Teenage Mutant Ninja Turtles Double Pack est un jeu vidéo Game Boy Advance publié par Konamien 2006 .

  • 2006
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Teenage Mutant Ninja Turtles Double Pack

3.5/5 — Très bien par

On aurait pu croire que Konami les avait rangées dans leurs carapaces, mais finalement non. Dix ans après la fin de leur surmédiatisation, les Tortues Ninjas revenaient par la grande porte, suivant l’adaptation de leurs nouvelles aventures en dessin animé. Il y eut trois jeux les uns à la suite des autres, et ce sont les versions Game Boy Advance des deux premiers volets qui sont ici reprises dans un Double Pack qui sent bon le navet. Il faut dire que les consoles de salon n’ont pas été gâtées par leurs portages…

DIVISER POUR MIEUX RÉGNER

Le premier volet de cette nouvelle trilogie, simplement intitulé Teenage Mutant Ninja Turtles, suit le scénario de la première saison de la nouvelle série télévisée. Les origines des Tortues y ont été légèrement remaniées, l’ambiance est plus orientalisée, le Foot Clan devenant une vraie usine à ninjas, mais dans l’ensemble le casting reste grosso modo inchangé. Dans le jeu, les quatre héros « d’écailles et de vinyle » se retrouvent séparés, à lutter dans leur coin contre Shredder et ses sbires, bien sûr, mais aussi contre une attaque massive de Mousers (ces robots souris aux énormes mâchoires), ou encore contre Casey Jones, le clone de Jason Voorhees.

Le jeu se présente comme un beat ‘em all en deux dimensions, à l’ancienne. Chacune des Tortues doit traverser son propre panel de niveaux : quatre stages par avatar, soit un total de seize, auxquels il convient d’ajouter les niveaux secrets de la forteresse de Shredder (là pour le coup, les quatre sont les mêmes pour tous), que l’on déverrouille en complétant les stages normaux.

Si l’immense majorité des niveaux consiste à avancer droit devant soi en lattant tout ce qui bouge, d’autres séquences de jeu sont implémentées : les combats contre les boss, déjà, qui se déroulent en écran fermé ; des phases de jeu de tir en pseudo-3D où l’on déplace le viseur sur tout l’écran avant de faire feu ; un stage de shoot ‘em up horizontal en deltaplane ; ou encore une course à moto, vue elle aussi de profil.

Hormis lors de ces séquences un peu à part, les quatre héros se jouent globalement de la même façon. Vous les dirigez à la croix directionnelle et utilisez un bouton pour sauter et un autre pour frapper. En appuyant sur les deux boutons à la fois, vous déclenchez une attaque spéciale, propre à chaque personnage, qui se révèle douloureuse pour les ennemis mais qui vous coûte une portion de votre jauge de vie. Heureusement, comme dans n’importe quel jeu du même genre ou presque, vous trouverez de quoi restaurer votre santé, ainsi que quelques objets venant gonfler votre score et déverrouiller le dernier monde.

Aussi surprenant que cela puisse paraître au regard des versions pour consoles de salon, Teenage Mutant Ninja Turtles est loin d’être un jeu bâclé. Le fait est que Konami maîtrise mieux la 2D du Game Boy Advance, techniquement assez proche de ce qui se faisait en arcade ou sur consoles 16 bits, et à l’exception de son ambiance relativement plus moderne, cet épisode est en filiation directe avec les anciens opus.

Visuellement, ce n’est pas forcément la panacée. Les graphismes sont simples, assez jolis à regarder, mais certains décors font très vides et la séquence à moto, par exemple, n’aurait pas fait tache dans un jeu 8 bits. Ceci dit les couleurs vives, les animations fluides et nerveuses et la bande-son relativement rythmée suffisent à faire passer la pilule.

Et puis surtout, la jouabilité tout à fait old school nous rappelle de bons souvenirs. Le jeu est pêchu, les quelques séquences annexes permettent de renouveler le gameplay et la durée de vie reste assez correcte. Seule la grande facilité de l’aventure n’est pas à mettre au crédit de Teenage Mutant Ninja Turtles. Mais après tout, Turtles in Time ou The Hyperstone Heist étaient eux aussi très simples, ce qui ne les empêchait pas d’être des hits sur leur console respective.

L’UNION FAIT LA FORCE

Teenage Mutant Ninja Turtles 2 : Battle Nexus se concentre pour sa part sur la deuxième saison de la série télévisée, quand bien même son scénario ne s’appuie sur aucun épisode précis. D’ailleurs, en guise de scénario, le jeu ne court pas bien loin. Les quatre Tortues se lancent une nouvelle fois à la poursuite de Shredder, qui une nouvelle fois a fait des siennes. Voilà voilà voilà… Bien bien bien… Il fait chaud aujourd’hui… Quelqu’un veut des sushis ?

Ce deuxième volet se présente une nouvelle fois sous la forme d’un beat ‘em all en deux dimensions. Cependant, ici il n’est pas question de stages propres à chaque héros : il y a cinq mondes constitués de six niveaux chacun, et chacun de ces stages est identique quel que soit le personnage choisi. Qui plus est, la progression est linéaire puisque pour passer dans un monde, il faut avoir terminé le précédent. Et cela ne se limite pas à le traverser de part en part : il faut aussi trouver les cristaux éparpillés ça et là. Vous pouvez cependant refaire un niveau à loisir, si jamais vous avez raté quelques cristaux.

Encore une fois, certains niveaux délaissent l’aspect beat ‘em all de base pour quelques phases comme la castagne sur un surf, ou encore les séquences de tir en pseudo-3D et de shoot ‘em up horizontal qui font leur retour. Et même dans les stages plus traditionnels, il existe des variantes : il faudra parfois se cacher dans les décors façon Solid Snake, ou encore terminer le niveau avant la fin d’un chronomètre…

Pour le reste, même joueur joue encore. Vous vous dirigez à la croix directionnelle et utilisez un bouton pour sauter, l’autre pour frapper et les deux en même temps pour réaliser une attaque spéciale. La seule différence, c’est que vous commencez généralement le niveau sans arme (katana, nunchaku, bô ou saï). En lieu et place, votre avatar envoie des shurikens. Vous devrez donc trouver votre arme de prédilection, abandonnée quelque part sur votre parcours, en plus de la collecte des cristaux et de la récupération des objets de soin.

Une fois de plus, ce deuxième volet n’est pas aussi mauvais que ce que ses cousins de salon pouvaient laisser craindre. Il est même plus joli que son prédécesseur, et souvent plus amusant, ce qui en fait probablement l’épisode le plus sympathique - ou en tous cas le moins pire - depuis les épisodes Super NES et Mega Drive.

Les graphismes sont désormais très corrects, même s’ils n’atteignent en rien la variété (on a quand même droit à beaucoup de couloirs grisâtres) et le soin des opus 16 bits. Les couleurs restent pétantes, les animations conservent leur punch et la partie sonore itou. Ce n’est clairement pas un jeu bichonné avec amour, mais pour un projet destiné avant tout à surfer sur le succès relatif de la série télé, il ne s’en sort pas trop mal.

De même, la jouabilité demeure très correcte et la durée de vie est un peu plus importante que précédemment, puisque non seulement les niveaux sont une fois et demie plus nombreux, mais qu’il y a en outre un petit aspect exploration non négligeable (la recherche des cristaux). La difficulté est par contre toujours au ras des pâquerettes.

DEUX POUR LE PRIX D’UN

Teenage Mutant Ninja Turtles Double Pack se destine avant tout, et même exclusivement, aux amateurs acharnés de la licence atteints de collectionnite aiguë, qui sont prêts à passer sur tous les défauts du moment qu’ils retrouvent Leonardo et ses potes. Oui parce que bon, les TMNT, c’était avant tout l’époque huit et seize bits ; le reste, c’est du revival qui pue le mercantilisme facile.

Malgré tout, ces déclinaisons portables sont les seules à faire honneur à leurs aînées, et cette compilation fait partie des quelques Double Pack que l’on trouvait en supermarché pour une poignée de pain en fin de vie du Game Boy Advance. L’occasion de mettre la main sur deux petits beat ‘em all sans prétention pour garnir sa ludothèque GBA, grevée de resucées pas toujours heureuses.

Teenage Mutant Ninja Turtles Double Pack