont bien sûr pas fait exception, avec une foultitude de softs tirés de chacun des trois films. Mais pas seulement, car tant qu’à exploiter un filon bien juteux, autant y aller à fond. C’est ainsi que « Bilbo le Hobbit », œuvre antérieure au Seigneur et qui posait les bases de la cosmogonie créée par le philologue anglais, a lui aussi bénéficié d’adaptations vidéoludiques. D’ailleurs, la boîte annonce fièrement qu’il s’agit de « The prelude to the Lord of the Rings », pour les quelques zigotos épars qui l’auraient ignoré.

Alors enfilez votre cape, empoignez votre plus beau bâton, et suivez les traces de Bilbo en Terre du Milieu.

Home sweet home

Bilbo, c’est un casanier. Les hobbits aiment le confort de leur trou accueillant (aucun jeu de mot, réel ou imaginaire, ne s’est glissé dans cette phrase !). Aussi apprécie-t-il moyennement que Gandalf, cet empêcheur de faire la sieste en paix, le réquisitionne afin de prendre part à une expédition en compagnie de treize nains à destination de la Montagne Solitaire (Erebor), ancienne forteresse de ceux-ci et, depuis bien longtemps, antre du terrible dragon Smaug, qui s’en est emparé jadis en même temps que du trésor fabuleux que les nains, grands amateurs de pierreries et métaux précieux, y avaient amassé. En gros, les nains l’ont mauvaise et veulent récupérer leur bien. Pour une raison que lui seul doit connaître, Gandalf leur a recommandé d’embaucher Bilbo en qualité de « cambrioleur ». À partir de là, c’est parti pour un voyage qui mènera le groupe de Hobbitebourg (Hobbiton) à Esgaroth-sur-le-long-lac (Lake Town), en passant par des zones de forêt et de ruines envahies de loups et autres animaux (Lone Lands, The Wild), les Monts Brumeux (Misty Mountains) où rôdent des gobelins, Fondcombe (Rivendell), la forêt de Mirkwood et ses araignées géantes… jusqu’à la défaite de Smaug aux mains de Bard, et la Bataille des Cinq Armées. Certaines zones ne proposeront que de s’entretenir avec les habitants et trouver quelques objets à droite à gauche (Fondcombe, maison de Beorn, Esgaroth), servant juste à réexposer le scénario et préparer la prochaine étape.

Ceci dit, les actions à réaliser ne seront guère diversifiées, puisqu’il s’agira toujours de combattre des ennemis (gobelins, loups, insectes, rats géants, vignes agressives, fantômes, volatiles divers, wargs…), explorer les environs et trouver une issue. Certaines actions seront nécessaires à cette fin : déplacer des blocs ou des statues en les poussant, allumer des braséros, déchirer une toile à coups d’épée, actionner des interrupteurs dans un certain ordre… pour ouvrir une porte ou abaisser une plate-forme, par exemple. Du très classique, somme toute. Dans le repaire des Elfes des bois, il s’agira plutôt de progresser doucement, en se dissimulant (grâce à l’anneau) afin d’échapper à la capture, tout en recherchant les nains capturés.

Bilbo trouvera des coffres disséminés çà et là, qui contiennent parfois des améliorations d’état appelées « runes », qui confèrent au hobbit des aptitudes supplémentaires, ou en renforcent qu’il possède déjà (sauter plus loin, porter des objets plus lourds, réaliser une triple attaque à l’épée, défense, attaque et points de santé qui augmentent). Il trouvera aussi des objets d’attaque (pierres, feux d’artifice, fléchettes, bâton amélioré avec une lame…), de soin (viande, eau de source elfique) et autres (silex, clefs, argent…) fréquemment abandonnés par les ennemis vaincus. À un moment il dénichera aussi Sting, son épée (pas le chanteur), une cote de mailles en mithril (que j’avais superbement loupée en jouant, comme un blaireau, même que ça m’a manqué à la fin !) sans oublier l’Anneau Unique itself, égaré (hem !) par Gollum dans les cavernes des gobelins, sous les Monts Brumeux, qui permettra de franchir certains gardes sans se faire remarquer et raccompagner à l’entrée.

On ne peut décemment pas parler de quêtes annexes ; on signalera simplement que certains PNJ nous demanderont, qui de dératiser une maison, qui de ramener son chien à la maison. Anecdotiques et sans défi, mais elles ont le mérite d’exister. Pour finir ce paragraphe, sachez que les points de sauvegarde sont relativement fréquents, et donc diminuent encore la difficulté.

Réalisation technique

Le jeu est coloré, c’est peu de le dire. Maintenant, la palette est par endroits discutable, mais en gros j’ai bien aimé. Les sprites sont plutôt petits (hobbit oblige ?), les animations peu impressionnantes mais pas trop raides non plus. De manière générale, les graphismes sont mignons et plutôt enfantins. The Hobbit est à la base une histoire pour enfants, donc on dira que c’est cohérent. Lors des dialogues, une fenêtre avec le texte s’affiche ainsi qu’une représentation de notre interlocuteur.

J’ai trouvé les décors par endroits un peu « carrés », mais dans l’ensemble ce n’est pas trop mal. Les niveaux sont cependant tous construits selon le même schéma, à savoir qu’il s’agit de « labyrinthes » (rassurez-vous, rien de long ni bien compliqué) à explorer. Il n’y a la plupart du temps qu’un seul chemin à suivre, et il est difficile de se perdre tellement c’est basique. Sans doute que ça plaira plus aux enfants.

Les musiques sont tout sauf mémorables. Les bruitages sont de meilleure facture.

La maniabilité est bonne, Bilbo se dirigeant aisément à la croix, mais j’ai souvent eu du mal à ne pas me faire toucher en attaquant un adversaire. Outre marcher, le hobbit peut se suspendre à une corniche ou un rebord et progresser latéralement le long de celui-ci, avant de se hisser ou se laisser choir. Il peut aussi escalader les vignes. Concernant l’attaque, L et B sont tous deux dévolus à un objet (épée, bâton, pierres, feux d’artifice… sans oublier l’anneau). Enfin, R sert à passer en « mode furtif » : Bilbo se déplace très lentement, mais sans bruit pour éviter d’attirer l’attention ; utile notamment dans le repaire des Elfes des bois, lorsqu’il s’agira de délivrer les nains des cachots.

En bref

Un petit action/RPG bien réalisé, mais sans panache, et à la durée de vie bien trop brève pour concurrencer les ténors sur la même console. Son manque total de difficulté couplé à sa linéarité risquent d’en énerver plus d’un. En même temps, ça suit l’histoire du livre ; en prenant des raccourcis et des libertés, bien entendu. Mais ça reste un petit jeu sans prise de tête, agréable à regarder, maniable… Pour un trajet en train de Paris à Marseille peut-être ?

Sinon, je vous recommande chaleureusement la lecture du livre « Bilbo le Hobbit » (voire, si vous maîtrisez la langue, la version originale « The Hobbit »). Moi j’adore, donc vous devez adorer aussi, pigé ?!

Verdict : 6/10

The Hobbit